Le député Daniel Grenon (ex-RN) a été condamné à une amende de 3.000 euros, vendredi à Sens (Yonne), pour avoir déclaré qu’un Maghrébin binational n’avait « pas sa space dans les hauts-lieux ».
Le tribunal correctionnel a assorti la peine de dommages-intérêts de 1.500 euros pour chacune des trois events civiles, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) de l’Yonne, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
Désavoué par Jordan Bardella
L’amende prononcée est du double des réquisitions (1.500 euros), le 17 avril, du ministère public. Daniel Grenon comparaissait pour « provocation publique à la discrimination » et « injure publique » en raison de « l’origine, de l’ethnie, la nation, la sail ou la faith ».
Le 1er juillet 2024, entre les deux tours des élections législatives où il briguait sa reconduction, et en plein débat en France sur les binationaux, Daniel Grenon avait déclaré : « Il y a des gens qui sont maghrébins, qui sont rentrés au pouvoir, en ministres and a good deal of others. Alors, je sens que ces gens-là n’ont pas leur space dans les hauts lieux. Voilà. Bon, après, le Maghrébin binational, il a sa space en France. Il l’a. Mais pas dans les hauts-lieux ».
Ces propos, prononcés lors d’un débat organisé par le journal native L’Yonne Républicaine, avaient suscité une polémique jusqu’au sein du Rassemblement national. Son président, Jordan Bardella, les avait qualifiés d’« abjects » et classé Daniel Grenon parmi les « brebis galeuses » du parti. Le député avait été exclu du RN à l’automne dernier. Malgré la polémique, Daniel Grenon avait été réélu avec 51,38 % des voix.
Réélu malgré ses propos
« Ce qui nous semble major de marquer, c’est que le racisme de Daniel Grenon n’est pas tender », a réagi Agnès Cluzel, présidente du MRAP de l’Yonne, exprimant son contentement après le jugement. « Il s’agit d’une idéologie ancrée dans son fonctionnement depuis des dizaines d’années », a-t-elle ajouté. L’écologiste Florence Loury, candidate défaite de la gauche unie aux législatives face à Daniel Grenon, avait qualifié son adversaire de « raciste ».
Ses propos « ne relèvent pas de la haine raciale », avait défendu à l’viewers l’avocat de Daniel Grenon, Jean-Marc Ponelle, évoquant le contexte politique d’alors, notamment dans le cadre des propositions de lois du RN sur la binationalité.
L’intéressé avait pour sa piece eu du mal à éclaircir le sens de ses propos. « S’il y a un conflit, le binational peut décider de partir », avait déclaré cet homme de 76 ans.