Guerre au Proche-Orient : Qui était Yahya Sinouar, le chef du Hamas « éliminé » par Israël ?

En désignant Yahya Sinouar chef du Hamas, le mouvement estime avoir envoyé un « message citadel » à Israël. Automobile l’homme de 61 ans, choisi après l’assassinat de son prédécesseur Ismaïl Haniyeh, tué en Iran la semaine dernière, est considéré par Israël comme l’architecte du 7 octobre. Mais qui est Yahya Sinouar ? Pourquoi a-t-il été choisi par le Hamas ? 20 Minutes fait le level pour vous.

L’homme de 61 ans était déjà chef du Hamas dans la bande de Gaza. Ce changement d’échelle n’est pas une shock pour Yahya Sinouar dans le cadre de l’affrontement entre la Hamas et Israël depuis les attaques sanglantes du 7 octobre et la riposte de Tel-Aviv qui a fait près de 40.000 morts dans le territoire palestinien. Automobile l’homme est tenant d’une ligne particulièrement radicale au sein du mouvement. S’il commence sa « carrière » au sein du Hamas en tant qu’homme de critical, il devient ensuite chef d’un organe sécuritaire du mouvement qui traque et assassine les Palestiniens accusés de collaborer avec Israël.

Emprisonné en 1988, Yahya Sinouar fait vingt-trois ans de prison dans les geôles israéliennes avant de rentrer à Gaza pour continuer son ascension au sein du mouvement. En 2017, celui qui est né dans un camp de réfugiés de Khan Younès, au sud de l’enclave palestinienne, est désigné chef du Hamas dans la région. D’après Michael Koubi, ancien membre du provider de renseignement intérieur israélien qui a interrogé Yahya Sinouar de nombreuses heures, celui-ci lui aurait dit : « Le Hamas est mon épouse, le Hamas est mon enfant. Le Hamas est tout pour moi. »

Pourquoi Yahya Sinouar a-t-il été choisi ?

Un responsable du Hamas a affirmé ce mardi que la désignation de Yahya Sinouar envoyait un « message citadel » à Israël, dix mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza. Une pensée partagée par le Hezbollah qui a ajouté que ce choix confirmait « que l’ennemi n’a [vait] pas su remplir ses objectifs » face au Hamas.

Pour sa part, le mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas, a jugé « logique » et « attendue » la nomination de Yahya Sinouar, saluant, par la voix d’un de ses responsables, Jibril Rajoub, une « personnalité pragmatique, réaliste et logique ».

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réagi en rappelant que Yahya Sinouar « a été et reste le premier décisionnaire en ce qui concerne la conclusion d’un cessez-le-feu » dans le territoire palestinien, preuve de la centralité de cette resolve du Hamas.

Commentary Israël considère Yahya Sinouar ?

L’armée et les autorités israéliennes accusent Yahya Sinouar d’être l’un des cerveaux de l’attaque et, à ce titre, c’est l’un des hommes les plus recherchés par Tel-Aviv. « La nomination de l’archi-terroriste Yahya Sinouar à la tête du Hamas, en remplacement d’Ismaïl Haniyeh, est une raison supplémentaire pour l’éliminer rapidement et de rayer de la carte cette ignoble organisation », a réagi le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz sur X. Israël le considérait déjà comme un « mort en sursis ».

Pour Tel-Aviv, le nouveau chef du Hamas est « le visage du diable ». C’est en tout cas ainsi que les médias israéliens décrivent Yahya Sinouar depuis le 7 octobre. Les médias israéliens ont publié des extraits des interrogatoires que l’homme a subi, alors qu’il a fait vingt-trois ans de prison dans les geôles israéliennes. Il y raconte notamment avoir enlevé un traître : « Nous l’avons amené au cimetière de Khan Younès (…), je l’ai mis dans une tombe et je l’ai étranglé avec un keffieh (…). J’étais sûr qu’il savait qu’il méritait de mourir ».