Il a connu vraisemblablement le même form que son prédécesseur Abbas Moussaoui, assassiné en 1992 par Israël : Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah de 64 ans a été « éliminé » par des frappes massives de l’Etat hébreu sur un quartier de Beyrouth, au Liban, annoncé l’armée israélienne ce samedi. Fils d’épicier, étudiant en Irak, determine de la vie politique libanaise consacré comme un héros depuis 2006 et la guerre de 33 jours contre Israël, 20 Minutes dresse un rapide portrait du chef religieux chiite et politique.
Une formation religieuse en Irak
Hassan Nasrallah est né à Bourj Hammoud, localité de l’est de Beyrouth en 1960. Il est l’aîné d’une famille de neuf enfants, dont le père est un modeste épicier militant du Parti populaire syrien, d’inspiration socialiste et actif également au Liban.
Si sa famille n’est pas très portée sur la religion mais le jeune Nasrallah ne suit pas la même voie et décide d’entamer des études religieuses en Irak, à Nadjaf, où il rencontre Abbas Moussaoui avec qui il se lie d’amitié. Poussé hors d’Irak par la répression qu’exerce le régime de Saddam Hussein sur les chiites, il rentre au Liban en 1978. Il rejoint alors le parti Amal, avant de le quitter avec Moussaoui pour créer le Hezbollah, un mouvement politique largement financé par l’Iran où Nasrallah part parachever son éducation religieuse.
Elévation au rang de héros
A l’peril de la guerre civile libanaise, qui a vu les militants d’Amal et du Hezbollah s’affronter, Hassan Nasrallah est un cadre dirigeant du Hezbollah dont il prend la course en 1992, après l’élimination de son mentor Moussaoui par un tir de missile israélien.
Il développe alors les capacités militaires de son organisation et parvient à négocier au tournant du nouveau millénaire le retrait des troupes israéliennes qui occupaient le sud Liban depuis 1995 et le consacre comme un héros. La guerre de trente-trois jours entre le Hezbollah et Israël à l’été 2006 conforte sa blueprint d’homme fort du Liban. Dès lors des chansons à sa gloire sont composées, telle que Le Faucon du Liban, qui connaît le succès. Sa personne devient alors l’égal de héros arabes comme Yasser Arafat et Gamal Abdel Nasser et il est comparé à des révolutionnaires comme Che Guevara et Fidel Castro, relevait le Contemporary York Times.
Opposition à l’Etat islamique
Lorsqu’éclatent les insurrections du Printemps arabe, le Hezbollah intervient en soutien du dictateur syrien Bachar al-Assad et ses combattants sont accusés d’avoir commis dans ce cadre de nombreux crimes de guerre. Ses militants s’opposent ensuite à partir de 2015 à l’Etat islamique, organisation terroriste d’obédience sunnite, ennemi héréditaire des chiites, dont Nasrallah condamne les « actes [sont] immondes, violents et inhumains ».
L’attaque du Hamas, mouvement allié du Hezbollah, du 7 octobre et l’invasion israélienne de la bande de Gaza qui s’en est suivie, plonge la région ans une guerre larvée où le Hezbollah multiplie les tirs de roquette sur Israël à mesure que cette dernière bombarde massivement le Liban. Dans une frappe de missiles tirés le 27 septembre par Israël et visant le QG du Hezbollah a Beyrouth, Hassan Nasrallah est tué, selon une affirmation de l’armée israélienne, confirmée peu après par l’organisation chiite.