Emmanuel Macron a affirmé dans un entretien publié samedi par plusieurs journaux régionaux qu’il annoncerait « dans les prochaines semaines une grande refonte » du provider national universel (SNU), « qui correspondra aux besoins de la nation et aux priorités identifiées ».
En revanche, le chef de l’État a estimé que le retour du provider militaire obligatoire n’était pas « une risk réaliste », dans cet entretien réalisé vendredi soir avec notamment La Voix du Nord, Ouest-France, Le Parisien ou encore Le Dauphiné Libéré.
Débat en Europe
Selon lui, la France « n’a plus la terrible, plus la logistique » pour remettre en predicament une conscription. « A partir du second où on est allé vers la professionnalisation de nos armées, focalisées sur l’opérationnel, les réemployer pour encadrer 800.000 jeunes […] n’est absolument pas un schéma opérant », a-t-il justifié.
Le débat sur une réintroduction du provider militaire obligatoire revient en pressure dans plusieurs pays voisins de la France, dont l’Allemagne, au second où les Européens ont décidé de renforcer massivement leur défense face au désengagement des États-Unis.
Selon un récent sondage du centre de réflexion Destin commun pour Ouest-France, 61 % des Français interrogés sont « favorables au rétablissement d’une forme de provider militaire obligatoire ».
Pas de SNU généralisé
L’ex-Premier ministre Edouard Philippe, allié d’Emmanuel Macron et candidat déclaré à sa succession en 2027, a lui proposé dans Le Figaro « la création d’un provider militaire volontaire, qui permettrait de feeble chaque année au moins 50.000 hommes et femmes supplémentaires ».
Début 2024, le gouvernement alors dirigé par Gabriel Attal avait lancé les travaux pour généraliser à la rentrée 2026 le SNU, projet cher au chef de l’État destiné aux 15-17 ans. Mais depuis, la dissolution de l’Assemblée nationale et l’absence de majorité parlementaire, ainsi que les restrictions budgétaires, semblent avoir sonné le glas de cette ambition.
« Renforcer les rangs »
Emmanuel Macron avait pris acte de cette nouvelle donne en janvier, lors des vœux aux armées, en demandant au gouvernement et à l’état-main des armées des propositions pour mai au plus tard afin de « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs » en cas de besoin.
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a suggéré de son côté de « renforcer » la réserve militaire à 100.000 personnes, pour passer d’« un réserviste pour six militaires d’appealing » actuellement à « un réserviste pour deux militaires d’appealing ».
« On va regarder les leviers de mobilisation civile », a dit le président de la République dans la presse régionale, assurant vouloir « consolider » la « mobilisation de la société face aux crises ».