Lutte contre la drépanocytose : L’ Assar sensibilise les populations du Noun

Khest Media - Journalist Santé
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L’Association Santé Rurale en abrégé ASSAR, avec ses partenaires, organise du 15 au 16 février 2024, une grande campagne de dépistage gratuit et une causerie éducative avec les familles sur le thème: “Comment vivre avec la drépanocytose?” baptisée Projet Drepa-Noun, à la croix-rouge Dallas Foumban dans le département du Noun à l’Ouest du Cameroun.

Adèle BITGA

L’Association Santé Rurale est une Organisation de la Société Civile à but non lucratif, créée en 2022 et légalisée en juin 2023. Elle est juste la concrétisation de ce qui est fait depuis 2019 sur le terrain de manière individuelle. Dirigée par une Assemblée Générale qui est l’instance suprême regroupant les membres inscrits et en règle de leurs cotisations annuelles. L’Assemblée Générale définit la politique générale et le plan d’action entre autres fonctions, et le Conseil d’administration qui est l’instance exécutive, exécute tout ce qui vient de l’Assemblée Générale.

Cette association est dirigée actuellement par l’Honorable Dr NJIMOGNA Loukouman Akim, Médecin Généraliste formé à Cuba et sorti en 2019 ; Fondateur et Président du Conseil d’Administration, par ailleurs Directeur Technique et Scientifique du Projet DREPA.NOUN, qui est un projet de lutte contre la Drépanocytose dans le département du Noun et plus tard dans d’autres départements de la région de l’Ouest.

Interview

« J’ai mon pays à cœur, et revenir au Cameroun après un cursus de formation comme médecin, sans rien apporter aux populations camerounaises est un gâchis.… »

Honorable Dr Njimogna Loukouman Akim, Médecin Généraliste,  Fondateur d’ASSAR et par ailleurs Directeur Technique et Scientifique du Projet DREPA-NOUN

Hon. Dr NJIMOGNA Loukouman Akim, quels sont les objectifs de ASSAR ?

ASSAR, entendez Association Santé Rurale a pour objectifs de créer un réseau de soins primaire centré sur les patients des zones rurales ; d’améliorer l’offre de soin locale par la coordination synergique des acteurs de soins, médicaux et sociaux ; d’améliorer la qualité des soins par une amélioration partagée des savoirs professionnels ; d’améliorer la promotion de la santé sur le secteur de population concernée par une communication adaptée et homogène ; de favoriser une formation des professionnels de santé et une formation interprofessionnelle à travers des Centres de Formation Professionnelle, des Centre de Recherches, des séminaires, des conférences et des symposiums ; de favoriser la prise en charge des personnes vulnérables des zones rurales telles que les handicapées, les personne âgées, les déplacées internes et les orphelins ; de promouvoir le sport individuel et collectif comme moyen de lutter contre certaines maladies chroniques.

Comment se passe l’adhésion à votre association et combien de membres comptez-vous ?

Nous comptons d’une cinquantaine de membres, mais environ une quinzaine est inscrite. L’adhésion est ouverte à tout le monde âgé d’au moins 18 ans. L’inscription est à 2.000F et la cotisation annuelle est à 10.000F.

 Quels sont à ce jour les faits d’arme de votre association ?

Depuis la création de l’association, nous avons réalisé plusieurs activités parfois en collaboration avec d’autres organisations locales ou internationales. Nous n’allons pas les énumérer ici aujourd’hui, surtout que nous avons cela dans notre rapport de l’année dernière.

A ce jour, un projet nous tient beaucoup à cœur. Et ce projet est celui de la lutte contre la Drépanocytose dans le département du Noun. Après la rédaction du Projet, nous avons décidé de rendre une visite à Sa Majesté le Sultan Roi des Bamoun pour lui présenter le projet et faire un plaidoyer à son niveau. Il nous avait bien reçus. Dans le cadre de mener nos activités, nous avons fait des rencontres avec des élèves du Lycée Bilingue Sultan Ibrahim Njoya de Foumban, du Lycée Technique de Kouoptamo Urbain et du Lycée Bilingue de Kouoptamo où nous avons échangé grandement sur la maladie et surtout l’importance de faire le test d’électrophorèse qui est le moyen par excellence d’éviter la maladie à notre progéniture.

Hon. Dr NJIMOGNA Loukouman Akim, quelles sont les motivations qui vous guident ?

À la fin de ma formation à Cuba, je m’étais fait une promesse, contribué véritablement à l’amélioration de la santé des populations de mon pays, pourquoi ne pas contribuer à l’évolution de la santé publique dans mon pays. Je crois que c’est cette vision, et conviction qui m’animent depuis. J’ai mon pays à cœur, et revenir au Cameroun après un cursus de formation comme médecin, sans rien apporter aux populations est un gâchis.

