DIRECT. Nouveau gouvernement Barnier: plusieurs nominations de ministres font déjà polémique

Dans un entretien au Figaro, Éric Ciotti, le président des Républicains, annonce quitter le parti, un mois après avoir lancé l’Union des droites pour la République (UDR), après avoir engagé un rapprochement avec le Rassemblement nationwide.

“Je prends acte de la dissolution de l’état-major des Républicains dans la macronie. Ce gouvernement n’est pas un gouvernement de cohabitation. C’est un gouvernement macroniste, avec quelques LR comme cautions et alibis”, explique-t-il au quotidien.

Éric Ciotti était contesté au sein de son parti depuis son rapprochement avec Marine Le Pen et Jordan Bardella lors des législatives. Plusieurs procédures d’exclusions, menées par les cadres LR, avaient été mises en situation.

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Que pensent les Français de la nouvelle équipe gouvernementale? BFMTV a échangé avec des passants d’un marché à Marseille. Les réactions sont partagées entre colère et dégoût.

“Pour moi, c’est du foutage de gueule excusez moi mais je n’ai pas d’autres mots. Je suis outrée, on n’a pas voté pour un gouvernement de droite (…) je trouve ça honteux, je suis révoltée”, témoigne une passante.

“Ce qu’il y a de marrant, c’est qu’on parle de droitisation et pas d’extrême droitisation (…) évidemment les gens avaient voté pour la gauche, ils se retrouvent volés. C’est tout à fait normal qu’ils soient en colère”, ajoute un autre.

“Tous ceux qui compliquent la tâche de Barnier seront jugés sévèrement par l’opinion publique, puisqu’il n’y a pas d’autre solution”, a estimé celui qui a également été Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, sur RTL.

S’il reconnaît une “situation difficile” et “explosive” pour Michel Barnier, il ne croit pas à une censure rapide du gouvernement.

“LFI est dans la logique de la radicalisation, et le RN est dans la logique de la notabilisation. Je ne vois pas ceux qui veulent apparaître comme des gens responsables aller voter avec ceux qui sont dans la provocation”, a-t-il déclaré.

Plusieurs personnalités du nouveau gouvernement Barnier, dont Laurence Garnier, Bruno Retailleau ou encore le Premier ministre lui-même ont été pointées pour des positions conservatrices sur des sujets de société.

“Il y a évidemment des désaccords de fond avec certaines personnalités qui ont intégré le gouvernement. Nous n’avons pas à nous en cacher”, a estimé l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, lors d’une réunion de son groupe Ensemble, selon des participants à BFMTV.

“Il y a quelques mois seulement, certains d’entre eux, issus des LR, s’opposaient à la constitutionnalisation de l’IVG ou s’opposaient à l’interdiction des thérapies de conversion pour les LGBT”, a ajouté Gabriel Attal, premier locataire de Matignon ouvertement homosexuel, se disant “heurté personnellement”.

“Je demanderai au Premier ministre d’affirmer clairement dans sa déclaration de politique générale qu’il n’y aura pas de retour en arrière sur la PMA, le droit à l’IVG, les droits LGBT”, a-t-il martelé.

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Lors d’une réunion auprès du groupe Ensemble, dont il est le président, l’ex-Premier ministre Gabriel Attal s’est exprimé sur le nouveau gouvernement Barnier.

“Étant donnée la situation du pays, par responsabilité, on ne pouvait pas refuser de participer à ce gouvernement”, a-t-il assuré, selon des propos rapportés par des participants à BFMTV.

“Nous sommes le premier groupe de gouvernement à l’Assemblée nationale. Si nous n’y allons pas, le gouvernement ne tient pas. Nous le faisons donc par responsabilité, mais sans nous renier”, a-t-il ajouté.

L’ancien locataire de Matignon “regrette” toutefois “l’absence de personnalités issues de la gauche républicaine dans ce gouvernement”. “Cet échec n’est pas le nôtre: ces deux dernières semaines nous avions appelé à un gouvernement d’union républicaine”, a-t-il assuré.

La cérémonie de passation de pouvoirs au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se déroulera demain à 11 heures au Pavillon Boncourt, dans le 5e arrondissement, a annoncé le ministère dans un communiqué.

Sylvie Retailleau cédera sa situation à Patrick Hetzel.

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure estime sur France 3 que le gouvernement de Michel Barnier annoncé hier est “le plus à droite de la Ve République”.

En motive notamment pour le patron des socialistes, la présence au ministère de l’Intérieur du LR Bruno Retailleau, qui “a été de tout temps de tous les combats contre le mariage pour tous, contre l’interdiction des thérapies de conversion ou contre la constitutionnalisation de l’IVG”.

Questionnée sur la volonté de Michel Barnier de recevoir les partenaires sociaux sur la réforme des retraites, Sophie Binet dit être prête à en débattre avec le nouveau chef du gouvernement.

“On s’engouffrera dans toute discussion pour faire entendre nos revendications sur le caractère injuste de cette réforme”, explique-t-elle.

Mais alors que le Premier ministre plaide pour des “aménagements” de cette réforme, la secrétaire générale de la CGT répète que c’est l’abrogation de ce texte “injuste” qui “doit être mis à l’ordre du jour”.

