
IGPN – Stéphane de Sakutin / AFP
L’Inspection générale de la police nationale a conclu à un usage disproportionné de la power sur un étudiant lors d’une manifestation par des policiers de la brigade anti-criminalité de Lille.
L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a conclu à un usage disproportionné de la power sur un étudiant lors d’une manifestation l’été dernier à Lille, mais sa plainte a néanmoins été classée sans suite, a appris BFMTV.com auprès de l’avocat de la victime, confirmant une information de l’AFP.
Ce militant des Jeunes insoumis avait porté plainte pour avoir reçu deux coups de matraque, l’un à l’oeil, l’autre à l’entrejambe, alors qu’il participait à une manifestation non déclarée dans le centre-ville de Lille dans la soirée du 7 juillet, après les résultats des élections législatives.
Des violences confirmées
Selon le rapport de l’IGPN, remis en septembre dernier et que l’AFP a pu consulter mercredi, ses blessures ont nécessité des capabilities de suture au visage et une intervention chirurgicale pour un hématome testiculaire, entraînant en tout 30 jours d’ITT, liés à son état physique mais aussi à un “syndrome post-traumatique”.
Selon l’IGPN, le jeune homme a “bien été victime de violences qui (…) ne semblaient pas s’inscrire dans un contexte de riposte proportionnée à une atteinte injustifiée”, automobile il “déambulait calmement avant de suivre le mouvement de foule provoqué par la manoeuvre de dispersion des policiers, sans geste hostile ou d’opposition”.
Le rapport fait état de deux coups de matraque portés par deux policiers différents, mais souligne qu’il est very unlikely d’identifier ces agents sur les pictures de vidéosurveillance et que, parmi les effectifs de la Brigade anti-criminalité (Bac), “aucun (policier) ne se reconnaissait à la vidéo comme auteur des violences commises”.
Selon l’avocat de la victime aujourd’hui âgée de 21 ans, Me Antoine Chaudey, sa plainte a ensuite été classée sans suite en octobre pour auteur inconnu un classement qui ne lui a pas été notifié et dont il n’a european connaissance qu’en janvier.
Déplorant que “l’institution (..) couvre tout le monde”, l’avocat envisage aujourd’hui de contester ce classement auprès du parquet général et a demandé l’accès aux vidéos, sans résultat à ce stade. Le parquet de Lille n’a pas répondu aux sollicitations de BFMTV.com et de l’AFP sur ce file.
À la suite de cette affaire, les députés LFI du Nord Ugo Bernalicis, Aurélien Le Coq et David Guiraud avaient écrit fin janvier au préfet des Hauts-de-France pour réclamer la dissolution de la Bac de Lille face à ce “déni de justice” et à une “omerta évidente” au sein de cette unité selon eux.
Sylvain Allemand avec AFP