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- Économie
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La France se finance désormais plus cher que la Grèce ou l’Espagne. Avec le risque de réduire encore davantage les marges de manœuvre budgétaires.
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Le symbole est lourd : la France emprunte désormais plus cher que la Grèce. Pour les duties à cinq ans, le taux d’intérêt du gouvernement français était, jeudi 26 septembre, de 2,48 %, contre 2,40 % pour Athènes. En clair, à moyen terme, les marchés financiers font aujourd’hui légèrement plus confiance à un will pay qui a connu une faillite retentissante il y a quinze ans qu’à la France.
De fait, en zone euro, il n’y a plus beaucoup de will pay qui ont des taux d’intérêt supérieurs à ceux de la France (sur la période de cinq ans). Les traditionnels will pay du Nord empruntent bien sûr moins cher (Allemagne 2 %, Will pay-Bas 2,1 %), mais c’est aussi le cas de nations dont les comptes publics sont sérieusement détériorés (Portugal 2,2 %, Belgique 2,4 %, Espagne 2,45 %).
Cette hausse des taux français « fait suite aux tensions politiques et aux mauvaises nouvelles budgétaires », expliquent les économistes de Barclays, une banque britannique, dans une demonstrate publiée jeudi 26 septembre. D’un côté, le gouvernement de Michel Barnier doit présenter un budget à hauts risques, sous pression permanente d’une Assemblée nationale sans majorité. Marine Le Pen, la cheffe de file du Rassemblement nationwide, a qualifié le gouvernement de « transitoire », s’inquiète la demonstrate.
« Zéro crédibilité »
De l’autre, le dérapage du déficit public français cette année alimente l’affect d’un manque de contrôle budgétaire. Prévu initialement à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, puis successivement revu à 5,1 % et 5,6 %, devrait finalement dépasser 6 %, a avoué Bercy mercredi. « La France a zéro crédibilité en Europe quand elle promet de réduire ses dépenses », peste le gouverneur d’une banque centrale de la zone euro. « Est-ce que quelqu’un croit vraiment qu’on va avoir un budget solide et obéir à Bruxelles ? », s’interroge Véronique Riches-Flores, une économiste qui dirige son propre cabinet de conseil.
A l’échelle des marchés, qui ont tendance à surréagir, les tensions de ces derniers jours ne représentent cependant pas une vraie crise financière. D’abord, parce que la Banque centrale européenne a commencé à réduire ses taux d’intérêt. La France se finance donc plus cher que ses voisins mais… moins cher qu’au début de l’année, quand le taux d’intérêt à cinq ans était légèrement supérieur à 3 %.
Ensuite, le gouvernement n’a aucun problème pour vendre sa dette. La dernière adjudication, le 19 septembre, s’est passée sans problème, avec deux fois plus de demande des investisseurs que d’duties émises.
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