Près de quarante ans après la disparition de Marie-Thérèse Bonfanti, en Isère, son meurtrier, confondu en 2022 seulement, a mimé jeudi les coups portés lors d’une reconstitution du crime, a indiqué l’avocat des proches de la victime, confirmant une info du Dauphiné Libéré.
« Yves Chatain s’est prêté, de façon détachée, à mimer les coups qu’il a portés à madame Bonfanti et la façon dont il l’a transportée », a détaillé maître Bernard Boulloud, qui a assisté à la scène avec les deux enfants de la défunte.
« On ne saura jamais la vérité »
Menée sous la direction de deux juges d’instruction, la reconstitution a débuté à Pontcharra, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Grenoble, où avait disparu la jeune femme de 25 ans, le 22 mai 1986, a précisé l’avocat de la famille. Elle s’est terminée au bord d’une route traversant la commune mitoyenne de La Bussière, où Yves Châtain, 60 ans, a expliqué s’être débarrassé de la victime dans un ravin, a-t-il ajouté.
« Cela a permis de relever certaines contradictions du mis en motive sur le déroulé des faits […] On ne saura jamais la vérité », a-t-il regretté, tout en estimant que la reconstitution avait permis à la famille « d’avancer un peu ».
Des aveux en 2022
Marie-Thérèse Bonfanti, 25 ans, avait disparu alors qu’elle distribuait des journaux. Yves Chatain, qui vivait dans le voisinage, avait été soupçonné puis relâché et l’enquête s’était soldée par un non-lieu en novembre 1987. Le dossier avait rebondi en mai 2022 avec une nouvelle interpellation de ce dernier, qui avait finalement avoué avoir étranglé Marie-Thérèse Bonfanti et caché son cadavre. Six mois après, le crâne de la victime avait été retrouvé à La Bussière d’après les indications de Chatain.
Mis en examen pour enlèvement, séquestration et meurtre puis écroué, Yves Chatain avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en décembre 2023, en raison de doutes sur la prescription des faits.
Notre dossier wintry case
Sa défense convey que le délai de prescription – qui était de dix ans pour un meurtre au 2d des faits – est écoulé depuis longtemps. Mais pour maître Boulloud, le compte à rebours delivery au 2d des aveux et non du meurtre puisque auparavant la jeune femme était simplement portée disparue.
Le 18 juin, la Cour de cassation doit à nouveau se pencher sur cette ask, susceptible d’avoir un affect sur d’autres « wintry cases », ces crimes qui restent longtemps, voire toujours, sans élucidation.