La directrice de l’Ecole Pratique d’Agriculture de Binguela (EPAB) Melokol Nathalie Georgette Epse Evina Ndo, ainsi qu’une vingtaine de cadres de l’institution sont accusés de détournement de deniers publics, émigration clandestine, népotisme, abus de pouvoir, incitation à la révolte.
L’Ecole Pratique d’Agriculture de Binguela (EPAB) à une trentaine de kilomètres de Yaoundé est au cœur d’un nouveau scandale. Dans une dénonciation qui aurait servi de base aux poursuites en cours au Tribunal Criminel Spécial contre la directrice de cette école, ainsi que plusieurs autres cadres, l’on apprend que Melokol Nathalie Georgette Epse Evina Ndo, patronne de cette école de formation professionnelle est engluée dans plusieurs scandales de détournements présumés. Entre autres, les détournements de deniers publics, l’émigration clandestine, le népotisme, l’abus de pouvoir, l’incitation à la révolte.
Détournements
Le document consulté par MMF en dit long sur les détournements présumés qui accablent le top management de l’EPAB. Le document évoque un détournement de 85 000 000 (quatre-vingt-cinq millions de FCFA) de frais de formation payés par le MINDEF à travers le programme Convertis. Lequel détournement présumé aurait été justifié par de fausses factures de nutrition des apprenants classiques. Entre autres détournement présumé, l’on parle de 50 000 000 (Cinquante millions) payés par la Sodepa. Ainsi qu’un autre détournement présumé d’un montant de 30 000 000 (Trente millions) versés par la Fondation St Martin d’Otele. A celui-là s’ajoutent le détournement des recettes propres issues des contrats de performance.
Népotisme, favoritisme violation du code des marchés publics
On apprend qu’à l’EPAB, il est devenu normal de voir les proches du couple Evina Ndo, du nom de ce colonel qui a épousé l’actuelle directrice de l’école, et ceux de Mindjos Momeny Martin Paul, le président de la chambre d’agriculture et Président du Conseil de Gestion de cette école occuper des fonctions stratégiques.
Parmi les postes que l’on dit être pris en otage par les deux familles : celui de chef de département administration et finances est occupé par Tcheyanou Charly, Technicien de la statistique, beau-frère de la directrice ; le chef de service des Finances et des Marchés n’est personne d’autre que Boukem Stéphanie Epse NDO, BTS en comptabilité, coépouse de la directrice ; le poste de chef de bureau de la paie est géré par Atoabe Nadine, certifiée en comptabilité matières, petite sœur de la directrice; Akono Essimbi Romaric, ci-devant, chef de Département de la Formation est le frère de l’epoux de la directrice, tandis que le chef Unité Aviculture, Adjekara Russel est le frère de la dame. Les postes de chef de Centre d’Incubation, chef de service de la scolarité, Chef de Bureau de la santé et chef de Bureau de la Communication sont respectivement confié à Edjolemiet Gisèle, Nyamikot Sonia, Miakoute sœur et Akanda Nathalie, toutes proches parents du couple.
Le document remis concomitamment aux services du Contrôle supérieur de l’Etat, de la CONAC et du TCS, révèle également le recrutement en dehors du cadre légal, de quatre (04) fils et neveux du Président de la CAPEF encore sur les bancs, mais masqués par une pseudo affectation dans l’administration de la CAPEF.
La conséquence de ce népotisme, decouvre-t-on, c’est qu’au niveau de la passation des marchés publiques, c’est la catastrophe. L’on apprend que le Service des Marchés qui existait à l’arrivée de la directrice a été ramené à un Bureau placé sous l’autorité de la coépouse, chef de service des Finances. Les resultats ne sont pas étonnants. Avec un budget de plus d’un milliard en 2023, l’EPAB le personnel de bureau dit n’avoir pas eu accès aux fournitures de bureau (rames de papiers, stylos…). Même les et intrants agricoles aurait manqué à cette école jusqu’en novembre de la même année. Tout le budget aurait été gérés sous bons de commande fictifs.
Pour maquiller ces détournements présumés, la directrice aurait monté des Termes de référence (TDR) et états de besoins fictifs avec des décharges fictives d’argent et de matériel, que certains responsables disent avoir signé sous contrainte.
A cette gestion calamiteuse du budget, le document évoque également des marchés de réfection et d’aménagement des bâtiments financés en 2023 par les partenaires à hauteur de 17 000 000 FCFA qui ont été dupliqués en prestations et marchés publics ; En outre, une tentative d’achat d’un vieux bus de transport des équipes nationales de la CAN 2019 usé par la Garde présidentielle qui a été repeint et facturé à l’EPAB à hauteur de 40 000 000 FCFA. Mais le véhicule aurait été retiré à la hâte après les premiers contrôles.
Emigration clandestine
Le document de 6 pages consultées par MMF indique que les missions, les bourses et les stages à l’étranger de l’EPAB sont détournés au profit des réseaux de villégiature où la directrice fait émigrer les membres de la famille et certains agents. On parle de plusieurs personnes parties en France pour prendre part au salon de l’Agriculture de Paris qui s’est tenue du 24 Février au 03 mars 2024, mais qui ne sont jamais revenues. Certains d’eux ont d’ailleurs pu obtenir des prêt bancaire d’une valeur de 20 000 000.
A tous ces griefs , l’on peut ajouter le mauvais traitement infligé aux employés, ainsi que la purge contre les ressortissants de la Mefou et Akono, localité qui abrite l’école.
Albert Atangana
Related
The post La directrice de l’Epap de Binguela et plusieurs cadres devant le TCS first appeared on Actu Cameroun.