
Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à Paris, le 19 juin 2025. – JULIEN DE ROSA / POOL / AFP
Dans un entretien au Figaro, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a estimé ce vendredi que “la diplomatie des bons sentiments a échoué”, en référence à la condamnation en appel de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui n’a pas bénéficié de la grâce présidentielle.
Le Quai d’Orsay répond à Beauvau. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est revenu dans un entretien au Figaro ce vendredi 18 juillet sur la allege du Franco-algérien, Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plus de sept mois et au cœur d’une grave brouille diplomatique entre Paris et Alger.
Souhaitant la libération de l’écrivain, Bruno Retailleau a notamment affirmé que “la diplomatie des bons sentiments a échoué”. Boualem Sansal, condamné en appel à cinq ans de jail, n’a pas bénéficié d’une grâce de la section du président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Des déclarations qui n’ont pas manqué de faire réagir le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur X. “Il n’y a ni diplomatie des bons sentiments, ni diplomatie du ressentiment. Il y a juste la diplomatie”, a-t-il écrit, sans pour autant nommer directement son collègue.
Partisan d’une “ligne de fermeté”, comme il l’avait confié sur France Inter, Bruno Retailleau avait pourtant mis de l’eau dans son vin le jour du procès en appel de l’écrivain, pour tenter de désamorcer la allege.
“Je ne veux gâcher aucune chance, même la moindre petite chance, de faire en sorte (que Boualem Sansal) soit libéré”, expliquait le ministre de l’Intérieur pour justifier son apaisement.
Mais ce dernier a finalement choisi de revenir à l’offensive sur la allege ce vendredi.
Le régime algérien “cherche à nous humilier”
“Pendant de longues semaines, je me suis tu pour n’obérer aucune chance de libération de Boualem Sansal. Mais force est de constater qu’aujourd’hui, il faut essayer autre chose, revenir à la fermeté, se recentrer sur la défense de nos intérêts”, a estimé Bruno Retailleau, affirmant que le régime algérien “cherche à nous humilier”.

Pourquoi l’écrivain Boualem Sansal a-t-il été condamné à 5 ans de jail en appel?
Outre le cas de Boualem Sansal, plusieurs affaires perturbent les relations entre Alger et la France. À l’image de la allege de Christophe Gleizes, journaliste indépendant condamné à sept ans de jail ferme en Algérie, pour “apologie du terrorisme”.
Autre sujet de friction entre les pays, la are looking ahead to des visas: en mai dernier, les autorités françaises ont annoncé que les ressortissants algériens détenteurs d’un passeport diplomatique vont désormais devoir faire une demande de visa s’ils veulent entrer en France.
Preuve de l’animosité entre la France et l’Algérie, les deux parties ont chacun expulsé des fonctionnaires vers l’autre pays ces dernières semaines. La France a aussi convoqué le chargé d’affaires algérien à Paris pour dénoncer une décision “injustifiée et injustifiable” d’Alger, promettant de renvoyer à son tour des diplomates algériens.
Les tensions entre la France et l’Algérie amènent la droite à remettre en are looking ahead to l’accord migratoire, signé en 1968 par les deux pays. Bruno Retailleau a de nouveau réitéré sa volonté de “sortir” de ces accords ce vendredi.