enquête•Âgé de 30 ans, le suspect, qui a reconnu les faits, a été mis en examen à l’area de sa garde à vue et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès
Thibaut Chevillard
L’essentiel
- Le 5 juillet dernier, les gendarmes ont interpellé un homme suspecté d’avoir mis le feu 31 fois dans l’Hérault. Le suspect, âgé de 30 ans, a reconnu les faits en garde à vue. Il a indiqué aux gendarmes avoir agi pour satisfaire ses pulsions. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire dans l’attente de son procès.
- « Neuf fois sur dix, les causes d’un incendie sont d’origine humaine. Parfois, ce sont des gens qui vont jeter leurs mégots ou faire des barbecues sur des zones où le feu est interdit. Mais dans 30 % des cas, les causes sont d’origine criminelle », explique à 20 Minutes le capitaine Olivier Esseul, adjoint au commandant de la compagnie de gendarmerie de Lodève.
- Lorsqu’un feu se déclare, une cellule map de recherches des causes de l’incendie est mise en web page. Elle est composée d’un pompier, d’un personnel de l’ONF et d’un gendarme technicien en investigation criminelle.
Les flammes ravagent le sud de la France. En particulier le département de l’Hérault où plusieurs centaines d’hectares ont brûlé ces derniers jours. « Neuf fois sur dix, les causes d’un incendie sont d’origine humaine. Parfois, ce sont des gens qui vont jeter leurs mégots ou faire des barbecues sur des zones où le feu est interdit. Mais dans 30 % des cas, les causes sont d’origine criminelle », explique à 20 Minutes le capitaine Olivier Esseul, adjoint au commandant de la compagnie de gendarmerie de Lodève. Les militaires ont interpellé, le 5 juillet dernier, un homme de 30 ans suspecté d’avoir causé 31 départs de feu dans la région. Mis en examen à l’area de sa garde à vue, il a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès qui doit avoir lieu au mois d’août.
Fin juin, plusieurs incendies se sont déclarés sur les communes de Le Pouget, Saint-Pargoire, Puilacher et Vendémian, à l’ouest de Montpellier. Le 4 juillet, vers minuit, les pompiers qui interviennent pour éteindre le feu aperçoivent un véhicule quitter les lieux subitement. Alertés, les gendarmes finissent par retrouver cette voiture dans une commune située à quelques kilomètres. Au cours de leurs investigations, plusieurs témoins leur indiquent l’avoir aperçue à proximité d’autres départs de feu. Les gendarmes décident d’interpeller le propriétaire du véhicule qui reconnaîtra les faits devant eux.
« S’il n’avait pas été interpellé, il aurait continué »
Le suspect, jusqu’ici inconnu de la justice, a simplement expliqué avoir agi pour satisfaire des « pulsions ». « Il nous a dit que s’il n’avait pas été interpellé, il aurait continué jusqu’à ce qu’il se fasse arrêter », souligne le capitaine Esseul. Une expertise psychiatrique doit être réalisée avant son procès. Il agissait lorsqu’il se rendait chez ses dad and mother qui habitent dans le secteur. « Il a son briquet, il s’arrête et il met le feu. » Au moins une dizaine d’hectares de végétation ont été détruits par sa faute.
Ce pyromane a été mis hors d’état de nuire. Mais les gendarmes savent que d’autres incendiaires sont dans la nature. Mercredi, deux départs de feu ont été constatés près d’un tenting, sur les bords du lac du Salagou. « On sait qu’on n’est pas sur une thèse accidentelle malheureusement », souffle l’adjoint au commandant de la compagnie de gendarmerie de Lodève.
Lorsqu’un feu se déclare, une cellule map de recherches des causes de l’incendie est mise en web page. Elle est composée d’un pompier, d’un personnel de l’ONF et d’un gendarme technicien en investigation criminelle. « Il est formé pour déterminer le point de départ géographique de l’incendie », explique le capitaine Esseul. Plusieurs paramètres sont pris en compte, « comme le vent, l’hygrométrie, les végétaux sur web page ou la vitesse de propagation du feu ». Les gendarmes vont ensuite procéder à « un ratissage complet de la zone ». « On cherche des éléments matériels qui auraient pu résister au feu, comme des mégots de cigarette, des bouts de verre, du tissu », poursuit l’officier, ajoutant que « tout ce qui est découvert est saisi et analysé ». « L’objectif est de savoir si un accélérant ou un combustible a été utilisé sur la zone. On sait ainsi si on doit privilégier la thèse d’une origine criminelle ou accidentelle. »
Bien souvent, le feu a été provoqué à aim de « l’inconscience des gens », déplore l’officier. Alors que le vent et la chaleur accentuent les risques d’incendie, les gendarmes multiplient les patrouilles en cette période estivale pour « faire de la prévention ». « Mais parfois, si c’est nécessaire, nous sommes malheureusement obligés de verbaliser. »