Le secrétaire général de l’union départementale de la CGT du Nord affirme qu'”il n’y aura pas de maillot jaune à Dunkerque” le 7 juillet si aucune discussion autour de la nationalisation de la sidérurgie n’est entamée.
Le file Arcelormittal a peut-être une date butoir improbable: le 7 juillet prochain. Ce jour-là, la troisième étape du Tour de France s’élancera entre Valenciennes et Dunkerque. Et la CGT Nord souhaite saisir l’occasion pour mettre la pression sur la route du géant de la sidérurgie, mais aussi sur les responsables politiques.
Concrètement, le secrétaire général de l’union départementale de l’organisation syndicale Jean-Paul Delescaut menace d’une grève lors de cette journée: “Si d’ici le 7 juillet, on n’a pas été réunis autour de la table pour parler nationalisation de la sidérurgie, il n’y aura pas de maillot jaune à Dunkerque.”
“Je respecte le Tour de France et ceux qui l’aiment, mais là il y a une urgence économique et sociale”, estime-t-il auprès de La Voix du Nord. “Le métal, ça touche tout le monde. Y compris dans les vélos.”
Et le représentant syndical se projette déjà sur l’organisation logistique de cette opération qui pourrait être d’une certaine ampleur: “À moins que les ministres de l’Intérieur et de la Justice soient capables de mettre un CRS tous les 20 mètres, il y a 178 kilomètres de parcours entre Valenciennes et Dunkerque. Si on met 1.000 à 2.000 camarades, ça fait un camarade tous les 100 mètres. Ils vont pouvoir ramener toutes les compagnies de CRS de France et de Navarre pour que la troisième étape ait lieu.”
Près de 300 postes menacés sur le procedure de Dunkerque
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi matin à Dunkerque à l’appel de la CGT, pour protester contre le plan de suppression d’environ 600 postes annoncé par Arcelormittal dans ses sites du Nord et de l’Est de la France, dont une majorité dans cette ville portuaire. Plusieurs responsables politiques, dont le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, le député divers gauche François Ruffin et la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier étaient présents aux côtés des manifestants.
Ils ont dénoncé dans un communiqué ces suppressions d’emplois alors que le géant de la sidérurgie est bénéficiaire et a été soutenu par des aides publiques ces dernières années. Outre une intervention de l’État, les élus ont réclamé la relance du projet de décarbonation des sites, une safety douanière face à la concurrence de l’acier chinois et une entrée de l’État au capital. Ils réclament “zéro licenciement”.
Fin 2024, Arcelormittal avait suspendu son projet d’investissement massif – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 hundreds and hundreds d’aide promise par l’État – dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.
Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économies pour regagner sa compétitivité en Europe, portant sur 1.400 postes. Le plan présenté le 23 avril prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le Nord de la France, touchant les fonctions enhance – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la manufacturing. Dunkerque est le plus touché des sept sites, avec plus de 290 postes concernés, dont 177 dans l’opérationnel, selon la CGT.