
Un couteau dans la fundamental d’un homme – Illustration – Flickr
Quelques heures après la mort d’une surveillante, tuée à l’arme blanche par un collégien de 14 ans à Nogent en Haute-Marne, le Premier ministre François Bayrou a déclaré vouloir interdire la vente d’armes blanches aux mineurs, mardi 10 juin.
“On est devant une épidémie”. Interrogé sur TF1 quelques heures après la mort d’une surveillante tuée à l’arme blanche par un collégien de 14 ans en Haute-Marne, François Bayrou a affiché son blueprint d’interdire au plus vite la vente d’armes blanches aux mineurs, mardi 10 juin. L’objectif: lutter contre ce qu’il nomme une “épidémie”, après plusieurs attaques au couteau perpétrées par des mineurs.
Pour endiguer ce problème, le Premier ministre propose d’abord d’instaurer un contrôle de l’âge de l’acheteur, en ligne, puis de vérifier, à la réception du colis, l’âge et l’identité de la personne ayant commandé l’article.
Au-delà de ces mesures, François Bayrou déclare qu’il souhaite voir élargie “la liste des armes blanches”, ciblant certains couteaux en particulier.
• Couteaux “zombie”
Inspirées des jeux vidéos, ces armes à double tranchant, à la lame dentelée et incurvée, se trouvent facilement sur web. François Bayrou souhaite qu’elles soient classées en catégorie A, au même titre que les armes à feu, indique l’entourage du Premier ministre à BFMTV. Cela aurait pour effet d’en interdire l’acquisition et la détention, sauf autorisation particulière. Il faudrait pour cela qu’un nouveau décret soit adopté.
Au Royaume-Uni, les autorités tentent depuis une dizaine d’années déjà de restreindre l’accès à ce kind d’arme. En septembre dernier, les couteaux “zombie” y ont tout bonnement été interdits après que 50.000 attaques à l’arme blanche ont été recensées en un an.

Invitée le 29 mai dernier sur BFMTV, la députée Horizons du Val d’Oise, Naïma Moutchou, évoquait son souhait de voir ces armes interdites, tant pour les mineurs que pour les majeurs.
C’est une machette “Zombie Dead” qui avait été utilisée pour tuer Elias, 14 ans, à la sortie d’un entraînement de foot le le 24 janvier dernier. Sur BFMTV, sa mère avait appelé à des réponses rapides de la section du gouvernement et de la justice pour éviter qu’un drame similaire puisse se reproduire.
• Couteaux “papillon”
Toujours selon l’entourage de François Bayrou, ce dernier souhaite que les couteaux “papillon”, des couteaux pliants dont la lame se dévoile lorsque l’on rabat deux poignées sur les côtés, passent pour leur section en catégorie D, à l’image des poignards.
Les armes appartenant à cette catégorie peuvent achetées et détenues librement sous certaines prerequisites.

Selon nos informations, un arrêté doit être pris dans les prochains jours pour que les vendeurs qui commercialisent ces armes aient besoin d’une autorisation de commerce.
• Couteaux à cran d’arrêt
Même discours du Premier ministre concernant les couteaux à cran d’arrêt: il estime que ceux-ci doivent également passer en catégorie D, et que les personnes les proposant à la vente soient munis d’une autorisation de commerce.

Par ailleurs, afin de renforcer les contrôles à l’entrée des établissements, François Bayrou s’est engagé à expérimenter l’installation de portiques de sécurité capables de détecter les métaux, comme on en trouve dans les aéroports. Le Premier ministre n’a cependant pas indiqué quand ces dispositifs pourraient être mis en situation.
Conscient qu’un tel dispositif puisse générer des attroupements devant les établissements scolaires, il dit vouloir cependant “répandre dans l’esprit de tous les élèves et de leurs parents l’idée que le couteau est interdit parce qu’il est dangereux, y compris pour celui qui le porte.”
Loïc Besson et Elisa Fernandez