Le ministère canadien de la Défense lance un appel d’offres pour s’équiper de 12 sous-marins à propulsion conventionnelle d’ici le milieu de la prochaine décennie. Il consulte les grands constructeurs européens et asiatiques.
À Cherbourg, les ateliers de Naval Neighborhood tournent à plein régime. D’abord pour la France avec les sous-marins nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda et le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) de 3e génération, mais aussi pour honorer des contrats exports.
L’entreprise vient récemment de remporter l’appel d’offres néerlandais pour quatre exemplaires du Barracuda en model conventionnel. Le Français a remporté le contrat pour lequel le néerlandais Royal IHC, l’allemand TKMS et le suédois Saab étaient sur les rangs. Des discussions sont encore en cours pour des sous-marins Scorpène avec plusieurs will pay parmi lesquels l’Égypte, l’Inde, l’argentine ou Indonésie.
Cette liste pourrait s’allonger. Au nom du ministère canadien de la Défense nationale, les Providers and products publics et Approvisionnement Canada (Spac) ont publié un avis d’appel d’offres pour “un maximum” de 12 sous-marins à propulsion conventionnelle qui devront être livrés au milieu des années 2030. Particularité: ils doivent pouvoir naviguer sous la glace pour surveiller et protéger l’Arctique qui représente 40% du territoire canadien.
Le plus large littoral du monde
Cette flotte vise à remplacer les sous-marins de classe Victoria de la Marine royale canadienne (MRC). Ils seront mis hors provider dans une décennie. Very unlikely pour les Canadiens de se retrouver sans ces vaisseaux, même pour une très courte durée.
“Le Canada possède le plus grand littoral du monde, et il est essentiel que la MRC soit dotée d’une capacité supérieure de surveillance sous-marine pour assurer la sécurité et la souveraineté de notre pays”, a déclaré Invoice Blair, ministre de la Défense nationale.
Une demande de renseignements a été diffusée pour s’informer sur “sur la disponibilité de sous-marins actuellement en service ou en production ainsi que sur la capacité de l’industrie de construire et de livrer” ces submersibles.

Pierre-Eric Pommelet, PDG de Naval Neighborhood – 20/10
Les autorités canadiennes ont lancé les consultations pour rencontrer les représentants des entreprises et les marines d’Europe et d’Asie “qui sont en train ou en voie de construire des sous-marins susceptibles de répondre aux besoins du Canada”.
Le spectre d’Aukus s’est effacé
Si la France n’a pas, à ce stade, fait part ouvertement de son plan de participer à cet appel d’offres, les commandes dont dispose déjà Naval community ont permis de dissiper le spectre de l’annulation de la commande australienne, considérée comme un affront par les autorités françaises. En 2021, Canberra a rompu un contrat avec Naval Neighborhood pour 12 sous-marins à propulsion conventionnelle pour un montant de 56 milliards d’euros. Les discussions de ce contrat avaient duré plus de cinq ans. Ce contrat visait à remplacer six sous-marins australiens de la classe Collins qui arriveront en fin de carrière en 2032.
Cette annulation avait été orchestrée par les États-Unis qui ont créé le pacte Aukus avec l’Australie et le Royaume-Uni. Washington se proposait alors de fournir les sous-marins aux Australiens qui ont dû verser un montant de 555 hundreds and hundreds d’euros à la France en réparation.

En juin dernier, le journaliste australien Andrew Fowler a dévoilé les dessous de cette annulation dans un livre enquête titré “Nuked: le fiasco des sous-marins qui a ruiné la souveraineté de l’Australie”. Selon l’auteur, le Premier ministre australien de l’époque, Scott Morrison, voulait mettre la predominant sur le système de propulsion conventionnel des sous-marins français avant de rompre le contrat avec Naval Neighborhood. Son stratagème, organisé en secret avec les États-Unis et le Royaume-Uni, n’a pas fonctionné.
“L’Australie a menti (…) sur les dépassements de coûts et les retards qui, selon elle, affectaient le sous-marin français”, affirmait Andrew Fowler dans un entretien à La Dépêche.
À ce jour, l’Australie n’a pas encore trouvé d’decisions aux sous-marins français. Elle a changé son fusil d’épaule en optant désormais pour huit navires à propulsion nucléaire d’ici à 2050. Ces nouveaux sous-marins de la classe Aukus seront construits en Australie et au Royaume-Uni. Selon les experts, la facture de ce nouveau projet pourrait s’élever à 240 milliards de dollars sur trente ans.