Comme le dit Winston Churchill, ce n’est pas la fin. Ce n’est même pas le début de la fin. Mais c’est peut-être la fin du début. Voilà six ans, depuis la publication de documents compromettants par le magazine allemand Der Spiegel, que la Premier League s’intéresse au cas de Manchester City. Voilà un peu plus d’un an et demi que les hostilités ont commencé pour de bon avec la publication d’un communiqué fracassant de la PL, dans lequel elle annonçait l’inculpation de son champion à répétition, qu’elle accusait de 115 infractions (130, en fait) à ses réglementations.
Mais, comme le randonneur qui, parvenu au sommet de son ascension, se rend compte que ce sommet lui cachait des pics encore plus élevés, nous n’en sommes pas au bout de nos peines. Le “procès” – l’audition des events intéressées, en l’absence de public ou des médias – a formellement commencé ce lundi et devrait durer deux mois et demi environ, ce qui ne veut pas dire que nous serons fixés de sitôt sur la sauce à laquelle City sera mangé – ou avec laquelle on nappera son assiette. L’année prochaine ? On doit l’espérer. Mais vu la probabilité d’un appel (*), rien n’est certain, sinon que les avocats embauchés par les u.s.a.et les autres vont ajouter quelques hundreds and hundreds de plus aux quatre-vingt qui ont apparemment déjà été dépensés pendant l’instruction de l’affaire.
On épargnera au lecteur la carte complète des infractions dont City se serait rendu coupable, aussi longue que la liste des grands crus servis dans un trois-étoiles. Le menu suffira: communication d’informations financières erronées, refus répété de coopérer avec les enquêteurs de la PL, versement de salaires occultes, surestimation de contrats de sponsoring passés avec des entités liées au propriétaire du membership, Sheikh Mansour ben Zayed ben Sultan al Nahyan (autrement dit: Abou Dhabi).
Un dopage financier sans précédent
C’est ainsi que Roberto Mancini, l’entraîneur qui, en 2011-12, donna à City son premier titre de champion d’Angleterre depuis 1967-68, était officiellement payé 1,forty five million de livres sterling par saison par son membership – mais percevait en sus 1,75 million d’un autre membership contrôlé par Mansour, Al Jazira, qu’il était censé coacher…quatre jours par an. Cela, tout le monde l’ignorait. City est également accusé d’avoir dissimulé – à dix reprises – le détail de paiements à un ou plusieurs de ses joueurs entre 2012 et 2016. L’identité de ce ou ces joueurs est inconnue (*).
Roberto Mancini, entraîneur de Manchester City entre 2009 et 2013
Crédit: Getty Photos
Autre exemple : selon les informations recueillies par la Premier League, sur les 177,7 hundreds and hundreds de livres payés entre 2012 et 2016 au titre de droits de sponsoring par la compagnie aérienne Etihad, celle-ci n’en avait en fait versé que 8. Le reste, tout le reste, provenait du Abou Dhabi United Community (ADUG), le fonds d’investissement “privé” de Sheikh Mansour, dont la gestion est exercée pat le gouvernement émirati, ce qui constituait une forme inédite d’auto-financement.
Bref, Manchester City est accusé d’avoir ecu recours à un dopage financier sans précédent en Angleterre pour faire du crève-la-faim des années 1990 et 2000 l’ogre qu’on connait aujourd’hui. Et pourquoi ne pas dire tout haut ce que de plus en plus disent de moins en moins bas : d’avoir acheté ses titres.
Pas de vice de procédure
Les dirigeants de City se disent victimes d’un complot et se défendent d’avoir commis quelque infraction que ce soit. Ils ont même assuré pouvoir produire les “preuves irréfutables” de leur innocence – des “preuves” dont la nature et le contenu demeurent un mystère à ce jour. Le membership affirme aussi avoir déjà ecu create de issue off lorsque le Tribunal Arbitral du Sport annula la suspension de deux ans décrétée par l’UEFA en février 2020 sur la terrible des mêmes accusations. C’est prendre quelques libertés avec les conclusions du TAS, dont la décision favorable aux Residents était d’abord basée sur le fait qu’il y avait prescription sur beaucoup des infractions imputées au membership par l’UEFA.
