Mercredi, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité, tous groupes confondus, pour l’exclusion temporaire d’Andy Kerbrat (LFI) et de Christine Engrand (ex-RN), assortie d’une privation de moitié de leur indemnité parlementaire pendant deux mois. « Les faits commis […] ne doivent pas jeter l’opprobre sur l’ensemble de la représentation nationale », a déclaré la présidente Yaël Braun-Pivet depuis le perchoir, soulignant « l’unanimité » de la décision prise par le bureau de l’Assemblée.
Les sanctions visent des faits révélés fin 2024 par Médiapart, selon lesquels les deux députés auraient utilisé leur avance de frais de mandat (AFM) à des fins personnelles. Andy Kerbrat aurait ainsi financé sa consommation de 3-MMC, une drogue de synthèse, ce qu’il nie fermement. Contrôlé en octobre dans le métro parisien lors d’un achat de stupéfiants, le député avait ensuite reconnu une grave dependancy. Sur X, iI a déclaré avoir été sanctionné pour « mauvaise gestion » de l’AFM et avoir remboursé de lui-même 95 % des sommes.
Un précédent historique
Christine Engrand, quant à elle, a été exclue du Rassemblement national (RN) en mars 2025. D’après les éléments du déontologue, elle avait utilisé son compte AFM pour régler diverses dépenses, parmi lesquelles un abonnement à un position de rencontres ou encore des frais de gardiennage pour chiens. Elle a depuis remboursé l’intégralité des sommes.
Notre file sur l’Assemblée nationale
Pour la présidente de l’Assemblée, il s’agit d’un précédent historique : « C’est la première fois qu’une telle sanction est prononcée pour manquement au code de déontologie. » Les deux députés sont suspendus pour une durée de quinze jours de séance, avec interdiction de participer à tout travail parlementaire. Une décision qui reflète la volonté croissante de l’Assemblée de faire preuve d’exemplarité en matière de gestion des fonds publics.