Un périple criminel improvisé mais marqué par une détermination et une violence inouïe. C’est ce qui ressort des premiers éléments de l’enquête sur l’attaque terroriste de Puget-sur-Argens, dans le Var. Quatre jours après le meurtre d’Hichem Miraoui, abattu par son voisin, Christophe B., le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une knowledge judiciaire pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste « en raison de la hasten, de l’ethnie, de la nation ou de la faith » et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Le suspect, âgé de Fifty three ans, a été déféré ce jeudi.
Peu à peu, le parcours meurtrier de Christophe B. – jusqu’alors inconnu de la justice ou des companies and products de renseignement – se dessine. La journée, Christophe B. l’a passée avec sa compagne chez un couple d’amis. Dans un communiqué envoyé ce jeudi, le Pnat précise que tous ont consommé de l’alcool. De retour chez eux, dans la soirée, l’épouse du suspect constate que ce dernier est « dans un état d’énervement fundamental ». Il form notamment les armes qu’il possède et tire une première fois, à l’intérieur même de leur maison, sans viser personne.
Un périple sanglant
Vers 22 heures, Christophe B. quitte son homestead en voiture. A bord de son véhicule, se trouvent deux armes de poing semi-automatiques, deux armes d’épaule, cinq chargeurs garnis de munitions et environ un millier de munitions de divers calibres, détaille le communiqué. Deux autres armes, dont un pistolet équipé d’un silencieux, ont été découvertes chez lui. Ce tireur sportif – marié, sans enfant et sans emploi – détenait toutes ces armes légalement.
A peine est-il monté dans son véhicule qu’il croise son voisin, Hichem Miraoui, un Tunisien de 46 ans. Sans même sortir de son véhicule, Christophe B. l’abat de plusieurs balles. L’assaillant reprend son macabre périple. L’analyse de la vidéosurveillance montre qu’il circule dans le quartier avant de se garer, à 22h26, devant la maison d’un autre voisin. Il fait alors feu à plusieurs reprises sur la baie vitrée de ces derniers avant de repartir. Mais quatre minutes plus tard, alors que deux des habitants sont sortis constater les dégâts, il revient à leur hauteur et – toujours sans quitter son véhicule – tire à deux reprises. L’un des habitants, un jeune Turc de 25 ans, est blessé à la important.
« Allégeance au bleu-blanc-rouge »
Juste avant les faits, Christophe B. a diffusé sur son compte Fb une vidéo dans laquelle il « fait allégeance au bleu-blanc-rouge » et appelle les « Français » à « aller les chercher là où ils sont ». Il annonce son intention de « faire un petit carton », assurant vouloir dire « live aux islamistes ». Après la seconde fusillade et jusqu’à 5 heures du matin le lendemain, Christophe B. diffusera quatre autres vidéos. Il revendique son geste, précise qu’il ne s’agit que d’un début tout en annonçant son probable décès.
C’est la teneur de ces vidéos – non seulement racistes et xénophobes – mais incitant également au passage à l’acte qui ont poussé le Pnat à se saisir des faits. Ses propos sont, en effet, « de nature à encourager son auditoire à d’autres passages à l’acte violents, en poursuivant le même objectif », précise le communiqué. L’exploitation de ses réseaux sociaux a mis à jour de très nombreuses publications sur le terrorisme, les étrangers, l’islam ou l’ultra-droite.
Une reconnaissance des faits, pas des motivations
Christophe B. a été interpellé vers 5h10 du matin, après des échanges avec le négociateur du GIGN. Lors de son arrestation, il affichait un taux d’alcoolémie très faible. Au cours de sa garde à vue, Christophe B. a reconnu les faits tout en niant « toute motivation raciste » ou « intention terroriste ». Son examen psychiatrique n’a pas mis en évidence de pathologie mentale.