Le groupe Société Générale a publié ce jeudi 8 février 2024, ses résultats financiers pour le compte de l’année 2023. Ainsi, sur l’ensemble de l’exercice, la troisième banque de France par la capitalisation boursière, affiche un bénéfice net de 2,5 milliards d’euros (près de 1 639,7 milliards de Fcfa), soit une hausse de 37% par rapport à l’année 2022. Problème ? Si le chiffre est nettement supérieur aux attentes des analystes, reste qu’il s’agit d’une augmentation en trompe-l’œil après une année 2022 exceptionnelle qui a pourtant été pénalisée par la sortie de sa filiale russe Rosbank. En effet, les résultats du quatrième trimestre ont plongé de 60% sur un an pour s’établir à 430 millions d’euros (plus de 282 milliards de Fcfa), au-dessus des 333 millions d’euros (218,4 milliards de Fcfa) attendus, selon un consensus compilé par le groupe.
Les revenus eux, ont baissé de 7,6%, par rapport à 2022, pour atteindre les 25,1 milliards d’euros (plus de 16 470 milliards de Fcfa). La rentabilité du groupe sur fonds propres est tombée à 4,2%, tandis que le produit net bancaire (PNB) a baissé de 9,9% au quatrième trimestre, s’établissant à 5,96 milliards d’euros (près de 3 912 milliards de Fcfa). Des résultats en demi-teinte certes, mais pas de quoi s’alarmer. « 2023 était une année de transition et de transformation », a résumé le directeur général de Société Générale, Slawomir Krupa dans un communiqué, saluant la dynamique exceptionnelle de BoursoBank (ex-Boursorama), la force des franchises dans la « Banque de grande clientèle » et de « Solutions investisseur » et la performance des activités bancaires internationales dans toutes les régions.
La filiale du Cameroun meilleur élève en zone Cemac
Au plan international justement, les résultats annuels de Société Générale marquent une nette progression de l’activité sur le continent africain où ses filiales se sont bien comportées. Notamment celle du Maroc qui tient la palme en matière de PNB avec 484 millions d’euros, suivi de la Côte d’Ivoire (363 millions d’euros), la Tunisie (163 millions d’euros). Le Cameroun arrive en quatrième position devant le Sénégal (136 millions d’euros), avec un produit net bancaire qui s’établit à 150 millions d’euros, soit 98,4 milliards de francs CFA, en hausse d’1,5 milliard de Fcfa par rapport aux 96,9 milliards de Fcfa de l’année 2022. Le pays arrive en tête des filiales de Société Générale au sein de la zone Cemac devant celle du Tchad qui a généré des revenus nets de l’ordre de 33 millions d’euros (21,6 milliards de Fcfa), et la Guinée Equatoriale et ses 26 millions d’euros (17 milliards de Fcfa).
Société générale pénalisée par la hausse des taux en 2023
De façon générale, le groupe Société Générale a fortement été pénalisé par la hausse des taux en 2023, notamment les activités de banque de détail en France. Conséquence : le PNB des activités françaises de banque de détail, banque privée et assurance a chuté à 8 milliards d’euros (une baisse de 13%), pour un résultat net en recul de 57% à 610 millions d’euros. Au quatrième trimestre les revenus sont en repli de 14,3% mais Société Générale souligne que ce trimestre a été « néanmoins marqué par le début du rebond de la marge nette d’intérêt ». Le groupe se veut optimiste pour 2024. Les enjeux sont importants. En Bourse, Société Générale n’est valorisée que de 18 milliards d’euros. Slawomir Krupa s’active pour tenter de redresser le cours de l’action. En présentant son plan stratégique en septembre, le directeur général avait annoncé vouloir réduire les coûts du groupe de 1,7 milliard d’euros au total à l’horizon 2026, dont environ 600 millions dans les seuls services informatiques.
Des premières coupes ont été annoncées cette semaine : 947 postes à supprimer au siège de Société générale en France, notamment dans l’informatique. Au total, ce sont 500 millions d’euros qui doivent être économisés en 2024. « Nous abordons avec confiance et détermination l’année 2024, celle d’une exécution méticuleuse de la feuille de route et d’un engagement sans faille pour la réalisation de nos objectifs financiers qui passe notamment par une efficacité opérationnelle accrue », a déclaré Slawomir Krupa.
Vers une rationalisation du portefeuille d’activités
Le plan stratégique prévoit également d’améliorer la gestion des risques, d’optimiser l’allocation des capitaux propres et de rationaliser le portefeuille d’activités. La banque a déjà commencé à se retirer de certains pays africains, dont le Congo, la Guinée équatoriale, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Mozambique. Slawomir Krupa envisage également d’accroître les cessions d’actifs. Des spéculations circulent sur l’avenir de certaines divisions telles que Société Générale Securities Services (SGSS), Société Générale Equipment Finance (SGEF) et la néobanque Shine, acquise en 2020.
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