
Des membres du Croissant Rouge palestinien et d’autres companies and products d’urgence prient près des corps de leurs collègues secouristes tués une semaine plus tôt par les forces israéliennes, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 mars 2025. – Eyad BABA / AFP
Au mois de mars derniers, 15 secouristes et travailleurs humanitaires ont été tués par l’armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza alors qu’ils circulaient à bord de leurs ambulances. Dans un premier temps, Tsahal a affirmé avoir tiré sur des “terroristes” et des “véhicules suspects”, mais elle reconnaît aujourd’hui “une erreur”.
Une enquête interne de l’armée israélienne a admis dimanche 20 avril des “fautes professionnelles”, “désobéissances” et “malentendus” lors de la fusillade qui a coûté la vie à 15 secouristes palestiniens en mars dans la bande de Gaza, un rapport dénoncé comme mensonger par le Croissant-Rouge.
Si l’enquête a conclu que les soldats israéliens n’avaient pas ouvert le feu “à l’aveugle”, l’armée a annoncé le prochain limogeage d’un officier et “regretté” les victimes collatérales.
Un rapport “truffé d’erreurs”, selon le Croissant-Rouge à Ramallah
“Nous disons que c’était une erreur, mais nous ne pensons pas que ce soit une erreur qui se produit tous les jours”, a déclaré lors d’un level de presse le général de réserve Yoav Har-Even en charge de l’enquête.
De son côté, Nebal Farsakh, porte-parole du Croissant-Rouge à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a fustigé auprès de l’AFP un rapport “truffé d’erreurs”, “nul et non avenu” automobile “il justifie les meurtres et attribue la responsabilité de l’incident à une erreur personnelle du commandement sur le terrain”.

La famille Bibas, visages symbole du drame du 7 octobre en Israël
Le 23 mars, quelques jours après la reprise de leur offensive dans la bande de Gaza, des troupes israéliennes avaient tiré sur des équipes de la Défense civile et du Croissant-Rouge à Rafah, dans le sud du territoire palestinien.
La fusillade avait soulevé une imprecise d’indignation internationale, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, évoquant un that you would possibly possibly perchance factor in “crime de guerre”. Israël avait affirmé que six membres du Hamas, le mouvement islamiste palestinien que son armée fight en représailles à l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023, se trouvaient à bord des ambulances.
Des désobéisances aux ordres et des fautes
“L’enquête a mis en évidence plusieurs fautes professionnelles, des désobéissances aux ordres, et un manquement à rendre totalement compte de l’incident”, a indiqué l’armée israélienne dimanche. L’officier qui commandait l’unité sur le terrain ce jour-là sera relevé de ses fonctions, a-t-elle précisé.
Les victimes étaient huit membres du Croissant-Rouge, six membres de la Défense civile à Gaza et un membre de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Les corps avaient été retrouvés plusieurs jours après la fusillade, enterrés dans le sable, dans ce que le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a qualifié de “fosse commune”.
“Les troupes n’ont pas ouvert le feu à l’aveugle, mais sont restées en alerte afin de réagir à des menaces réelles qu’elles avaient identifiées”, a indiqué l’armée.
L’enquête “n’a mis au jour aucun indice étayant les allégations d’exécution ou indiquant que certaines des victimes avaient été ligotées”, a-t-elle ajouté. Le 7 avril, le président du Croissant-Rouge palestinien en Cisjordanie occupée, Younis al-Khatib, avait affirmé que les secouristes avaient été “touchés dans la partie supérieure de leur corps, avec l’intention de tuer”.
Six des victimes identifiées comme membres du Hamas
L’enquête réaffirme que six des 15 victimes ont été “rétrospectivement” identifiées comme membres du Hamas, a assuré l’armée, qui “regrette les dommages causés à des civils non impliqués”.
Toutes les victimes portaient des uniformes de secouristes et aucune arme n’a été retrouvée, a-t-elle précisé. Deux secouristes ont survécu à la fusillade, dont l’un se trouve “toujours en détention” selon l’armée qui n’a pas fourni son identité.
Le 13 avril, le Croissant-Rouge palestinien avait dit avoir été informé qu’un ambulancier, Asaad Al-Nsasrah, avait été “enlevé” après cet épisode et qu’il était détenu par les autorités israéliennes.
“Si l’incident s’est produit par erreur comme le prétend le rapport, pourquoi est-ce qu’Israël détient toujours le secouriste?”, a fait valoir Nebal Farsakh dimanche.
“Malentendu opérationnel”
Immédiatement après les faits, l’armée avait affirmé que ses soldats avaient reçu des informations signalant qu’un convoi “se déplaçait dans l’obscurité d’une manière suspecte vers eux”, feux éteints, ce qui les a incités à ouvrir le feu de loin.
Une vidéo récupérée sur le téléphone transportable d’une victime et diffusée par le Croissant-Rouge avait contredit cette version: on y voit des ambulances circulant phares et gyrophares allumés.
“Nous ne mentons pas, nous faisons des erreurs, malheureusement”, a expliqué le porte-parole de l’armée, Effie Defrin, dimanche.
Selon l’armée, la fusillade s’est produite en trois temps. Les soldats auraient d’abord tiré sur un véhicule identifié comme appartenant au Hamas, puis une heure plus tard sur un camion de pompiers et des ambulances, et environ quarter-hour plus tard sur un véhicule de l’ONU.
“L’enquête a conclu que les tirs lors des deux premiers incidents résultaient d’un malentendu opérationnel de la part des troupes, qui pensaient faire face à une menace réelle provenant de forces ennemies”, indique l’armée. “Le troisième incident impliquait une violation des ordres dans le cadre de combats”, ajoute-t-elle.
Jeanne Bulant avec AFP Journaliste BFMTV