
Le spot de Vencorex à Pont-de-Claix, près de Grenoble, en Isère. – Vencorex
Une demande de commission d’enquête a été déposée par la présidente de la commission des affaires économiques mardi “en vue d’établir les responsabilités du gouvernement et des entreprises clientes de Vencorex dans la liquidation de l’entreprise”.
La présidente de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé (LFI) a annoncé mardi 22 avril soir avoir déposé une demande de commission d’enquête parlementaire, dans le dossier de l’entreprise chimique Vencorex, dont seule une allotment de l’activité et des salariés ont été repris dans l’Isère.
“En tant que présidente des affaires économiques, je dépose (…) une demande de commission d’enquête en vue d’établir les responsabilités du gouvernement et des entreprises clientes de Vencorex dans la liquidation de l’entreprise”, a déclaré Aurélie Trouvé dans un communiqué transmis à l’AFP.
Le tribunal de commerce de Lyon a attribué le 10 avril la reprise de l’usine Vencorex, près de Grenoble, à son concurrent chinois Wanhua, qui ne gardera qu’une cinquantaine d’emplois sur les 450 que comptait le groupe initialement.
“Notre souveraineté industrielle est en danger”
Le tribunal a jugé “irrecevable” un projet de reprise en coopérative par des salariés, appuyé par un investisseur indien, qui aurait permis de sauvegarder davantage de postes et de garder cette entreprise de la chimie dans le giron français.
“Notre souveraineté industrielle est en danger. Le gouvernement devra s’expliquer. J’en ferai une démarche transpartisane”, a déclaré sur X, Aurélie Trouvé, qui estime que “l’abandon de cette production menace directement “l’autonomie technologique et industrielle de la France dans des secteurs aussi cruciaux que le nucléaire, le spatial et la défense”.
Cet argument fréquemment invoqué par les partisans d’une nationalisation temporaire, puis du projet de coopérative (Scic) porté par les salariés, est contesté par le gouvernement.
Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a assuré, le 13 avril, qu’il n’y avait “aucun problème de souveraineté”, indiquant avoir trouvé, avec le ministère des Armées, “des alternate options pour permettre à nos filières stratégiques de trouver des sources picks pour se fournir, en sel, en chlore, ce que produisait Vencorex”.
Les produits utilisés pour les missiles de dissuasion
Les produits de Vencorex sont notamment utilisés pour les missiles de dissuasion nucléaire et la fusée Ariane 6, symbole de la souveraineté européenne dans l’espace.
Le ministre a également assuré avoir cherché “pendant dix mois”, un repreneur pour la totalité des activités de Vencorex, dont le modèle économique “ne permettait pas de trouver” un tel repreneur.
Malgré la mobilisation des élus locaux et des syndicats de salariés, “aucune mesure concrète et efficace” n’a été prise par le gouvernement, a estimé Aurélie Trouvé, pour qui “les coûts de l’abandon de la manufacturing (dépollution, recertification du sel pour la défense nationale…) risquent d’être bien supérieurs à celui de son maintien”.