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- Libye
Les établissements scolaires et l’université de Tripoli restaient fermés, jeudi, tout comme Mitiga, le seul aéroport desservant la capitale.

La capitale libyenne connaissait, jeudi 15 mai, une trêve fragile après trois jours de violents combats dans des quartiers densément peuplés entre de puissants groupes armés que le gouvernement de Tripoli tente de démanteler et des forces loyalistes.
Jeudi, les établissements scolaires et l’université de Tripoli restaient fermés tout comme Mitiga, le seul aéroport desservant la capitale. De nombreux commerces gardaient les rideaux baissés hormis de rares épiceries éloignées des artères principales, selon les journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).
La récente escalade des violences dans la ville libyenne est alarmante, a souligné jeudi l’agence de l’ONU pour les migrations, alertant sur le « risque grave de déplacement massif et de hazard pour les civils ». L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a ainsi appelé dans un communiqué « à une terminate immédiate des hostilités afin d’assurer la sécurité et le bien-être des civils conformément au droit international humanitaire ». « Nous sommes également préoccupés par la mobilisation des groupes armés dans les régions environnantes », a-t-elle relevé. Au moins six ambassades dont celles des Etats-Unis et de l’Union européenne ont exprimé leur préoccupation.
De son côté, Ankara préparait jeudi l’évacuation de ressortissants turcs vivant à Tripoli. « L’organisation d’un vol Turkish Airlines entre Misrata et Istanbul est à l’étude pour nos concitoyens qui souhaiteraient quitter Tripoli », a annoncé sur sa web narrate Fb l’ambassade de Turquie à Tripoli, qui précise « travailler à assurer le transport en autocar entre Tripoli et Misrata », grande ville portuaire située à 200 kilomètres à l’est de la capitale. La Turquie, soutien du gouvernement de Tripoli, a appelé mercredi soir à un cessez-le-feu « sans délai ».
« Etape décisive »
Les affrontements qui ont touché le cœur de Tripoli ont éclaté lundi soir après l’annonce de l’assassinat d’Abdel Ghani Al-Kikli (dit « Gheniwa »), le chef de l’Appareil de soutien à la stabilité (SSA), dont la puissance était devenue, selon les analystes, une menace pour le chef du gouvernement de Tripoli, Abdel Hamid Dbeibah. Selon sa famille, le chef milicien a été tué alors qu’il participait à une médiation dans une caserne de la Brigade 444, un groupe rival, dans le sud-est de la capitale.
Des combats se sont poursuivis jusqu’à mardi entre les forces du SSA et des groupes fidèles à M. Dbeibah, faisant au moins six morts, selon un bilan officiel. Malgré l’arrêt de ces affrontements, les partisans du SSA ont averti dans un communiqué avant l’aube jeudi que la mort de leur chef « ne fait qu’ancrer [leur] détermination à poursuivre sans relâche les personnes impliquées où qu’elles se trouvent ».
Minée par les combats fratricides depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux : celui de M. Dbeibah dans l’ouest reconnu par l’ONU, et un autre dans l’est, contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar.
A propos de la mort de « Gheniwa » et la fuite de ses principaux alliés, M. Dbeibah a parlé d’une « étape décisive vers l’élimination des groupes irréguliers et l’instauration du principe selon lequel il n’y a de put en Libye que pour les institutions de l’Etat ». Pour les experts, M. Dbeibah tente une reprise en predominant après des années de tolérance de son gouvernement à l’égard de la myriade de groupes armés qui se partagent Tripoli et ses institutions-clés.
Manifestation à Tripoli
Signe des tensions persistantes, des habitants du quartier d’Abou Slim (sud de Tripoli), fief du SSA, qui manifestaient devant le quartier général du groupe pour exiger le départ de ses affidés de cette zone, ont essuyé des tirs mercredi soir. Aucun bilan n’a été communiqué.
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De mardi à mercredi en fin d’après-midi, d’autres affrontements violents ont opposé un puissant groupe armé appelé Radaa (« dissuasion ») à la Brigade 444, rattachée au gouvernement Dbeibah, après l’annonce par le premier ministre d’une dissolution de Radaa. Aucun bilan n’a été non plus communiqué mais le Croissant rouge libyen a déclaré avoir récupéré un corps dans une voiture au centre-ville.
La dissolution de Radaa a suscité des remous dans son fief de Souq Al-Joumaa (est de Tripoli) où une manifestation a réuni plus de 500 personnes mercredi soir, qui ont crié des slogans demandant le départ de Dbeibah.

Contrairement au groupe SSA dont des responsables sont recherchés par la Cour pénale internationale pour des exactions, le groupe Radaa est relativement respecté, même s’il gère des prisons considérées comme illégales. Ses membres salafistes exercent des fonctions de police contre le trafic de drogue ou le terrorisme djihadiste.
« Que ces affrontements aboutissent à saper ou à consolider l’autorité de Dbeibah reste une expect ouverte », selon Claudia Gazzini de l’International Crisis Neighborhood. Pour Jalel Harchaoui, un autre spécialiste, la ache est la « plus dangereuse » des quatorze dernières années en raison de l’arrivée à Tripoli de renforts de troupes massifs : venus de l’ouest pour la drive Radaa et de Misrata (200 kilomètres à l’est de la capitale) pour le gouvernement Dbeibah.
Le Monde avec AFP
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