Suspendu il y a onze ans pour «attitudes équivoques et irrévérencieuses», Siméon Serge Noumba n’a jamais bénéficié de la « réhabilitation » prononcée en sa faveur en 2019. Car bloqué par le bureau de la fédération régionale du Mrc, alors dirigé par le feu Christophe Kamdem et ses affidés encore en vie. La hiérarchie du Mrc l’avait clairement accusé de créer « un tremplin d’anarchie et d’irresponsabilité » susceptible de jeter « un grave discrédit populaire sur la réputation et l’honneur du parti».
L’affaire Siméon Serge Noumba semble meubler ces jours-ci les conversations dans quelques salons feutrés et milieux publics de la ville de Bafoussam. Avocat au barreau du Cameroun et secrétaire du bureau de la fédération régionale du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) dans la région de l’Ouest, Me André Marie Tassa dénonce la campagne de dénigrement dont a été victime cette formation sur les réseaux sociaux et dans les éditions de quelques journaux «sérieux» de la place. Pour lui, l’ancien député de la 6e et 8e législature à l’Assemblée nationale du Cameroun n’est pas militant du Mrc. «Siméon Serge Noumba est arrivé au Mrc en juillet 2013 à la veille des élections couplées du 30 septembre de cette année-là. Il a été investi candidat à la députation dans la Mifi. Par la suite, il a été démasqué. Pour des manquements graves liés au non respects des valeurs éthiques et Républicaines prônées par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), il a été exclu du parti », explique Me André Marie Tassa au cours d’un point de presse donné le vendredi 24 mai dernier au siège régional du Mrc à l’Ouest.
Campagne de dénigrement médiatique
Ce qui signifie que, selon le patron régional du Mrc à l’Ouest, et contrairement à certaines sources, la suspension de Siméon Serge Noumba, pour «attitudes équivoques et irrévérencieuses» à l’endroit du président national du Mrc, le Pr Maurice Kamto, n’a jamais été levée. Il ajoute en soulignent que dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle 2018, l’ancien député n’a pas aucun acte traduisant sa qualité de militant du Mrc en appelant à voter pour le candidat Maurice Kamto. De même, Me André Marie Tassa argumente que lors des manifestations organisées par le Mrc pour revendiquer « la victoire volée du Pr Maurice Kamto » à l’issue de la dernière élection présidentielle au Cameroun. «Noumba n’a jamais participé aux manifestations pacifiques ou aux marches blanches organisées par le parti entre 2018 et septembre 2022. Il y a eu réorganisation du parti à l’Ouest soldée par mon élection comme secrétaire du bureau régional en juillet 2022. Depuis ma prise de mon fonction comme secrétaire du bureau régional de la fédération régionale en 2019, à ma connaissance, il n’a jamais posé un acte comme militant du parti », déclare Me André Marie Tassa. Il déplore également le fait que, au-delà de cette « campagne de dénigrement médiatique », Siméon Serge Noumba a introduit contre le Pr Maurice Kamto, le conseiller Albert Ndzongang et lui une plainte dans laquelle, il accuse d’avoir eu à dépenser une somme de 80 millions de francs Cfa en faveur du Mrc.
Néanmoins, faut-il le rappeler, selon certaines sources médiatiques, « officiellement, il avait été reproché à Serge Siméon Noumba de s’être autoproclamé porte-parole du Mrc dans la région de l’Ouest et d’avoir violé les dispositions du parti en matière d’investiture des candidats lors des élections législatives et municipales de 2013. La hiérarchie l’avait clairement accusé de créer « un tremplin d’anarchie et d’irresponsabilité » susceptible de jeter « un grave discrédit populaire sur la réputation et l’honneur du parti.». La session de la commission nationale de médiation et d’arbitrage du Mrc tenue en avril 2019 et présidée par Martin Ambang, président du comité des sages du Mrc, avec comme membres Tabi Johnston et Thiery Okala Ebodé, aurait levé cette suspension. Soulignant que « la suspension ne peut être assimilée à une exclusion », cette commission avait invité Siméon Serge Noumba à réintégrer l’unité d’attache du parti à laquelle il appartenait avant sa suspension. Ce qui n’a jamais été possible. Car le le feu Christophe Kamdem, alors secrétaire du bureau de la fédération régionale du Mrc à l’Ouest, s’y était opposé avec le soutien de la majorité des membres de cette instance.
Briller par de nombreuses incohérences
Ce qui justifie que l’actuel patron du parti du Pr Maurice Kamto signe et persiste dans la logique suivant laquelle Siméon Serge Noumba n’appartient plus à cette formation politique depuis octobre 2013 date de sa suspension par Aaron Nenkam, alors responsable régional du Mrc à l’Ouest. Me André Marie Tassa précise que malgré sa volonté de réintégrer les rangs, Siméon Serge Noumba n’a jamais eu gain de cause. Il indique aussi, avoir reçu, « avec surprise, étonnement et indignation », une correspondance du «prétendu démissionnaire» peu avant cette cabale médiatique. « Je n’ai accordé aucun crédit à la lettre de démission que m’a fait transmis le sieur Noumba. Elle brillait par de nombreuses incohérences. Il parle de 660 démissionnaires sans aucune précision sur l’identité réelle des prétendus démissionnaires ou sur leurs unités, structures de base du Mrc. Jusqu’à ce jour, j’attends toujours les noms des militants démissionnaires et l’adresse de leur unité politique au sein du Mrc », soutient le secrétaire du bureau de la fédération régionale du Mrc à l’Ouest. $
A la suite de celui-ci, Albert Ndzongang, conseiller spécial et stratégique du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc), le Pr Maurice Kamto, souligne que cette « forfaiture de Siméon Serge Noumba » ne date pas d’aujourd’hui. Il accuse l’ancien député de la 6e et 8e législature de s’être, courant le mois de décembre 2023, autoproclamé délégué et membre du comité d’organisation de la convention nationale du Mrc tenue au Palais des congrès de Yaoundé. «Cet ancien député s’était infiltré dans la salle de la convention avec une arme à feu. Il a été détecté et exclu de la salle par le service de sécurité interne au parti», rappelle Albert Ndzongang. Le conseiller spécial et stratégique du président national du Mrc accuse Siméon Serge Noumba d’être de mèche avec certaines pontes du régime de Yaoundé engagés à déstabiliser le MRC.
Guy Modeste DZUDIE
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