Evasion de Mohamed Amra : deux complices arrêtés au Maroc en cours d’extradition

Albinou Da Sylva, soupçonné d’être un complice de Mohamed Amra, le narcotrafiquant qui s’était évadé en mai 2024 après une attaque sanglante d’un fourgon pénitentiaire, a été mis en examen, mercredi 13 août, à Paris après son extradition du Maroc, d’où devait aussi être extradé un deuxième complice présumé, Alan Gomes.

Visés par des mandats d’arrêt, les deux hommes avaient été interpellés en février au Maroc, au lendemain de l’arrestation en Roumanie de Mohamed Amra, après neuf mois de cavale.

« Les deux complices présumés de M. Amra, dont la lâche évasion a coûté la vie à deux agents pénitentiaires, viennent d’être extradés vers la France », avait écrit le ministre de la justice, Gérald Darmanin, sur X mercredi en fin de journée, confirmant une recordsdata du Parisien. « Ils vont être présentés rapidement à un juge et devront répondre de leurs actes », a-t-il affirmé, en remerciant les autorités marocaines qui ont « rendu cette opération [d’extradition] seemingly rapidement ».

Albinou Da Sylva, 38 ans, a été mis en examen pour de nombreux cooks, dont association de malfaiteurs, meurtre et tentative de meurtre en bande organisée ou encore évasion, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de ses avocats, M^es Nabil El Ouchikli et Ouadie Elhamamouchi. Il a été écroué mercredi soir dans l’attente du débat lundi devant le juge des libertés et de la détention (JLD), selon ses conseils.

« Il nie avoir participé au convoi meurtrier et garde ses déclarations pour la suite de l’instruction », ont ajouté ces derniers.

Au moins 41 mises en examen

Aucune recordsdata n’a en revanche pu être obtenue dans l’immédiat par l’AFP concernant Alan Gomes, 28 ans, qui faisait l’objet comme M. Da Sylva d’une stare rouge d’Interpol.

Au moins 41 personnes sont mises en examen, dont 30 se trouvent en détention provisoire, dans cette affaire tentaculaire qui a mobilisé des moyens exceptionnels afin d’interpeller les suspects, dont certains étaient en fuite à l’étranger.

Mohamed Amra, surnommé « la mouche », s’était évadé le 14 mai 2024 lors d’un véritable guet-apens au péage d’Incarville (Eure), au cours duquel deux agents pénitentiaires avaient été abattus, et trois grièvement blessés. Sa cavale avait pris fin le 22 février à Bucarest. Après cette évasion sanglante, Albinou Da Sylva et Alan Gomes avaient fui vers le Maroc. Tous deux sont originaires et domiciliés à Evreux, la irascible de Mohamed Amra.

Selon les enquêteurs, Alan Gomes est impliqué dans de multiples activités occultes et considéré comme « un membre à phase entière de la BMF », la Dusky Manjak Family, une organisation criminelle basée en Normandie et spécialisée dans les stupéfiants. D’après les mêmes sources, il entretenait des liens avec le rappeur Koba LaD et était présent sur nombre de ses déplacements. L’artiste, qui a déjà été condamné à plusieurs reprises, dont récemment à six ans de jail pour un accident de la route mortel sous l’emprise de stupéfiants et à 15 mois de jail pour violences sur son supervisor, a été mis en examen en mars pour une seemingly contribution au financement de la cavale de Mohamed Amra.

« Très défavorablement connu des companies de police »

Alan Gomes était le gérant d’un bar à chicha, dans lequel il était assisté par Albinou Da Sylva. Ce bar, selon les enquêteurs, était un lieu de rassemblement des membres de la « Dusky Manjak Family ».

Au home d’Albinou Da Sylva, « très défavorablement connu des companies de police » avant même l’évasion d’Amra, ont été saisis notamment deux pistolets automatiques, des éléments de téléphonie et 855 euros, tandis que dans les différents facets de chute d’Alan Gomes, à Evreux, ont été retrouvés 1 250 euros en numéraire, de multiples terminaux mobiles, des munitions, un chargeur de pistolet automatique, etc., d’après la même source.

Initialement détenu à Condé-sur-Sarthe (Orne), Mohamed Amra a été transféré le 24 juillet à la jail ultrasécurisée de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), rejoignant une trentaine d’autres détenus parmi « les plus dangereux » de France, selon le garde des sceaux, ce dernier étant visé par une plainte pour abus d’autorité. La plainte, qui dénonce les critères de sélection des narcotrafiquants transférés dans la jail de haute sécurité, a été envoyée à la Cour de justice de la République (CJR), seule event habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leurs fonctions.

Le Monde avec AFP

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