Pouvez-vous faire une évaluation de l’impact d’ASSAR dans le paysage sanitaire de la région ?

Il ne me revient pas d’évaluer notre impact dans le paysage sanitaire de la région, les experts pourront le faire pour nous. Mais actuellement il est question d’agir, pas d’énumérer ce qu’on a déjà fait ou ce qu’on a changé dans le paysage sanitaire de l’ouest. C’est pour cette raison que nous organisons des activités, et dès demain et ce jusqu’à vendredi, nous allons dépister 200 personnes gratuitement et les sensibiliser sur la Drépanocytose. Nous avons des objectifs et nous comptons les atteindre quelque soient nos difficultés.

Quelles sont les difficultés majeures rencontrées sur le terrain ?

Les difficultés sont énormes. Pour le projet DREPA-NOUN seulement, il nous faut régulièrement nous déplacer pour des zones reculées, pour pouvoir passer l’information aux personnes les plus vulnérables. Cependant pour le faire, il faut des moyens de transport et bien d’autres. Nous avons en somme des difficultés financières, logistiques et même infrastructurelles pour nos bureaux.

Quels partenariats avez-vous établis dans le cadre de la mise en œuvre de vos activités et que dire de leur efficacité ?

En ce qui concerne les partenariats, l’Association Santé Rurale a plusieurs partenaires depuis sa création, et particulièrement dans la mise en œuvre du Projet DREPA-NOUN. Nous comptons sur près de 12 partenaires, c’est-à-dire des associations qui nous accompagnent dans la mise en œuvre de nos activités. Parmi ces partenaires, nous avons GEDREPACAM, qui est une société savante avec qui nous avons signé une convention le 25 janvier dernier. Pour le compte des activités du 15 et 16 février, cette société nous offre 200 tests d’électrophorèse.

Nous avons APEES, CAMSA, A-ERAPRO, CPMS, YOCONI, CAFAS, MCDN et MOSE, qui sont des organisations de la société civile faisant dans plusieurs domaines dont la santé, qui nous accompagnent depuis le début du projet DREPA-NOUN.

Nous avons aussi de nouveaux partenaires avec qui nous n’avons pas encore travaillé, mais qui nous l’espérons, nous aideront au moins dans la mobilisation, la propagation de l’information lors de nos activités. Il s’agit de CRADED, TC, NPA, L’observateur. Cependant nous avons des partenaires médias digitaux qui ont accepté sans aucun contrat nous accompagner dans le partage de l’information, tels que L’observateur, Royaumebamoun et NjamunCulture.

Quant à l’efficacité de chaque partenaire, tout dépend de sa réponse après notre appel pour une activité. Chacun de nos partenaires connait son efficacité, et ce n’est pas le lieu pour nous de les définir. Seulement, nous avons un principe, travailler uniquement avec ceux qui veulent évoluer avec nous, pas avec ceux qui viennent pour un quelconque intérêt avec l’ambition de s’arrêter en cours de chemin.

Quels sont les projets de l’ASSAR à court et moyen terme ?

Dans la banque de nos projets nous avons le projet de lutte contre l’hypertension artérielle, le Diabète, le projet d’éducation sanitaire digitale et le sport collectif pour tous pour le compte de l’année 2024 et le plus gros challenge c’est de les réaliser complètement. L’association est dans l’optique de contribuer à la professionnalisation des jeunes dans le domaine sanitaire, et plusieurs de ces projets rentrent en droite ligne avec cette philosophie.

Honorable auriez-vous des doléances ?

Oui, à l’endroit des populations, nous souhaitons qu’elles nous reçoivent chaleureusement lorsque nous effectuons des campagnes à elles dédiées, car ce n’est qu’ainsi que nous allons atteindre notre vision d’éduquer les populations sur les problèmes de santé. Nous leur demandons de respecter les mesures sanitaires prescrites par le gouvernement et de toujours se rendre vers les structures sanitaires en cas de problème de santé, car c’est à l’hôpital qu’il y aura des orientations fiables pour leur prise en charge.

Aux pouvoirs publics, nous demandons seulement de nous accompagner, guider et orienter, car sans la politique gouvernementale, il n’y a aucune action valable et raisonnable de la société civile. Nous souhaitons par ailleurs que le gouvernement nous facilite la tâche afin que nous puissions bénéficier des contributions des organismes internationaux dans la réalisation de nos activités qui se veulent foncièrement sociales.

Propos recueillis par Adèle BITGA

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