Le Cameroun accueille la plus grande population de réfugiés de la République centrafricaine (RCA) avec plus de 290,000 réfugiés, principalement dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. Alors que de nombreux réfugiés sont déplacés depuis plusieurs années, et certains depuis plus d’une décennie, les réfugiés centrafricains continuent d’arriver. Rien qu’en décembre 2020, près de 5 000 personnes sont arrivées dans l’Est à la suite de violences liées aux élections en RCA. Plus de 70 % des réfugiés centrafricains vivent dans des communautés d’accueil, ce qui exerce une pression sur des ressources et des services limités, tandis que les 30% restants résident dans des camps gérés par des organisations humanitaires. La majorité des réfugiés centrafricains dépendent de l’aide humanitaire pour l’éducation, la santé, la nourriture, l’EHA, la protection et les moyens de subsistance. (ACAPS, 2021).
Le projet << Autonomisation des femmes pour des économies résilientes et des communautés pacifiques dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua au Cameroun, où vivent les réfugiés », financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) (2021-2024) vise à contribuer à la croissance économique et à la cohésion sociale entre les communautés de réfugiés et d’accueil grâce à l’entrepreneuriat féminin et le développement coopératif dans les chaînes de valeur agricoles. L’objectif principal du projet est de contribuer à la revitalisation des économies et à la cohésion sociale entre les communautés de réfugiés et d’accueil par le développement de l’entrepreneuriat féminin dans certaines chaînes de valeur agricoles.
Le projet poursuit quatre objectifs interdépendants : Renforcer les institutions locales et promouvoir des approches axées sur le marché pour un développement économique inclusif qui contribue à la cohésion sociale et au bien-être des communautés : Dans le cadre de cet objectif, le projet vise à travailler avec les municipalités et autres acteurs locaux des régions de l’Est et de l’Adamaoua pour établir un Forum de Développement Economique Local, sélectionner, concevoir et piloter des interventions dans les principales chaînes de valeur agricoles, renforcer les capacités des fournisseurs de services d’entrepreneuriat et de coopératives, et aider les réfugiés et les membres des communautés d’accueil à accéder aux marchés nationaux et internationaux Aider les femmes réfugiées et les populations hôtes à créer des entreprises et des coopératives durables dans des chaînes de valeur agricoles sélectionnées : dans le cadre de cet objectif, le projet renforcera les capacités des femmes entrepreneurs et des coopératives à créer des entreprises durables et facilitera l’accès à des services financiers adaptés. Faciliter l’accès des réfugiés et des populations hôtes à la protection sociale et aux services de prévention et de protection contre le VIH/SIDA: Dans le cadre de cet objectif, le projet travaillera avec des partenaires locaux pour adapter la protection sociale et les programmes de prévention et de protection contre le VIH/SIDA aux besoins des réfugiés et des communautés d’accueil, et faciliter l’accès à ces services. Générer et partager des connaissances sur les meilleures pratiques pour soutenir l’autonomisation économique des femmes dans les contextes de déplacement forcé : Dans le cadre de cet objectif final, le projet vise à contribuer à l’apprentissage et à la génération de connaissances tout au long de sa mise en œuvre. L’approche du projet
L’approche des systèmes de marché inclusifs (ASMI) pour les réfugiés et les communautés d’accueil est née d’une collaboration avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) dans le cadre du plan intégré de promotion des moyens de subsistance du HCR, dans le but d’améliorer la durabilité des interventions sur les moyens de subsistance et de contribuer à l’autonomie des réfugiés, en particulier ceux en situation de déplacement prolongé.
L’ASMI applique l’approche « Faire fonctionner les marchés pour les pauvres » aux contextes de déplacement forcé et travaille sur la demande et l’offre du marché. L’ASMI est basée sur l’hypothèse que, pour contribuer à des moyens de subsistance plus durables, il doit y avoir des opportunités sur le marché, et les gens ont besoin des aptitudes et compétences nécessaires pour accéder à ces opportunités. Sur la base d’évaluation de marché, le programme ASMI conçoit des interventions «incitation » et « attraction », où les interventions « incitation » sont celles qui renforcent les compétences et les capacités des réfugiés et des communautés d’accueil, tandis que les interventions «attraction» augmentent les opportunités de marché disponibles pour les personnes en situation de déplacement forcé.
Pour accroître l’employabilité et les compétences des groupes cibles, les interventions d’incitation axées sur les compétences des groupes cibles peuvent prendre diverses formes. Celles-ci vont des formations techniques, de la gestion d’entreprise et de compétences interpersonnelles à la facilitation d’un meilleur accès aux actifs notamment la formalisation et la création d’entreprise et ou aux mécanismes d’épargne. Le type d’intervention d’incitation mis en œuvre dépend des besoins du groupe cible par rapport à la manière dont il peut accéder aux opportunités d’emploi ou de travail indépendant.
