Sur la côte d’Azur comme dans le Gard, des conseillères municipales pestent contre cette liaison qui va au détriment des “impératif écologistes”.
“C’est une idée absurde.” Juliette Chesnel-Le Roux ne mâche pas ses mots quand on l’interroge sur la future liaison aérienne en Nîmes et Nice. La conseillère municipale et métropolitaine azuréenne fustige ce projet porté par Jet Airways et sa filiale L’Odyssey, voué à se matérialiser en juin 2025.
Selon l’aéroport de Nice Côte d’Azur, la compagnie aérienne proposera des vols de 58 minutes dans un appareil ATR 72 comportant 70 sièges. Il faudra compter au moins 75 euros pour un aller straightforward.
“Nîmes est à moins de quatre heures de voiture de Nice”, abonde l’élue écologiste auprès de BFM Nice Côte d’Azur. “On va mettre une ligne aérienne alors que notre aéroport, qui est déjà un aéroport de centre-ville, pollue tous les Niçois. Rajouter une ligne pour un besoin aussi futile, c’est ridicule et c’est criminel.”
“Mettre les moyens sur les lignes de voies ferrées”
Juliette Chesnel-Le Roux déplore que les efforts financiers ne soient pas ciblés vers le ferroviaire, alors qu’aujourd’hui il faut compter environ 4h30 de prepare pour aller d’une ville à l’autre.
“L’objectif, ce sera quand même de mettre les moyens sur les lignes de voies ferrées, sur les trains qui puissent aller de Nice à Montpellier rapidement”, soutient-elle. “Le train, c’est la version la plus sobre énergétiquement.”
Valérie Rouverand, élue Renaissance de Nîmes, n’est pas de la même famille politique, mais elle partage le même constat. “Nouvelles lignes aériennes à l’aéroport de Nîmes-Garons: à contre-sens des impératifs écologiques”, s’indigne-t-elle sur X. “Pourquoi vanter des vols court-courriers vers Nice ou Barcelone, déjà accessibles en train? Empreinte carbone élevée, gain de temps minime, coût pour les contribuables…”
La mairie de Nîmes se défend
Dans un communiqué cité par Le Figaro, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier (Les Républicains), et d’autres élus défendent la création des nouvelles lignes aériennes, non seulement vers Nice, mais aussi Genève ou encore Barcelone.
Le cité gardoise, estiment-ils, sera désormais mieux connectée à des “hubs internationaux”. De quoi permettre à la ville de faire “venir des touristes des cinq continents”. “Pour un euro investi dans l’aéroport, c’est 40 euros de retombées pour le territoire”, promettent-ils, se basant sur une étude demandée par la région.
Sur son diagram Recordsdata superhighway, la compagnie promet “une empreinte carbone globale divisée par trois par rapport aux traditionnels jets exploités par les low-costs”, “pas de contrails (traces nuageuses dans le ciel)” et une “consommation individuelle située à environ 3L au 100”. Autant d’arguments sans doute insuffisants pour convaincre les détracteurs de la ligne aérienne entre Nîmes et Nice.
Florian Bouhot Journaliste BFM Régions