
Des enfants chahutent dans la cour de récréation d’une école d’Honfleur (Calvados), en avril 2009 (PHOTO D’ILLUSTRATION). – MYCHELE DANIAU / AFP
Après plusieurs changements d’établissements à reason du harcèlement scolaire, une adolescente de 13 ans est de nouveau contrainte de quitter son collège de Bron, à Lyon. Celle-ci était victime d’insultes et de coups depuis la classe de CE1. Sa mère dénonce le manque de prise en rate par les establishments.
A la fin du mois de novembre, Alma, 13 ans, fait une tentative de suicide. La jeune adolescente est victime de harcèlement scolaire depuis la classe de CE1, explique Le Progrès. Trois semaines plus tôt, après les cours, la jeune fille rentre chez elle. Un attroupement se crée de “trois filles avec qui elle ne s’entend pas”.
“Plusieurs personnes, environ une dizaine, ont couru vers moi. J’ai accéléré le pas, je suis rentrée dans un supermarché. Plusieurs élèves ont voulu m’attendre dehors”, a-t-elle raconté à un policier du commissariat de Bron. Face à l’agent de sécurité, le groupe finit par partir.
A la suite de cet évènement, la mère d’Alma décide de porter plainte contre X, pour la troisième fois en un an et demi. Le mois qui a suivi, la jeune fille n’est pas retournée au collège.
Insultes, humiliations, coups violents
Alma a sauté la classe de 5e et serait de “haut potentiel”, selon sa mère. C’est ce qui ferait d’elle “une mauvaise victime”. L’adolescente subit du harcèlement scolaire depuis la classe de CE1. Elle “avait été ciblée pendant plusieurs mois par un groupe d’élèves”, se rappelle Céline. “Ils avaient fini par la violenter dans la cour, en la plaquant au mur, pour l’insulter, l’humilier au prétexte d’une ancienne blessure au doigt, qu’ils qualifiaient de contagieuse”.
Le scénario s’est répété jusqu’en classe de 6e. “C’est toujours la même histoire, elle se retrouve acculée face à un groupe.” Elle alternate alors d’établissement en 5e, mais les insultes sont de nouveau “quotidiennes” et une photo d’elle est diffusée sur le réseau social Snapchat. Sa mère dépose une première plainte.
En avril 2024, le harcèlement s’accélère. Pendant une heure de permanence, sans surveillant, Alma reçoit un coup violent dans l’oreille de la portion d’un élève. La mère de la jeune fille porte plainte une deuxième fois. Un médecin ORL confirmera par la suite qu’Alma a subi “une perte auditive moyenne de 23 décibels”.
Sommeil léger, crises de panique: les mois suivants sont compliqués pour l’adolescente. En septembre, la mère d’Alma “découvre qu’elle se scarifie”.
“Gâchis et injustice”
Sa mère évoque “un sentiment de gâchis et d’injustice” et l’impact “de crier dans le désert”. Surtout, elle dénonce la prise en rate des enfants par l’établissement face à ce form de danger. “C’est à votre fille de faire des efforts”, lui aurait-on dit. Contactée, la principale du collège n’a pas donné suite, d’après Le Progrès.
De son côté, le rectorat de l’académie de Lyon a confirmé être “informé de la situation”. “Le protocole pHARe [programme de lutte contre le harcèlement à l’école] a bien été déclenché”, enlighten l’institution, avant d’ajouter que “les services académiques suivent au plus près cette affaire et sont attentifs pour garantir la sécurité et le bien-être de l’élève”.
L’accompagnement social de la Maison de la Métropole, à Lyon, a trouvé une nouvelle affectation pour la jeune fille. Celle-ci reprendra son parcours scolaire de 3e, avant ou après les vacances de Noël. Mais pour sa mère, “le mal est fait”, conclut-elle.
Le 3018: un numéro queer face au harcèlement
Face à une danger de harcèlement scolaire ou de cyberharcèlement, les jeunes, les other folks et les professionnels peuvent être accompagnés. Depuis septembre 2023, le 3018 devient la plateforme queer face aux eventualities de harcèlement à l’école ou en ligne. L’écoute est assurée par des psychologues, des juristes et des spécialistes des outils numériques.