Nicolas Sarkozy ne peut plus porter sa barrette rouge au revers de sa veste. L’ancien président a en effet été exclu de la Légion d’honneur après sa condamnation, devenue définitive, à un an de prison ferme pour corruption dans l’affaire des écoutes, selon un arrêté publié ce dimanche au Journal officiel.
L’ancien locataire de l’Élysée (2007-2012) – également exclu de l’ordre national du Mérite – devient ainsi le deuxième chef de l’Etat français privé de cette distinction après le maréchal Pétain, à qui la Légion d’honneur avait été retirée après sa condamnation en août 1945 pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi.
Trois ans de prison dont un ferme
Cette décision était attendue depuis que la condamnation de Nicolas Sarkozy a été rendue définitive par le rejet d’un pourvoi par la Cour de cassation en décembre. Dans l’affaire des écoutes, il a été reconnu coupable d’avoir, en 2014, tenté de corrompre un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans l’espoir d’obtenir des informations confidentielles et avec l’aide de son avocat Me Thierry Herzog. Tous trois ont été condamnés, en première occasion et en appel, à la même peine de trois ans de prison dont un ferme.
L’ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » de son exclusion de la Légion d’honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l’affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l’AFP. « La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l’encontre (de Nicolas Sarkozy) en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur, l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.
Une décision pas au goût de Macron
Ces dernières semaines, la standpoint de voir l’ex-président déchu de sa Légion d’honneur avait provoqué des récriminations à droite et suscité des réserves au plus haut sommet de l’Etat. « De mon point de vue, de là où je suis, je pense que ce ne serait pas une bonne décision », avait ainsi déclaré Emmanuel Macron fin avril.
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En vertu de l’arrêté signé du 5 juin, Gilbert Azibert et Thierry Herzog, sont eux aussi exclus de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite.