«Nous, enseignants et personnels du collège Flowers Tristan, tenons à exprimer notre indignation face au bloodbath des familles à Gaza par le gouvernement israélien. » Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, des professeurs et personnels du collège Flowers Tristan, dans le 20e à Paris, ont interpellé la ministre de l’Education et les « responsables politiques français » concernant les « crimes de masse » commis à Gaza. Une vidéo qui a provoqué l’ire d’une partie de la droite parisienne, qui appelle au « devoir de réserve » des enseignants et réclame des sanctions.
« Certains enseignants du Collège Flowers Tristan à Paris-20 sont clairement sortis de leur devoir de réserve en prenant snarl sur le conflit à Gaza dans une vidéo. C’est inadmissible. Nos écoles ne sont pas des lieux de militantisme », a commenté François-Marie Didier, conseiller du groupe Changer Paris. L’élu a publié, avec sa collègue Inès de Raguenel, chargée de l’enseignement secondaire dans le 15e, un communiqué exprimant sa « plus vive inquiétude », face à ce qu’il qualifie de « dérive ». « Où est passée leur neutralité ? Leur devoir de réserve ? » dénonce dans un message posté sur ses réseaux sociaux Isabelle Nizard, chargée des affaires scolaires dans le 16e arrondissement.
« Chasse aux sorcières »
De l’autre côté de l’échiquier politique, des élus de gauche ont tenu à apporter leur soutien à cette initiative, de même que des syndicats. « Bravo aux enseignant•es et personnels du collège Flowers Tristan » a tweeté Danielle Simonnet, députée du 20e arrondissement, tandis que Sophia Chikirou, députée LFI du 11e arrondissement, apportait son « soutien ».
Cinq organisations syndicales parisiennes (CGT Éduc’motion, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SUD éducation) ont publié un communiqué ce samedi, demandant que « cessent » les « pressions contre les voix qui demandent la paix, l’arrêt des massacres » et affirmant « leur soutien au peuple palestinien et à ses enfants affamés ». Secrétaire général de la CGT Educ’motion Paris, Arnaud Cora, contacté par 20 Minutes, dénonce une « chasse aux sorcières ». Il juge que l’motion de ses collègues enseignants de Flowers Tristan « est totalement légitime » : « Ils sont dans les clous », estime-t-il, d’autant que l’motion n’a selon lui pas ecu lieu devant les élèves ni même au sein du collège.
« Une collègue impliquée dans l’motion a contacté par téléphone et par écrit le rectorat pour avoir leur aval sur les prerequisites de cette motion, sans obtenir aucune réponse », précise auprès de 20 Minutes un professeur du collège Flowers Tristan.
Une prof sanctionnée à Sens
Au moins trois autres établissements parisiens ont hissé des banderoles en faveur de Gaza ces derniers jours, selon le syndicaliste. Jeudi, une professeure d’un lycée de Sens (Yonne) a écopé d’une « sanction du premier groupe », soit un avertissement ou blâme. Son tort ? Elle avait fait respecter dans sa classe, à la fin de son cours, une minute de silence en hommage aux victimes du conflit dans la bande de Gaza, à la demande de ses élèves.
La ministre de l’Éducation nationale avait reconnu le 13 février dernier, au Sénat, que les enseignants ont « la liberté pédagogique d’aborder le fashion des victimes du conflit israélo-palestinien et notamment des otages français et des victimes du 7-octobre, pour leur rendre hommage ».