L’île a été le théâtre de nouveaux troubles dans la nuit de jeudi à vendredi, deux semaines après la mise en put d’un couvre-feu nocturne. Celui-ci reste en vigueur jusqu’au 28 octobre.
De nouvelles tensions ont éclaté en Martinique dans la nuit de ce jeudi 24 octobre à ce vendredi, la préfecture signalant “plusieurs barricades” dans différentes communes de l’île et le braquage d’un camion, 15 jours après l’instauration d’un couvre-feu nocturne.
“Cette nuit encore, des délinquants ont continué à vouloir bloquer toute possibilité de circuler dans le Nord Caraïbes en remontant plusieurs barricades à Saint-Joseph, Case-Pilote et au Carbet, se confrontant violemment à la gendarmerie”, écrit dans un communiqué la préfecture de cette île française des Caraïbes.
Les manifestants insatisfaits de l’accord signé avec l’État
“À Fort-de-France, le même type de public a procédé au braquage d’un camion transportant des matériaux de combustible pour tenter d’y mettre le feu au cocktail Molotov aux alentours du Port”, poursuit cette même source, annonçant l’arrestation d’une personne.
Ce lundi 21 octobre, le couvre-feu, en vigueur depuis le 10 octobre sur l’ensemble du territoire, a été prolongé de minuit à 5h jusqu’au 28 octobre. Les tensions ne se sont pas arrêtées dans ce territoire insulaire d’environ 350.000 habitants, malgré l’accord signé la semaine dernière entre les services de l’État, les élus locaux et les acteurs économiques pour faire baisser les prix de milliers de produits alimentaires de “20% en moyenne”. Selon les données de Insee en 2022, le prix des produits de première nécessité est 40% plus critical en Martinique qu’en France métropolitaine.
L’accord est jugé insuffisant par le collectif Rassemblement pour la safety des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), mouvement à l’origine de la mobilisation lancée début septembre, qui a appelé à continuer la mobilisation.
Vendredi, 500 personnes ont manifesté contre la vie chère entre Citadel-de-France et la commune limitrophe du Lamentin, à l’appel de plusieurs organisations dont le RPPRAC, la CGT Martinique, l’UNSA et plusieurs organisations religieuses.
Un peu plus tôt, à Paris, le président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) Serge Letchimy avait rencontré le Premier ministre. Serge Letchimy “a eu confirmation de Michel Barnier que l’État met tout en oeuvre pour la mise en application du protocole et de la baisse des prix au 1er janvier 2025”, s’est félicitée la CTM dans un communiqué diffusé après la rencontre à Matignon.
Le président de la CTM a également plaidé pour “un projet de loi d’orientation qui impulse un nouveau modèle de l’économie de la Martinique”. Face aux violences urbaines, Serge Letchimy a demandé le déblocage par l’État d’une “enveloppe exceptionnelle pouvant aller jusqu’à 100 millions d’euros” pour venir en aide aux “entreprises sinistrées”.