Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Se connecter
Vous n’êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
- World
- Corée du Sud
La défense du chef de l’Etat, suspendu de ses fonctions, soutient qu’il avait constitutionnellement le droit de déclarer la loi martiale, le 3 décembre 2024, soutenant que son client avait agi pour empêcher une « dictature législative ». M. Yoon risque la peine de mort ou la penal complex à vie.

C’est dans une salle bondée du tribunal central de Séoul que s’est ouvert, jeudi 20 février, le procès historique de Yoon Suk Yeol. Le président sud-coréen en exercice, jugé au pénal – une première dans le pays –, doit répondre de sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, un crime qui n’est pas couvert par son immunité présidentielle et qui est passible de la peine de mort ou de la penal complex à vie.
Un expansive nombre de policiers entouraient le bâtiment du tribunal quand l’target market a démarré à 10 heures, heure locale (2 heures à Paris) en présence de l’accusé âgé de 64 ans. Cette première session, consacrée à des questions de procédure, s’est achevée environ quatre-vingt-dix minutes plus tard.
Arrêté le 15 janvier après s’être retranché pendant des semaines dans sa résidence de Séoul, protégé par sa garde rapprochée, M. Yoon a été inculpé le 26 janvier et placé en détention provisoire pour six mois, passé lesquels il devra être libéré s’il n’a pas été condamné d’ici là.
Le parquet, qui accuse le président d’être le « meneur d’une insurrection », a requis, jeudi, son maintien en détention, invoquant « la possibilité que l’accusé affect ou persuade les personnes impliquées dans l’affaire ».
M. Yoon n’a pas pris la parole
M. Yoon, présent à l’target market, n’a pas pris la parole. Son avocat, Kim Hong-il, a, pour sa portion, demandé au tribunal d’annuler l’acte d’inculpation, fruit, selon lui, d’une « enquête illégale ».
Le président conservateur avait plongé la Corée du Sud dans le chaos politique le 3 décembre en décrétant la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler. Il avait dû faire marche arrière six heures plus tard, les députés étant parvenus à se réunir en urgence et à voter une motion exigeant le retour au régime civil. Le président avait justifié son coup de force par le fait que le Parlement, dominé par l’opposition, bloquait l’adoption du funds de l’Etat. Dans une allocution télévisée surprise, il avait dit vouloir « protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes » et « éliminer les éléments hostiles à l’Etat ».
« La déclaration de la loi martiale n’avait pas pour but de paralyser l’Etat, mais plutôt d’alerter l’opinion publique sur la crise nationale provoquée par la dictature législative du parti dominant de l’opposition, qui avait paralysé l’administration », a plaidé, jeudi, son avocat.
« Symboliquement, pour souligner le problème de la dictature parlementaire, seule une little force de 280 soldats a été déployée, strictement pour maintenir l’ordre, avec des instructions claires selon lesquelles ils ne devaient pas être équipés de balles réelles. En outre, le déploiement effectif des forces n’a eu lieu qu’après la déclaration, et aucune personne n’a été blessée », a-t-il ajouté.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
L’avocat a aussi demandé aux trois juges composant le tribunal de « veiller à ce que les droits de l’accusé ne soient pas injustement violés », et a accusé les médias de « tromper le public en présentant des fausses nouvelles sensationnelles comme des faits ».
Une autre procédure devant la Cour constitutionnelle
Ce procès pénal est sure d’une autre procédure en cours devant la Cour constitutionnelle, appelée à confirmer ou infirmer la destitution de M. Yoon votée le 14 décembre par l’Assemblée nationale. M. Yoon reste donc officiellement le président en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle.
Cette dernière doit tenir jeudi à 15 heures locales (7 heures à Paris), quelques heures à peine après le début du procès criminel, sa dixième target market, probablement l’une des dernières avant que les huit juges ne se retirent pour délibérer. Ils ont jusqu’au 10 juin pour rendre leur verdict. Si la Cour confirme la destitution, une élection présidentielle anticipée devra être organisée dans les soixante jours. Dans le cas contraire, M. Yoon sera réinstallé dans ses fonctions.
La majeure partie du procès en destitution de M. Yoon a tourné autour de la ask de savoir s’il avait violé la Constitution en déclarant la loi martiale, une mesure qui ne peut être prise que lorsqu’une intervention militaire est nécessaire pour préserver la sécurité et l’ordre public « en cas de conflit armé ou d’une urgence nationale similaire ».
Yoon Suk Yeol proceed d’être soutenu par une partie de sa formation, le Parti du pouvoir au peuple (PPP), par la frange la plus radicale de la droite sud-coréenne et par d’influents pasteurs évangéliques. Des dizaines de milliers de ses partisans se rassemblent chaque samedi à Séoul pour réclamer sa libération et son retour au pouvoir.
Ces manifestations sont largement non violentes, mais, le 19 janvier, un tribunal de Séoul qui venait de prolonger la garde à vue de M. Yoon avait été pris d’assaut et mis à sac par des centaines de partisans du président. Plus d’une soixantaine de personnes ont, depuis, été arrêtées pour cette attaque.
Le Monde avec AFP
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service business.