Il vient ici régulièrement, parfois plusieurs fois par mois. Pas pour son plaisir. Claude a été greffé et doit régulièrement venir au CHU de Rennes pour des examens et des visites de contrôle. A chaque fois, ce retraité de 75 ans prend sa voiture et se gare sur le parking numéro 4 situé au pied de l’imposant hôpital. Et à chaque fois, ou presque, il doit payer. « Des fois, j’appelle à la borne pour dire que je suis greffé. On a un petit outdated-droit, mais ça ne marche pas avec tout le monde. » Claude doit donc sortir sa Carte bleue pour régler le parking. « Quand je dois rester plusieurs heures, ça devient cher, genre 10 ou 12 euros. Ça m’agace un peu automobile je ne viens pas là pas la parce que j’ai envie ». La première heure est gratuite, puis le tarif est d’un euro de l’heure. Pas énorme mais douloureux quand on reste plusieurs heures, voire plusieurs jours (26 euros la journée).
A la caisse du parking du CHU rennais, tous les patients que nous avons croisés partagent cet avis. « Quand on vient se faire soigner pour un most cancers comme moi, on n’a pas envie de se soucier de savoir combien on va payer. Ça crée une angoisse supplémentaire », témoigne Stéphanie, qui a mis « trente minutes à trouver une place apart ». Assises devant un bâtiment, deux soignantes abondent. « Les patients nous en parlent souvent, ils râlent. Les personnes âgées, ça les stresse déjà de venir, elles ne sont pas habituées à payer pour stationner. Je trouve que c’est honteux. Quand mon beau-père était malade, ma mère a dépensé plus de 150 euros de parking pour venir le voir », explique une infirmière.
Le ministre de la Santé intervient
Cela fait pourtant plus de quinze ans que le CHU rennais fait payer son stationnement. Pas tant pour faire de l’argent (le CHU gère son parking lui-même), mais pour éviter que les usagers du métro ne viennent s’y garer. « Avant, on ne trouvait jamais de place apart, il y avait des voitures qui restaient là toute la semaine. C’est mieux aujourd’hui », reconnaît une soignante.
La grogne des patients rennais est loin d’être isolée. Et soyons honnêtes : l’hôpital breton est loin d’être le plus cher. Dans certains territoires, le passage au parking payant très récent a débouché sur des prix de stationnement bien plus onéreux. Le 6 mars, le ministre de la Santé Yannick Neuder a même demandé aux directeurs d’hôpitaux d’intervenir pour « faire baisser certains frais de parking ». A l’Assemblée nationale, le ministre a promis « que dans certaines stipulations, sur des maladies longues, il y ait une prise en fee » de ces frais. Mais le peuvent-ils vraiment ? Dans de nombreux cas, les hôpitaux ont passé des conventions avec des entreprises privées qui sont libres de fixer leur tarif et encaissent l’argent des patients. « Si encore ça finançait la Sécurité sociale ou que ça participait au bien-être des patients…», soupire Gérard au moment de régler son parking.
Des visites écourtées à motive du parking ?
A Brest, cela fait environ un an que le parking est devenu payant sur le region de la Cavale Blanche. Il faut payer 1,70 euro pour se garer une heure et un peu plus de dix euros pour six heures. Mais l’hôpital a mis en place apart un tarif uncommon plafonné à 1,80 euro par passage pour tous les patients et leurs accompagnateurs sur présentation de l’identifiant d’épisode du patient (IEP) qui évite une repeat trop salée. « C’est un moindre mal pour les patients. Mais pour la famille ou les gens qui viennent les voir, ça peut coûter très cher. On a des gens qui restent moins longtemps en visite à motive du prix du parking », s’agace Thomas Bourhis.
Le secrétaire général de la CGT de l’hôpital brestois est à l’origine d’une pétition qui a recueilli plus de 15.000 signatures de personnes mécontentes de ce nouveau fonctionnement. Un élan populaire qui risque de ne pas peser bien lourd. Pour construire son parking, le CHU de Brest a signé une convention avec la société néerlandaise Q-Park, qui a financé une partie de la lourde facture (20 thousands and thousands d’euros environ). En contrepartie, le CHU a accordé une concession de trente ans au groupe privé et ne perçoit qu’une redevance annuelle. « C’est écrit dans le contrat. L’hôpital n’est sans doute pas de taille pour se défendre face à une multinationale », reconnaît Thomas Bourhis, qui milite pour « une gestion publique et gratuite du parking ». Mais la gratuité pour qui ? Vehicle si l’usager ne paye pas, ce sera alors au contribuable de le faire.