“Ce que nous dirons évidemment, c’est que rien ne va dans cette réforme donc on ne peut pas l’aménager. Il faut que cette réforme ne s’applique pas, qu’elle soit abrogée”, affirme-t-elle.

“Ce que je propose (à Michel Barnier), c’est d’organiser une conférence de financement de nos retraites”, ajoute Sophie Binet.

Invitée de BFM Politique, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, livre sa réaction sur le gouvernement de Michel Barnier. “Je crois que le sentiment de la majorité des Françaises et des Français, c’est de la colère et de la déception.”

Evoquant un “déni de démocratie”, elle souligne que “dans ce gouvernement, il y a un certain nombre de personnalités qui se sont distinguées par leurs positions réactionnaires”. “Tout ça pour ça”, regrette Sophie Binet.

“Je suis inquiète”, poursuit-elle. “On voit que ce gouvernement a été composé sous l’égide du Rassemblement national.”

Sur BFMTV, Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du Rassemblement nationwide, souligne qu’il y a au sein du nouveau gouvernement “des grands écarts qui sont faits entre Mme Pannier-Runacher et M. Retailleau”, c’est-à-dire entre une représentante de l'”aile gauche” de la macronie et le tenant d’une ligne dure chez les Républicains.

“On ne voit pas très bien comment pourraient être proposées des mesures qui vont dans le sens de plus de sécurité et moins d’immigration par exemple”, affirme-t-il.

Pour autant, il guarantee que le RN jugera le gouvernement Barnier “texte par texte”: “Marine Le Pen et Jordan Bardella ont été très clairs: pas de censure à priori.”

La cérémonie de passation de pouvoirs entre Bruno Le Maire et les ministres du gouvernement de Michel Barnier, Antoine Armand, nommé ministre de l’Économie, des Funds et de l’Industrie, et Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Finances et des Comptes publics, se déroulera aujourd’hui à 18h15 à Bercy, indique l’entourage de l’ancien ministre de l’Economie à BFMTV.

Avant cela, Bruno Le Maire accueillera Laurent Saint-Martin puis Antoine Armand pour une réunion de travail.

Le Premier ministre sera au travail aujourd’hui à l’hôtel de Matignon alors que le bâtiment accueille les visiteurs des Journées du patrimoine jusqu’en fin de journée.

Michel Barnier ira à leur rencontre, a indiqué Matignon à BFMTV.

L’ancien président de la République, interviewé par France Bleu Limousin, juge que le gouvernement de Michel Barnier “est un gouvernement fragile” parce qu’il est notamment le fruit d’un “attelage qui paraît déjà brinquebalant”, qu’il ne compte “pas de poids lourds” et qu’il “tient sa survie au Rassemblement national”.

Alors que le spectre d’une motion de censure est agité à gauche comme à l’extrême droite, l’ex-président de la République estime qu’une motion de censure déposée par les socialistes “paraît la bonne solution pour avoir un maximum de parlementaires qui s’y retrouvent”.

Dans tous les cas, “il faut censurer” le gouvernement Barnier, insiste François Hollande.

Le député Horizons Paul Christophe a été nommé hier ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes mais le handicap ne figure pas dans l’intitulé de son ministère. Cette absence a immédiatement suscité l’inquiétude des associations.

“On nous parlait d’un héritage des Jeux” paralympiques, “il aura vite été enterré”, a notamment écrit sur X le Collectif handicaps, qui regroupe 54 associations.

Paul Christophe s’est voulu rassurant en publiant rapidement un message sur le réseau social adressé au “monde du handicap”.

“J’ai toujours eu à coeur de défendre les droits fondamentaux des personnes handicapées et une société plus inclusive. Ce n’est pas demain que cela va changer. Je m’y engage comme désormais ministre”, a-t-il indiqué sur X.

Nous vous expliquons plus en détails dans notre article les raisons de cette polémique.

Invité à réagir à la composition du gouvernement, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement nationwide, voit “plutôt un remaniement qu’un nouveau gouvernement” dans cette équipe sous la houlette de Michel Barnier”.

Avec ce nouveau gouvernement, “on est au coeur du macronisme” et “on est très loin du souhait des Français”, estime Sébastien Chenu sur France Info.

“Quand on voit le profil de ce gouvernement, on se dit que Michel Barnier n’a pas marqué un bon level”, ajoute-t-il. Au point de voir le RN voter d’emblée une motion de censure? “On va l’écouter d’abord”, assure le député du Nord. “On va voir ce que Michel Barnier nous dit et en fonction du budget qui sera construit, nous nous réservons évidemment la possibilité de censurer.”

Les ministres nommés hier pourront prendre leurs fonctions dès lundi, après plusieurs semaines de missions occupées par un gouvernement démissionnaire.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau prendra ainsi les manettes de Beauvau à 10h30, lors d’une cérémonie de passation de pouvoir aux côtés du sortant, Gérald Darmanin.

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la nomination du gouvernement de Michel Barnier.

Macronistes, membres de LR… L’équipe gouvernementale a été annoncée hier soir et les réactions sont nombreuses à gauche comme à l’extrême droite, où l’on fait déjà planer la menace d’une motion de censure.

Jordan Bardella, par exemple, juge que “ce ‘nouveau’ gouvernement signe le retour du macronisme par une porte dérobée.’ (…) C’est donc un gouvernement qui n’a aucun avenir.”