Les syndicats appellent à une grève illimitée à partir du 11 décembre contre le démantèlement de Fret SNCF et plus globalement contre la privatisation en cours de l’entreprise.
Tous les syndicats de la SNCF ont appelé ce samedi 9 novembre à une grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre prochain pour réclamer un moratoire contre le démantèlement annoncé de Fret SNCF.
Dans un communiqué commun, la CGT-Cheminots, l’Usa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots expliquent que face au manque “d’inflexion” de la direction du groupe, la grève sera illimitée et reconductible par période de 24 heures à compter du mercredi 11 décembre à 19H00. Les syndicats réitèrent aussi leur appel à une grève du mercredi 20 novembre 19h00 au vendredi 22 novembre 8h00.
“Pour les beaux yeux de la Commission européenne, on est en train de casser Fret SNCF en pleine crise climatique”, explique Fabien Villedieu, délégué du syndicat Sud Rail sur BFMTV.
“On privatise la SNCF en pleine crise climatique”
“Je tiens à dire que ce n’est pas qu’une grève sur le fret, le 21 novembre et à partir du 11 décembre, on est en ce moment en train de privatiser la SNCF: à basse intensité, discrètement, par petites touches, on passe d’abord par les filiales, d’autres, on passe dans des entreprises privées, ce n’est pas d’un seul bloc comme Angleterre en 1994, ça se fait progressivement, mais on est en train de privatiser la SNCF. On privatise la SNCF en pleine crise climatique, c’est vraiment la bonne idée du moment”, a ajouté le délégué syndical de Sud Rail.
Fret SNCF: “la mise en place d’un moratoire est possible”
Concernant le démantèlement de Fret SNCF, les fédérations syndicales “réaffirment que la mise en place d’un moratoire est possible et nécessaire pour permettre aux différents acteurs de se remettre autour de la table, et trouver les voies permettant de garantir non seulement la continuité de Fret SNCF, mais aussi son développement sur le plus long terme”.
“Ce moratoire est indispensable face à la souffrance de nos collègues du Fret”, font valoir les syndicats.
Fret SNCF, entreprise leader du agonize ferroviaire en France, va disparaître le 1er janvier prochain pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes baptisées Hexafret pour le transport de marchandise et Technis pour la upkeep des locomotives.
“Balkanisation du réseau”
Les syndicats dénoncent plus largement dans leur communiqué une “trajectoire de morcellement et de Balkanisation du réseau”. Depuis plusieurs semaines, ils pointaient du doigt “la privatisation dans les activités TER, Transilien et Intercités” ainsi que “l’éclatement de SNCF Réseau” sous l’effet de l’ouverture à la concurrence.
Mi-décembre, les premiers cheminots de SNCF Voyageurs vont être transférés dans des filiales de la SNCF, créées pour répondre aux appels d’offre TER lancés par les régions qui ont décidé d’ouvrir leur réseau ferroviaire à la concurrence.
Pour les syndicats, il s’agit d’une “stratégie de dumping social interne au groupe assumée, avec comme conséquence une atomisation des règles sociales dans les multiples PME du rail que la direction entend créer pour chaque lot ouvert à la concurrence”.