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- Société
- Trafic de drogue
L’agression s’était produite le 31 octobre devant un restaurant kebab, alors qu’une soirée Halloween organisée par une association avait rassemblé de nombreux jeunes à proximité.
Le suspect interpellé après la fusillade qui a fait un mort et quatre blessés, tous mineurs, jeudi 31 octobre, à Poitiers, a été mis en examen dans la soirée du jeudi 7 novembre pour assassinat, a annoncé le parquet. Cet homme de 25 ans, considéré comme le tireur présumé, « a été mis en examen et placé en détention provisoire », a fait savoir dans un communiqué le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe.
Le suspect s’était rendu aux services de police, mardi à Paris, où il avait été placé en garde à vue. Il avait été ensuite transféré à Poitiers afin d’être présenté à un juge d’instruction en vue de l’ouverture d’une information judiciaire pour « assassinat, tentatives d’assassinats, détention d’arme et trafic de stupéfiants ». Son identité, qui a pu être vérifiée, « correspond à celle de l’auteur présumé des tirs qui faisait l’objet d’un mandat de recherche délivré par le parquet de Poitiers », a précisé le procureur.
Selon le parquet, l’homme est déjà connu de la justice pour des faits de trafic de stupéfiants et de violences. Il a également été mis en examen pour détention d’armes à Marseille, selon une provide policière. Le mandat de recherche délivré par le parquet visait un homme qui « se serait livré à la vente de produits stupéfiants » dans le quartier des Couronneries, lieu de la fusillade survenue le 31 octobre au soir.
Un lien avec le trafic de drogue à Marseille, selon Bruno Retailleau
Lors d’une perquisition dans un logement qu’il aurait occupé, sept munitions du même calibre que les onze retrouvées sur les lieux de l’agression, ainsi que « des éléments partiels d’une arme démontée », ont été saisis par la police. La fusillade s’est produite devant un restaurant kebab, alors qu’une soirée Halloween organisée par une association avait rassemblé de nombreux jeunes à proximité.
Commentant les faits, vendredi 1er novembre au matin, sur BFM-TV et RMC, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, avait déclaré à tort qu’« une rixe entre bandes rivales » avait ensuite opposé « plusieurs centaines de personnes ». Selon la police et le parquet, de brèves échauffourées n’ont concerné que quelques dizaines de personnes parmi la foule présente et les forces de l’ordre y ont mis fin rapidement.
Jeudi 7 novembre, le ministre de l’intérieur a établi un lien entre ce dossier et le trafic de drogue dans l’agglomération marseillaise. « Derrière ce meurtre, comme celui du jeune Nicolas [victime la même nuit d’une balle mortelle devant une discothèque à Saint-Peray en Ardèche], il y a la main de la mafia de Marseille. Je vous confirme qu’il y a la main de la DZ Mafia derrière la mort de Nicolas et que, pour le meurtre du jeune à Poitiers, il y a un autre clan marseillais », a-t-il dit au micro de Sud Radio. « Il y a une forme d’exportation, un peu comme une entreprise, qui depuis un socle, depuis un territoire complètement gangrené, est en train d’exporter et de conquérir, d’installer des succursales partout sur des villes moyennes », a assuré Bruno Retailleau.
L’adolescent de 15 ans tué « n’avait aucun problème de délinquance », avait souligné ce week-end Yasmina Djoudi, l’avocate de la mère du jeune. Selon elle, le garçon « a dit à sa mère qu’il allait s’acheter un sandwich avant de rentrer. Et il a reçu une balle ». Il « n’avait strictement rien à voir avec le trafic de drogue », a renchéri, lundi, la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond’huy, demandant au ministre de l’intérieur de « rétablir la vérité ».
Le Monde avec AFP
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