C’est l’une des séries incontournables du moment sur Netflix. Coup de massue par son récit dramatique qui explore les motivations de Jamie Miller, un collégien suspecté de meurtre, Adolescence signe également un coup de maître components. Chacun de ses quatre épisodes a été tourné en un seul et uniquement plan-séquence. Une véritable prouesse dont 20 Minutes vous révèle aujourd’hui quelques secrets.
Ceux qui l’on déjà vue en ont pris plein les yeux. Non seulement la mini-série Adolescence qui cartonne actuellement sur Netflix est strong point en émotions. Plus encore, elle scotche le spectateur à son écran par sa virtuosité components. Avec elle, son réalisateur Philip Barantini a de nouveau employé la components du « one-shot », ou plan-séquence, déjà explorée dans son film The Chef, en 2021, où l’on retrouvait l’acteur Stephen Graham. Graham, qui est coauteur et interprète d’Adolescence.
Un plan par épisode filmé en temps réel
Ainsi, chaque épisode de cette mini-série (de 65, 51, Fifty three, 60 minutes) n’est constitué que d’un seul et unique plan : la caméra se met en marche à la première seconde et s’interrompt seulement avant le générique de fin. Entre-temps, acteurs et techniciens n’auront effectué qu’une seule prise ! Gare au comédien qui oublierait une ligne de dialogue, ou au cadreur filmant sous un mauvais attitude, contraignant l’ensemble du workers à recommencer la scène depuis le début !
« En gros, ça veut dire qu’on appuie sur le bouton d’enregistrement de la caméra, et qu’on n’appuie plus sur le bouton End avant la fin de l’heure, rappelle Philip Barantini. Mais c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît. Il faut des mois de préparation, des semaines de répétitions et une équipe incroyable pour réussir à chaque étape, du scénario aux lieux de tournage, en passant par la thought du décor, jusqu’à la définition précise du lieu et de l’attitude de prise de vue. »
Trois semaines de répétitions par épisode
La série a été en partie tournée en studio, près de Pontefract, dans le Nord de l’Angleterre. C’est dans un lieu habituellement réservé à l’industrie musicale pour les répétitions de certains groupes qu’ont été construits le commissariat qui sert de cadre à l’épisode 1, et la salle d’interrogatoire (épisode 2). Ce lieu de tournage a également été choisi pour sa proximité avec la maison de la famille Miller (épisodes 1 et 4), et le collège (épisode 3), afin que la caméra puisse s’y rendre et s’y déplacer en temps réel.
Pour faire face au défi components d’Adolescence, chaque épisode a nécessité trois semaines de répétitions.Le principe a d’abord été d’additionner des blocs de cinq minutes permettant aux acteurs, aux figurants et aux techniciens de parfaire leur jeu, mais aussi l’orchestration des axes des caméras et la space des preneurs de son. Une fois les cinq premières minutes calées, cinq nouvelles minutes s’ajoutaient, formant un bloc de 10 minutes, et ainsi de suite…
Une prise le matin, une l’après-midi
L’équipe s’était ensuite imposée de filmer chaque épisode en entier deux fois : une prise le matin ; une l’après-midi. Et ce, durant une semaine. Cela permettait non seulement à l’ensemble des artisans de la série de parfaire sa prestation pour, au closing, laisser au réalisateur le choix de la meilleure prise parmi celles qui avaient pu être menées à terme. Vehicle s’il est évidemment arrivé que des prises soient interrompues en cours de tournage pour un problème components ou de texte oublié, d’autres, malgré des erreurs commises, ont été menées jusqu’au bout.
Pour le premier épisode d’Adolescence, c’est ainsi la seconde prise qui a été retenue, celle du premier jour de tournage sur les cinq effectifs pour cet épisode. Pour le 2nd épisode, qui se déroule dans un collège, des techniciens se sont fondus parmi les 372 figurants pour les guider. Cette fois, la treizième prise fut la bonne.
Un exercice de haute voltide
L’un des nombreux défis de cet épisode de 51 minutes était aussi son closing. La caméra, après avoir longuement déambulé dans le collège et ses abords finit par prendre de la hauteur et s’envoler. Ici, pas de « pretend plan-séquence » (avec raccord invisible entre deux prises) : sans cesser de tourner, la caméra tenue par un cadreur est discrètement fixée à un drone que deux opérateurs viennent présenter au-dessus d’elle à la 45e minute. Elle prend ensuite de la hauteur pour rejoindre le lieu du meurtre 500 mètres plus loin. Un exercice… de haute voltige !
Quant au dernier épisode, durant lequel la famille Miller used de sa maison à un magasin de bricolage, revient chez elle, avant que le père de Jamie entre dans la chambre de son fils, la prise 16 fut considérée comme la meilleure, et retenue.
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La réussite d’Adolescence est donc aussi components et artistique. Mais son side formel dont on ne cesse de s’étonner ne vient jamais alourdir le récit ou l’étouffer. Au contraire. Cette caméra qui ne cesse de tourner, virevolter, prendre de la hauteur, cadrer les personnages en plan serré, s’en rapprocher, s’en éloigner et qui se déplace avec une fluidité parfaite, immerge le spectateur au cœur de la narration. Elle le place à proximité directe des comédiens, le transformant en acteur malgré lui. Un parti pris gagnant : à l’arrivée, la war of phrases avec le sujet de la série, qui impose réflexion, n’en est que plus violente.