En 2023, le projet à réaliser l’étude intitulée « Élaboration des conseils pour l’enregistrement des entreprises individuelles appartenant à des réfugiés ou des entreprises communes avec des membres de la communauté d’accueil » qui portait sur la création et l’enregistrement d’entreprises individuelles appartenant à des réfugiés ou établies en collaboration avec des membres de la communauté d’accueil. Elle avait pour but de fournir des conseils pratiques pour faciliter le processus d’enregistrement des entreprises appartenant uniquement aux réfugiés ou celles établies conjointement avec les membres de la communauté hôte, en tenant compte des défis spécifiques auxquels les entrepreneurs peuvent être confrontés en raison de leur statut de réfugié ou de leur intégration dans une nouvelle communauté.
Il est donc question au cours de cette présente mission d’accompagner les femmes réfugiées et des populations d’accueil pour l’enregistrement de leurs petites entreprises et coopératives. Ce travail se fera en collaboration avec les bureaux communaux de l’artisanat dans les 16 communes cibles du projet, les Centres de Formalisation et de Création des Entreprises (CFCE) de l’Est et de l’Adamaoua, les délégations départementales du MINPMEESA (Mbere, Kadey et Boumba & Ngoko), les services COOP GIC du MINADER (Mbere, Lom & Djerem, Kadey et Boumba & Ngoko) et les autres services des ministères impliqués dans le processus d’enregistrement des entreprises et coopératives.
Mission : étendue des travaux et livrables
L’objectif de cette mission est qu’un(e) consultant(e) national(e) accompagne au moins 115 femmes réfugiées et des populations d’accueil pour l’enregistrement de leurs petites entreprises et coopératives auprès des bureaux communaux de l’artisanat, les CFCE et les services COOP GIC du MINADER du ressort de la zone d’implémentation du projet.
Il faut préciser qu’à ce jour, le projet à former plus de 3500 entrepreneurs dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. C’est donc dans ce nombre d’entrepreneurs formés qu’il faudra accompagner certains dans le processus d’enregistrement de leurs petites entreprises et coopératives.
Le (la) consultant(e) sera sous la supervision du Conseiller Technique du Projet et travaillera en étroite collaboration avec l’expert en entrepreneuriat féminin et Développement des entreprises et l’expert en développement des Coopératives.
Étendue du travail Identifier et accompagner dans les différentes municipalités les entrepreneurs ayant une forte volonté à créer formellement leurs entreprises ou de se mettre sous forme de coopératives; Identifier les associations et GICs désirant faire une mutation de leur statut actuel vers la forme Coopérative; Réaliser un diagnostic du niveau des activités génératrices de revenus des entrepreneurs identifiés au sein des municipalités; Sensibiliser et accompagner les entrepreneurs dans le processus d’enregistrement de leurs petites entreprises au niveau des bureaux communaux de l’artisanat, du CFCE et au niveau des services COOP GIC du MINADER; Sensibiliser et accompagner les associations et GICs dans le processus de mutation de leur statut actuel vers la forme Coopérative au niveau des services COOP GIC du MINADER. Livrables
Participer à un atelier de cadrage avec l’OIT : Comme premier livrable, le (la) consultant(e) participera à un atelier de cadrage avec l’OIT pour avoir un aperçu général de la mission et finaliser le chronogramme relatif à la présente mission. Le (la) consultant(e) proposera un plan de travail qui sera révisé avant approbation par l’équipe du projet (2-4 heures) Suivi de l’avancement de la mission : le (la) consultant(e) participera à des réunions avec l’équipe de projet en ligne ou en présentiel si possible pour faire un état sur l’avancement de la mission. Les réunions se feront sur une base bimensuelle. Rapport des réunions initiales: Après avoir identifié les entrepreneurs et réalisé le diagnostic du niveau des activités génératrices de revenus de ces entrepreneurs, le (la) consultant(e) soumettra un rapport de synthèse sur ce qui a été fait lors de ces activités. (7-10 pages) Rapport final: le (la) consultant(e) soumettra un rapport final décrivant les différentes étapes d’accompagnement des entrepreneurs pour l’enregistrement de leurs entreprises et coopératives, en donnant la liste et les copies des documents d’enregistrement des entreprises et coopératives accompagnées. (Max 40 pages). Diplôme et Expérience
Avoir au moins une licence en sciences sociales, sciences économiques ou tout autre domaine d’étude pertinent; Bonne compréhension et expérience de travail relatif à la participation économique des réfugiés dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua ; Une expérience antérieure de travail dans la formalisation et la création des entreprises au Cameroun; Expérience démontrée dans l’application d’approches sensibles au genre et inclusives, et un engagement fort à faire progresser l’égalité des sexes et à créer des avantages pour les réfugiés et les communautés d’accueil.
Comment postuler?
Cette
mission devrait se dérouler sur une durée de 45 jours repartie sur 05
mois, la majorité du temps du consultant devant être consacrée au
travail dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua pour dialoguer avec
les parties prenantes et recueillir des informations utiles pour cette
mission.
Pour postuler, veuillez envoyer les éléments suivants à
[email protected] au plus tard le 10 Juin 2024 :
CV mettant en évidence une expérience pertinente en lien avec la mission; Une
proposition technique et une proposition financière indiquant le taux
homme-jour du consultant, les frais de perdiem journalier et les frais
de transport; Une lettre de motivation de 1 à 2 pages
démontrant une compréhension de la mission, décrivant l’approche de la
mission et pourquoi il ou elle conviendrait bien pour cette mission.