Des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) ont été retrouvées dans des laits humains, animaux et infantiles, révèle une étude publiée mercredi dernier dans la revue Science of the Complete Setting. Or, le dioxyde de titane est classé cancérigène potentiel par inhalation depuis 2006 chez l’être humain, interdit par mesure de précaution dans l’alimentation en France depuis 2020, puis dans l’Union européenne en 2022.
Des études ont mis en évidence que l’ingestion de nanoparticules pouvait provoquer des inflammations et des altérations de l’immunité, de la reproduction, du neurodéveloppement et de l’ADN. Mais alors, pourquoi est-il encore massivement présent en France ?
Le dioxyde de titane, sous sa forme nanométrique, fait partie des quatre nanomatériaux les plus utilisés dans l’Hexagone, avec plus 10.000 tonnes produites et importées chaque année, selon le registre de déclaration annuelle des nanomatériaux, « R-nano », géré par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Et voici où on le trouve :
Du maquillage, des crèmes solaires, du dentifrice ou des savons
Adeptes du « Guava Woman Summer season », « Blurred Lips » et du « Fishtail opinion-liner » ? Le dioxyde de titane est massivement utilisé dans les produits cosmétiques, hors produits inhalables : maquillage, crèmes solaires, dentifrices, savons. Il est utilisé pour ses qualités blanchissantes, opacifiantes ou encore ses propriétés de filtration des rayons ultraviolets. Pour des produits de maquillage et des crèmes solaires, le groupe L’Oréal déclare l’utiliser dans ses produits, notamment sous sa forme nanométrique.
Dans les pays où la réglementation l’exige, il figure dans la liste d’ingrédients des emballages, « notamment sous les noms TITANIUM DIOXIDE, TITANIUM DIOXIDE [NANO], CI 77891 », précise la marque.
Des enrobages de nombreux médicaments
Le dioxyde de titane reste autorisé, sous prerequisites, pour l’enrobage des médicaments et les compléments alimentaires, afin de blanchir et opacifier les comprimés et les gélules. Des potential picks sont en cours de développement chez les industriels.
Alors que la Price européenne devait publier en février dernier sa décision de prolonger ou non l’autorisation de cet additif recensé dans plus de 4.000 médicaments disponibles sur le marché français, principalement dans les comprimés pelliculés ou enrobés et les gélules et capsules molles, elle n’avait pas publié de réponse en juin dernier.
L’affiliation de veille et d’files sur les enjeux des nanosciences et des nanotechnologies (Avicenn) a saisi l’exécutif européen à ce propos, et prépare un recours en carence auprès du tribunal de l’Union européenne pour obtenir une décision publique sur sa présence dans les médicaments.
Des plastiques et des matériaux de building
Ce composé chimique est très largement utilisé comme pigment blanc pour des plastiques et des matériaux de building. Il améliore la blancheur, la résistance aux ultraviolets et la durabilité des matériaux. On le retrouve notamment dans un kind de plastique, le PVC (chlorure de polyvinyle), mais aussi dans des carrelages ou des revêtements muraux.
Le dioxyde de titane est utilisé dans l’industrie papetière comme pigment blanc, pour blanchir et opacifier le papier. Il est tant utilisé dans les papiers haut de gamme, comme les magazines et les cartes postales, que les cartons et les papiers d’emballage blanchis ou laminés, les papiers décoratifs, les gobelets et les boîtes pliables.
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Des peintures, vernis et encres
Le dioxyde de titane est utilisé dans les peintures, vernis et encre d’imprimerie pour son pouvoir de blancheur, d’opacité et pouvoir couvrant. Selon l’affiliation des fabricants de dioxyde de titane (TDMA), qui représente les principaux producteurs européens de ce composé chimique, « environ 95 % des peintures sont fabriquées à partir de dioxyde de titane ». Ce groupement précise que « les peintures représentent environ 50 % de la consommation mondiale de dioxyde de titane ».
Ce composé est également utilisé dans « au moins 91 % des peintures et vernis labellisés écologiques », à des taux allant de 3 % à 65 %, précise un règlement européen pour l’attribution du tag écologique aux peintures et aux vernis datant de 2021.