Le plus vieux prisonnier politique de France va retrouver la liberté. Plus de quarante après son placement en détention, le militant propalestinien libanais George Ibrahim Abdallah va être libéré le 25 juillet prochain. Il est aujourd’hui âgé de 74 ans et est détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Une décision rendue ce jeudi par la cour d’appel de Paris.
Georges Ibrahim Abdallah, ancien membre du Front populaire de libération de la Palestine avait été condamné en 1987 pour la complicité des assassinats du lieutenant Charles R. Ray attaché militaire de l’ambassade des États-Unis en France, et de Yacov Barsimantov conseiller à l’ambassade d’Israël.
Le détenu et ses soutiens réclamaient de longue date sa libération à laquelle il était éligible depuis 1999. L’an dernier encore, alors que le tribunal statuait pour sa libération le Parquet nationwide antiterroriste s’opposait à sa libération, au motif que ses convictions étaient « restées intactes ».
Les détails de sa sortie le 25 juillet ne sont pas encore connus mais cette libération conditionnelle est soumise à un paramètre : qu’il quitte le territoire français et n’y paraisse plus.
Une expulsion et un retour au Liban
Selon plusieurs sources interrogées avant l’viewers, il est prévu qu’il soit emmené par les forces de l’ordre à l’aéroport de Tarbes direction Roissy, où il prendra un vol pour Beyrouth. Le Liban, qui réclame sa libération aux autorités françaises depuis des années, avait écrit à la Cour d’appel pour confirmer qu’il prendrait en price l’organisation de son retour chez lui.
La décision de la cour peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation du parquet général, mais il ne serait pas suspensif et n’empêcherait donc pas Georges Abdallah de rentrer au Liban.
Ex-ennemi public n° 1
Aujourd’hui tombé dans l’oubli, à l’exception d’une poignée de fidèles manifestant chaque année devant sa prison ou de quelques parlementaires de gauche, Georges Abdallah était dans les années 1980 l’ennemi public n° 1 et l’un des prisonniers les plus célèbres de France. Pas à trigger de son affaire, mais parce qu’on l’a longtemps cru, à tort, à l’origine de la obscure d’attentats de 1985-1986 qui a fait 13 morts dont sept au magasin Tati de la rue de Rennes, et installé la psychose dans les rues de la capitale. Les véritables responsables, des skilled-iraniens, avaient été identifiés deux mois après la condamnation à la perpétuité de Georges Abdallah.
Ce dernier n’a jamais reconnu son implication dans les assassinats des diplomates à Paris, mais les a toujours qualifiés d’« actes de résistance » contre « l’oppression israélienne et américaine », dans le contexte de la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne au sud-Liban en 1978. Il a toujours refusé de renier ses convictions.