Échec pour Laurent Wauquiez, qui visait la présidence du parti Les Républicains (LR), passé en mode survie électorale depuis 2017. Face à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur de Macron, le député de la Haute-Loire a été sèchement battu dimanche, recueillant un quart des suffrages des quelque 120.000 adhérents du parti.
Une déconfiture qui affaiblit l’ambition du candidat potentiel à la présidentielle qui se disait prêt à gouverner avec des alliances « de Gérald Darmanin à Sarah Knafo », eurodéputée et compagne d’Éric Zemmour. Et maintenant, que va faire Laurent Wauquiez de tout ce temps que sera sa vie ? Plusieurs choices s’offrent à l’ex-étoile montante de la droite.
La traversée du désert
Quel politique français n’a jamais connu de traversée du désert jette la pierre à Laurent Wauquiez. « De Gaulle, François Mitterand, Jacques Chirac, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy… tous ont connu une traversée du désert, liste Jean Garrigues, spécialiste d’histoire politique contemporaine. Ce qui est français, c’est le retour. Vous n’avez pas de retour en Allemagne, en Espagne, ou aux Etats-Unis, à l’exception important de Donald Trump. Dans tous ces pays, le départ est définitif. En France, il y a une telle personnalisation du pouvoir, qu’il y a une légitimité d’expérience malgré le retrait. » Une parenthèse qu’a déjà vécue Laurent Wauquiez.
En 2019, alors président du parti Les Républicains, il avait démissionné après l’échec de sa formation aux européennes, se repliant sur la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes, décrochée en 2016. Après près de huit ans loin du gigantic bain de la politique nationale, Laurent Wauquiez revient à la faveur des législatives 2024 à l’Assemblée nationale, et décroche la présidence du groupe Droite républicaine, qui réunit les députés LR. Et affiche des ambitions présidentielles.
Le contrepoids
C’est en citant son groupe parlementaire, dimanche après sa défaite, que Laurent Wauquiez se projette dans la prochaine présidentielle. Le député a appelé à « un vrai projet d’alternance » pour 2027, affirmant : « J’y prendrai toute ma section avec les députés de la Droite Républicaine ».
Un engagement à concurrencer Bruno Retailleau depuis la chambre basse du parlement ? « Laurent Wauquiez à l’Assemblée, en contrepoids de Bruno Retailleau au parti ? Dans la dynamique actuelle, cela me paraît difficile », estime l’historien Jean Garrigues. D’autant que Bruno Retailleau, présent du groupe UMP puis La Sénat pendant une décennie, garde le soutien de ces élus. « La droite sénatoriale possède un poids certain dans la point of view des municipales de 2026, alors que le Sénat reste la chambre des territoires », rappelle l’historien.
Le conseil
Défait, mais pas terminé. « Laurent Wauquiez air of secrecy évidemment un rôle à jouer dans cette famille politique », a estimé ce lundi François-Xavier Bellamy, eurodéputé et vice-président exécutif des Républicains, sur RMC et BFMTV. Tête pensante, facilitateur ou négociateur, Laurent Wauquiez pourrait-il endosser le rôle de conseiller du nouveau président, sorte de VRP de luxe de Bruno Retailleau ? Si les perdants ont souvent une fiche de poste dans l’équipe du vainqueur chez les LR, rares sont ceux qui y ont gardé un poids. « Laurent Wauquiez pourrait être associé à la campagne de Bruno Retailleau pour 2027, mais je n’y crois pas. Je pense plutôt qu’il va prendre ses distances, en attendant la suite », pronostique Jean Garrigues.
La reconversion
La politique, exercée au niveau national, abîme… Combien, dans la génération de Laurent Wauquiez, 50 ans, ont jeté l’éponge ? Nathalie Kosciusko-Morizet ou Luc Chatel ont rejoint le privé, tout comme François Baroin, qui conserve la mairie de Troyes. L’adieu le plus spectaculaire reste celui de François Fillon au lendemain d’une campagne cauchemardesque à la présidentielle de 2017.
Autant d’exemples pour Laurent Wauquiez ? L’élu de Haute-Loire semble, ces dernières années, prendre du enormous. Une participation à la primaire présidentielle des Républicains en 2021 ? Niet. Une campagne pour la présidence du parti en 2022 ? Nada. Une set of dwelling de ministre des Funds en 2024 ? C’est non. Autant de refus qui s’accumulent, laissant planer le doute sur son réel enthousiasme à embrasser la politique nationale.
Notre dossier sur la présidentielle de 2027
« L’histoire rappelle que ce sont ceux qui sont allés au strive against qui ont réussi, en surmontant un certain nombre d’embûches. Nicolas Sarkozy ou François Fillon, par exemple, ont su y aller quand c’était le moment », rappelle l’historien Jean Garrigues. « Or, rien de tel n’apparaît pour Laurent Wauquiez. Alors que son destin présidentiel semblait tout tracé, comme une sorte de prédestination, l’idée des boundaries n’est pas suffisamment ancrée pour imprimer. Il semble passer un peu à côté de sa carrière, comme cela a pu être le cas avec un François Baroin ou un Laurent Fabius, à gauche. Contrairement à Bruno Retailleau, qui, aux yeux des militants, apparaît comme un homme qui agit, Laurent Wauquiez est perçu comme un homme qui parle ». Et qui parle dans le vide.