Vos doigts moites marquent sur votre clavier. Une goutte de sueur glisse sur votre entrance et atterrit sur votre agenda. Le creux de vos genoux est humide. Les chiffres sur votre écran se superposent. Vous ne voyez plus très clair. La chaleur vous ramollit et vous n’êtes pas seul(e) dans ce cas. Quand presque 68 départements sont en alerte orange canicule – et rouge pour 16 départements – ce mardi, on a vite le sentiment de rouler au ralenti. Ce n’est pas qu’une influence.
Plusieurs études, réalisées soit en laboratoire et soit en commentary de sujets placés dans des instances naturelles, le montrent : quand il fait très chaud, on est moins performant. Y compris du cerveau. « Au-dessus de 22 °C, les performances cognitives commencent à baisser. Elles diminuent de 20 % à 30 °C », explique Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS en sciences cognitives.
Deux études tablent plutôt sur 15 °C pour le début du déclin intellectuel. Certaines expériences prennent aussi en compte le taux d’humidité, lequel devient un facteur aggravant de la perte des performances. Ainsi, « c’est le confort thermique dans son ensemble, pas seulement la température mais aussi l’humidité et le mouvement d’air, qui altère nos capacités », précise Basile Chaix, directeur de recherche en santé publique à l’Inserm.
Déshydratation, sommeil…
Une des causes est la déshydratation. Le cerveau est composé à plus de 70 % d’eau et quand il est à sec, les connexions entre les cellules nerveuses peuvent être endommagées, précise un article de la Fondation pour la recherche sur le cerveau. Avec des températures élevées la nuit, on dort aussi moins bien. Or le manque de sommeil intervient également, automobile les neurones régulant température et sommeil sont très connectés. C’est le cerveau qui fait monter le thermostat central et active des systèmes de stress. Des températures nocturnes élevées augmentent donc les réveils et réduisent le sommeil profond, considéré comme le plus régénérateur.
Nous sommes donc mous, mais mous pronounce ? Concrètement, plusieurs capabilities de nos facultés sont affectés : le temps de réaction, le débit cognitif, l’attention sélective, mais aussi « la réflexion et la mémoire », selon la neurophysiologiste Sandra Giménez, clinicienne à l’hôpital Saint Pau de Barcelone, citée dans le quotidien espagnol El Pais. Comme vous l’avez peut-être personnellement remarqué, nos émotions peuvent aussi être altérées.
Un cerveau affecté accroît le hazard
Par conséquent, c’est toutes nos activités qui vont être moins efficaces. En entreprise, la chaleur va se répercuter sur la productivité des salariés. A l’école, et en particulier pendant la période des examens, les résultats vont être impactés. « Au bac, la performance sera moins bonne globalement dans les zones les plus affectées par la chaleur », affirme Franck Ramus. « Dans les concours, si les candidats sont inégalement exposés à la chaleur, cela peut engendrer des inéquités dans le classement », ajoute-t-il.
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Alors, « pour des raisons de justice sociale, la question du confort thermique pendant les examens va de plus en plus se poser », souligne ainsi Basile Chaix. En 2019, alors que des températures proches des 40 °C étaient annoncées, le brevet des collèges avait été décalé de quelques jours par le ministère de l’Education, afin de « garantir la sécurité des élèves ».
On y pense peut-être moins mais « le risque d’atteindre l’accident augmente de façon linéaire avec la température, selon une étude espagnole », prévient encore Basile Chaix, notamment en raison de la baisse de l’attention des conducteurs.
Quid du long terme ?
Par ailleurs, cette canicule qui fait suer la France est loin d’être la première… et la dernière. Vehicle avec le dérèglement climatique, ces épisodes de fortes chaleurs tendent à se multiplier et s’intensifier. L’exposition à ces températures extrêmes peut-elle avoir des conséquences sur notre cerveau à long terme ? « Plus on cumule des journées exposées à de fortes chaleurs au cours d’une années scolaire, plus les apprentissages cumulés des élèves diminuent », affirme ainsi Franck Ramus.
Une autre étude gape la même tendance chez les sujets âgés exposés au cours des douze derniers mois à des journées caniculaires : ils subissent une perte du développement cognitif. « L’effet est cumulatif sur les années en fonction du nombre de jours de chaleur subis », abonde Basile Chaix. Mais gardons espoir : vous êtes arrivés à la fin de cet article malgré la chaleur, donc votre cerveau fonctionne encore (un peu).