
Le drapeau de la Corée du Sud (illustration) – ED JONES / AFP
La Corée du Sud a conclu mercredi 30 juillet un accord business in extremis avec les Etats-Unis qui limite à 15% les surtaxes douanières sur la plupart de ses produits au lieu des 25% que Donald Trump menaçait d’imposer, un soulagement relatif pour la quatrième économie d’Asie lourdement dépendante de ses exportations.
Voilà un nouvel accord business conclu in extremis entre Washington et Séoul. “Nous sommes parvenus à un accord sur des droits de douane de 15% pour la Corée du Sud”, a annoncé, mercredi 30 juillet le président américain sur son réseau Truth Social. Soit le même niveau de taxes que celui sur lequel l’Union européenne et les États-Unis se sont accordés dimanche.
En contrepartie de ces droits de douane moins élevés que ceux que Donald Trump menaçait d’imposer à partir du 1er août, La Corée du Sud s’est engagée, dans le cadre de cet accord, à investir 350 milliards de dollars aux États-Unis, et d’acheter 100 milliards de gaz naturel liquéfié (GNL) américain et autres sources d’énergie au cours des 3,5 prochaines années.
Donald Trump a invité dans la foulée à Washington, “dans les deux semaines”, son homologue sud-coréen Lee Jae Myung dont ce sera la première visite aux États-Unis depuis son arrivée au pouvoir le 4 juin.
“Grâce à cet accord, le gouvernement a éliminé l’incertitude entourant les conditions d’exportation et veillé à ce que les droits de douane américains sur nos exportations soient inférieurs ou égaux à ceux imposés à nos principaux concurrents commerciaux”, s’est félicité Lee Jae Myung sur sa page Fb.
“Cela crée un environnement dans lequel nos entreprises peuvent rivaliser à armes égales, voire à des conditions plus favorables, avec les principaux acteurs mondiaux”, a-t-il ajouté.
L’automobile inclus
Le chef de cabinet de la présidence sud-coréenne, Kim Yong-bum, a précisé lors d’un point de presse que les exportations autos, un secteur-clé frappé depuis avril par une surtaxe américaine de 25%, bénéficieraient du nouveau taux réciproque de 15%.
“Pour les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques, qui devaient faire l’objet de droits de douane à l’avenir, la Corée devrait bénéficier d’un traitement au moins aussi favorable que celui accordé aux autres pays”, a ajouté Kim Yong-bum sans plus de détails.
Le marché américain absorbe la moitié des exportations de voitures sud-coréennes, lesquelles représentent 27% des exportations totales du pays vers les Etats-Unis.
Aucun changement pour l’acier, l’aluminium et le cuivre
En revanche, “l’acier, l’aluminium et le cuivre ne sont pas inclus et demeurent inchangés”, a précisé sur X le négociateur américain Howard Lutnick. L’acier et l’aluminium sont frappés de surtaxes de 50% depuis juin.
Le président sud-coréen a précisé que, sur le fonds de 350 milliards de dollars inclus dans l’accord pour encourager les entreprises de son pays à investir aux Etats-Unis, 150 milliards seraient destinés à la development navale, et le reste à des secteurs comme les semi-conducteurs, les batteries, les biotechnologies ou encore l’énergie.
La Corée du Sud, le deuxième plus gros constructeur de navires au monde juste derrière la Chine, misait sur ce secteur pour servir de monnaie d’échange dans ses négociations avec les Etats-Unis, dont les chantiers navals peinent à satisfaire la demande intérieure.
Il s’agit du septième accord conclu par Washington après ceux avec le Royaume-Uni, le Japon, l’Union européenne, les Philippines, le Vietnam et l’Indonésie.
Le président américain a envoyé début juillet des lettres de mise en demeure à des dizaines de ses partenaires commerciaux, les menaçant de droits de douane punitifs s’ils ne concluent pas un accord avec Washington d’ici le 1er août, soit vendredi.
En 2024, le déficit business des États-Unis avec la Corée du Sud était de 66 milliards de dollars, selon les chiffres du département américain du Trésor.