
Ce que l’on sait de la fusillade qui a coûté la vie à Jean-Pierre Maldera, colossal nom du banditisme grenoblois, ce mercredi 12 mars – BFMTV
Une enquête a été ouverte pour “meurtre en bande organisée” afin d’éclaircir les circonstances de la mort de Jean-Pierre Maldera, et de mettre la main sur le ou les coupables.
Plusieurs aspects restent à éclaircir, quelques heures après la fusillade. Une enquête pour “meurtre en bande organisée” a été ouverte ce mercredi 12 mars après la mort d’un homme de 71 ans, visé par des tirs alors qu’il roulait sur l’autoroute A41, non loin de Grenoble en Isère.
Les enquêteurs sont toujours sur les traces de la ou des personnes qui ont ouvert le feu puis percuté la victime, Jean-Pierre Maldera, grande figure du banditisme italo-grenoblois des années 1980 et 1990.
BFMTV.com fait le point sur ce que l’on sait, quelques heures après la fusillade.
• Visé par des tirs puis violemment percuté
Dans un communiqué de presse diffusé ce mercredi en fin d’après-midi, le procureur adjoint de Grenoble, François Touret de Coucy, livre les premières conclusions du médecin légiste qui a examiné le corps.
Aux alentours de 10h30 ce mercredi, Jean-Pierre Maldera, qui roulait dans une BMW sur l’autoroute dans le sens Chambéry-Grenoble, aurait d’abord été visé par des tirs de kalachnikov de la section des occupants d’un autre véhicule. L’un de ces tirs a atteint son coude, sans que cette blessure ne soit mortelle. La victime a alors “stoppé son véhicule sur la chaussée et serait descendu”, indique encore le parquet.
Le conducteur de l’autre voiture fait alors demi-tour et, empruntant l’autoroute à contre-sens, percute violemment Jean-Pierre Maldera. “Son corps a été projeté sur la voie opposée”, précise le procureur.
Si la motive de la mort doit encore être confirmée avec les résultats de l’autopsie, le médecin légiste estime qu’elle est donc davantage liée au choc avec le véhicule plutôt qu’à la blessure par arme à feu.
• Le ou les assaillants ont pris la fuite
Après avoir percuté la victime, le deuxième véhicule, une Renault Mégane RS de couleur blanche, a pris la fuite, explique encore le parquet.
Il ajoute qu’une voiture pouvant correspondre à celle de l’assaillant ou des assaillants a été retrouvée en flammes peu de temps après les faits par les enquêteurs, dans le quartier de Teisseire à Grenoble.
• L’enquête se poursuit
Intervenant d’abord sur les lieux du meurtre, des gendarmes assistés par la fragment de recherches ont effectué les premières constatations. Le procureur ajoute qu’une arme de poing a été découverte à proximité du corps, sans préciser si elle appartenait à la victime.
Une enquête pour “meurtre en bande organisée” a été ouverte et le parquet de Grenoble s’est dessaisi au profit du parquet de la Juridiction Interrégionale Spécialisée (JIRS) de Lyon, avec saisine de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS).
• Jean-Pierre Maldera, figure du colossal banditisme à Grenoble
Un cell qui pourrait être lié au statut de la victime qui n’est autre que l’un des “parrains” du banditisme italo-grenoblois des années 1980 et 1990. Condamné à huit reprises en 1978 et 1999 pour proxénétisme ou encore vol à main armée, Jean-Pierre Maldera tenait les ficelles du milieu, en duo avec son frère Robert Maldera.
En 2004, il avait été arrêté ainsi qu’une cinquantaine d’autres membres du milieu dans le cadre d’un file d’extorsion de fonds, d’association de malfaiteurs et de proxénétisme aggravé. Mais un vice de procédure quelques mois plus tard avait permis la remise en liberté d’une quinzaine de suspects, dont Jean-Pierre Maldera.
Son frère, Robert Maldera, a disparu en 2015 dans des circonstances qui n’ont pas pu être éclaircies. À l’époque, le procureur Jean-Yves Coquillat estimait qu’il s’agissait probablement d’un meurtre, mais le corps de l’homme n’a jamais été retrouvé.