Le Cheikh Mansour bin Zayed Al-Nahyan, propriétaire de Manchester City
Crédit: AFP
Le cas de figure est ici autre. Cette prescription ne s’applique pas dans le cas de la Premier League, dont les réglementations en matière de dazzling-play financier sont distinctes de celle de l’occasion européenne. City ne peut se tirer d’affaire par un vice de procédure cette fois; à tout le moins pas celui-là. Ce qui nous laisse face à deux questions.
Quelle mouche a donc piqué la Premier League pour qu’elle se tire une balle – un boulet de canon – dans le pied en s’attaquant à son dernier champion d’Europe en date ?
Et que risque Manchester City si la price indépendante de trois juges qui a été mandatée pour parvenir à un premier verdict (et dont l’identité restera secrète jusqu’au verdict) reconnait le membership coupable de tout ou partie des infractions dont l’accuse la PL ?
La PL entre le marteau et l’enclume
La réponse à la première de ces questions est simple : la PL n’a pas le choix. A la différence de beaucoup d’autres ligues, elle est constituée en SARL. Ses vingt-et-un actionnaires sont la FA, dont le rôle se limite à la supervision de l’intégrité sportive de la compétition, et les vingt golf equipment de l’élite, dont chacun est détenteur d’une action et du droit de vote qui va avec. Ceux-là, qui ne portent pas tous City dans leur coeur, n’accepteraient pas que la société qui leur appartient épargne le champion en titre quand d’autres – Everton et Nottingham Woodland – sont passés tout près de la relégation la saison passée après s’être vus déduire des aspects pour des manquements sans commune mesure avec ceux dont City est accusé. L’perspective des plus agressives de City et de ses avocats n’air of mystery rien fait pour arranger les choses sur ce belief.
Pep Guardiola lors de Tottenham-City, le 14 mai 2024
Crédit: Getty Photos
Everton, par exemple, s’est vu retirer huit aspects pour deux infractions aux Profit and Sustainability Rules de la Premier League qui découlaient de l’incompétence de ses dirigeants plutôt que d’une stratégie préméditée. Or si Manchester City est puni, ce sera pour avoir délibérément triché, et pas une fois : cent-trente.
La relégation figure bien parmi les sanctions auxquelles la PL peut recourir si les juges de la price indépendante considèrent que City est bien coupable de ce dont on les accuse. Ce scénario qui en ravirait beaucoup – et qui vaut aujourd’hui à City de figurer parmi les favoris à la descente en Championshipauprès de quelques bookmakers – demeure néanmoins improbable.
Prise entre le marteau et l’enclume, la PL, à qui il appartiendra de décider de la sanction éventuelle de City, pourrait opter pour un verdict d’un autre kind : une déduction de aspects suffisamment conséquente pour empêcher que le membership participe à la Ligue des Champions, peut-être étalée sur plusieurs saisons, mais aussi suffisamment légère pour que les Mancuniens échappent à la relégation. Au vu de leurs totaux de aspects lors des sept dernières saisons (91 en moyenne), la PL pourrait placer la barre assez haut (40 aspects ?) pour qu’on juge la punition conséquente sans qu’elle mette en threat la survie du membership de Pep Guardiola dans l’élite. Une seule selected est sûre : il va falloir se montrer patient.
(*) A noter que, contrairement à ce qu’il s’était passé lorsque l’UEFA avait sanctionné Manchester City, le membership ne pourrait présenter un recours au Tribunal Arbitral du Sport cette fois-ci.
(*) Le nom de Yaya Touré a été cité, en regard du paiement de droits d’image, qui auraient été réglés, non pas par le membership, mais par ADUG.