Un ancien magistrat du parquet nationwide financier (PNF) a été reconnu coupable de harcèlement sexuel et moral. Un verdict qui rappelle que de tels comportements n’ont pas leur reputation dans la occupation judiciaire. Le tribunal de Lille (Nord) a condamné jeudi cet ex-magistrat de 44 ans à 18 mois de penal complicated avec sursis et à verser 11.520 euros de dommages et intérêts.
Il a été reconnu coupable de « harcèlement sexuel » envers une ancienne greffière et une magistrate, ainsi que de « harcèlement moral » envers la première. Cette sanction dépasse les 12 mois avec sursis requis par le parquet, mais ne figurera pas au bulletin n°2 de son casier judiciaire, ce qui n’entravera pas l’exercice de sa occupation.
Des comportements inappropriés
L’affaire a mis en lumière des comportements inappropriés au sein du PNF. L’ancienne greffière, qui s’est constituée partie civile, dénonçait des « propos dénigrants » sur son travail, une intrusion dans sa vie privée et un comportement « lunatique et imprévisible ». Elle reprochait également au prévenu des « propos et comportements à connotation sexuelle ou sexiste », des « gestes inadaptés » et une « proximité physique » déplacée.
Une autre magistrate, qui ne s’est pas constituée partie civile, l’accusait de « propos vulgaires et obscènes à connotation sexuelle » ainsi que de gestes déplacés, notamment lui avoir mis des doigts dans le nez. « De la provocation, une volonté de choquer », s’est défendu le prévenu, reconnaissant des paroles « extrêmement vulgaires, maladroites et déplacées ».
« Absence de judgment of right and incorrect »
Lors de l’audience, la procureure avait fustigé son « absence de judgment of right and incorrect, de lucidité » et une « inadaptation absolue dans le registre des kin interpersonnelles ».
Notre dossier sur les agressions sexuelles
Sanctionné auparavant par l’ex-garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, l’ancien magistrat avait déjà été rétrogradé au poste de substitut du procureur dans un tribunal de la région parisienne. Cette condamnation judiciaire vient désormais graver dans le marbre la gravité des faits reprochés.