Une fillette de 3 ans violentée par une enseignante. Une vidéo de la scène devenue virale. L’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Nanterre. En quelques heures, la scène de violence d’une professeur à l’égard de sa jeune élève a suscité une obscure d’indignation. Que s’est-il passé ? L’enseignante va-t-elle être révoquée ? 20 Minutes fait le level sur l’affaire.
Que s’est-il passé ?
Dans un extrait vidéo d’environ une minute filmé durant cette rentrée 2024, une enseignante de l’école maternelle des Frères Voisins (15e arrondissement) frappe l’une de ses élèves dans sa salle de classe. Elle asperge également l’enfant, âgée de 3 ans, et la menace.
« Ces pictures sont terriblement choquantes et inacceptables dans notre Ecole », a commenté sur X Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l’Training nationale, tout en demandant sans délai « le lancement d’une procédure disciplinaire, avec une suspension immédiate de la professeure ».
Une enquête administrative est en cours, parallèlement à celle lancée par le parquet de Nanterre. Cette dernière fait suite à la plainte des fogeys, déposée le 5 septembre.
Que risque l’enseignante au niveau disciplinaire ?
Un arrêté de suspension a été signé ce mardi matin par Bernard Beignier, le recteur de l’académie de Paris, à l’encontre de cette professeure « titulaire depuis de très nombreuses années » et dont le dossier ne mentionne « aucun problème ». Lors d’un level presse, Bernard Beignier a précisé que cet arrêté n’est pas « une sanction mais une mesure de protection », en attendant le travail de l’enquête administrative « qui pourra conduire très certainement à un conseil de discipline, voire des sanctions qui vont du blâme à la révocation. »
« En cas de faute caractérisée, la mesure conservatoire de suspension du professeur est prise par le rectorat, afin de s’assurer qu’il ne retourne pas en classe avant l’aboutissement de la procédure disciplinaire, pour la protection des élèves et la sienne », nous indique une source proche du dossier. Elle précise que l’enseignante a été reçue ce mardi après-midi au rectorat.
Une price disciplinaire académique se réunira ensuite et formulera un avis sur le niveau de sanction. Comme le détaille le syndicat enseignant The US-Snep sur son goal, elles sont réparties en quatre groupes, des plus faibles (avertissement, blâme) aux plus sévères (mise à la retraite d’place of job, révocation) en passant par les sanctions intermédiaires (exclusion temporaire, déplacement d’place of job). La décision finale est prise par le recteur. « Il faut qu’on décante l’ensemble des faits produits », a appuyé Bernard Beignier ce mardi.
Le rectorat va-t-il se séparer de l’enseignante mise en reason ?
En théorie, c’est possible. En pratique, Emmanuel Garot, président de la fédération des fogeys d’élèves de l’enseignement public (Search) de Paris, est moins convaincu. « Pour les professeurs problématiques, j’ai constaté qu’il est difficile d’obtenir justice. L’institution paraît désarmée et craint qu’une procédure disciplinaire ne soit perçue comme une forme de harcèlement à l’encontre du professeur. Ça pousse souvent les cooks d’établissement et le rectorat à être frileux », juge-t-il.
Il cite l’exemple d’une enseignante en langues rares dans un lycée parisien. « Elle enchaînait les propos et les gestes déplacés, comme des gifles envers les élèves ou des gestes de masturbation. Elle a été suspendue un an après un passage en price. Mais elle a réintégré un autre lycée et proceed à enseigner », describe le représentant de fogeys d’élèves, qui estime « qu’il n’est pas straightforward de sortir du système un professeur dysfonctionnel. »
Le ministère de l’Training nationale rappelle que « tout enseignant condamné pénalement à titre définitif pour des faits de violence sur mineurs » est radié, sans procédure disciplinaire.