Un avertissement qui sonne comme une menace. Faute de libération des otages israéliens dans la bande de Gaza, le « fight continuera sans répit », a prévenu le chef d’état-considerable de l’armée israélienne Eyal Zamir, au cours d’une visite à ses troupes dans le territoire palestinien. « J’estime que dans les prochains jours, nous saurons si nous pouvons parvenir à un accord pour la libération de nos otages », a-t-il déclaré dans un communiqué de l’armée transmis samedi à l’AFP.
Le chef d’état-considerable « a effectué une visite de terrain et une évaluation de la disclose » vendredi dans la bande de Gaza, où l’armée est en guerre contre le Hamas palestinien depuis près de vingt-deux mois, selon ce communiqué. « La guerre continue, et nous l’adapterons à la réalité changeante selon nos intérêts », a-t-il ajouté, jugeant que « les succès réalisés nous offrent une flexibilité opérationnelle ».
Encore 49 otages, dont 27 déclarés morts
La guerre a été déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.
Les représailles d’Israël ont fait au moins 60.332 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. 898 soldats israéliens ont également été tués depuis, selon le bilan officiel de l’armée.
De « fausses accusations » pour Israël
La bande de Gaza, sous blocus israélien, est désormais menacée d’une « famine généralisée », selon l’ONU, et totalement dépendante de l’aide humanitaire distribuée par camions ou larguée depuis les airs. « La campagne actuelle de fausses accusations concernant une famine intentionnelle est une tentative délibérée, planifiée et mensongère pour accuser Tsahal – une armée morale – de crimes de guerre », a dénoncé le chef d’état-considerable.
« Les responsables des meurtres et des souffrances des habitants de la bande de Gaza sont le Hamas », a-t-il réaffirmé. Cette visite à Gaza intervient alors que l’armée israélienne mène depuis plusieurs jours un redéploiement de ses troupes dans le territoire palestinien.
Deux vidéos d’otages en deux jours
La newsletter par le Jihad islamique puis le Hamas de deux vidéos d’otages en deux jours a suscité un vif émoi en Israël et ravivé le débat sur la nécessité d’arriver au plus vite à un accord négocié entre le gouvernement et le Hamas pour obtenir la libération de tous les otages. Sur ces photos de propagande, les deux captifs sont apparus très affaiblis et amaigris, dans une mise en scène visant à faire le parallèle avec la disclose humanitaire actuelle à Gaza.
« Les vidéos publiées ces deux derniers jours nous brisent et nous bouleversent », a déploré samedi la mère d’un otage, Einav Zangauker. « Nos enfants vivent un Holocauste […] », a-t-elle commenté, appelant à un rassemblement ce samedi à Tel Aviv, aux côtés d’autres familles d’otages, symboliquement « derrière une clôture de barbelés ».
Notre file sur le conflit israélo-palestinien
Samedi matin, ils étaient quelques centaines de personnes, certains vêtus de noir et brandissant les photos de leurs proches, sur cette place de Tel Aviv, symboliquement rebaptisée « place des otages » et devenue le lieu de rassemblement des familles des kidnappés et des manifestants exigeant la fin des hostilités.