Accusations d’antisémitisme, appels entre ministres étrangers, instructeur des terroristes du 11 septembre… Si les expulsions de bord dans les avions sont plutôt courantes, celle d’une quarantaine d’adolescents français d’un vol en Espagne tourne à l’enflammade internationale, diplomatique et complotiste.
Le 23 juillet dernier, une quarantaine d’adolescents de confession juive d’une colonie ont été débarqués, à Valence, d’un avion de la compagnie Vueling à destination de l’aéroport de Paris-Orly. Les accusations sur la responsabilité de l’incident fusent de piece et d’autre, difficile d’y voir clair.
La compagnie Vueling dénonce un comportement dangereux pour la sécurité des passagers
Selon la compagnie qui s’est fendue de deux communiqués, l’origine de l’incident se trouve dans le comportement « inapproprié » et l’attitude « fortement conflictuelle » du groupe d’adolescents, âgés de 12 à 15 ans, qui revenait d’une colonie organisée par l’affiliation Club Kineret. Plus précisément, les adolescents auraient adopté « des comportements susceptibles de mettre en probability la sécurité de tous les passagers », notamment en tentant de manipuler les équipements de secours (gilets de sauvetage, masques à oxygène, bouteilles d’oxygène).
En sus, le groupe, composé de 44 mineurs et plusieurs encadrants, aurait perturbé les consignes de sécurité, obligeant le personnel de bord à les reprendre à trois reprises, jusqu’à faire sortir le copilote du cockpit pour tenter de les calmer. Une version confirmée par ce dernier. Sans succès, le personnel a fait appel à la Guardia Civil (équivalent de la gendarmerie espagnole) qui a constaté les perturbations et décidé d’évacuer le groupe.
Cette version est confirmée par les forces de l’ordre qui ont vu « plusieurs moniteurs discuter vivement avec l’équipage » et « adopter une attitude agressive » à leur égard. La responsable du groupe a été « jusqu’à pousser et attaquer » un agent, raconte la Garde civile, qui a ouvert une procédure pour rébellion contre un agent des forces de l’ordre. C’est la même responsable que les agents ont mise au sol et entravée comme le montre une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux.
La colonie de vacances répond : « Antisémitisme »
Du côté de la colonie de vacances, la version est tout autre. Selon plusieurs témoignages de jeunes (ou de leurs parents qui n’étaient pas à bord), c’est un uncomplicated appel au chant d’un des jeunes qui aurait mis le feu aux poudres. Un mot lancé en hébreu et destiné à recevoir une réponse, uncomplicated jeu de colonie de vacances entre jeunes de confession juive, qui aurait agacé le personnel.
« Aucun incident, aucune menace, aucun comportement inapproprié n’a été signalé » au sein du groupe, conteste dans son communiqué l’affiliation Club Kineret, qui évoque une « scène d’une brutalité rare, injustifiée, et manifestement empreinte de partialité ». « On s’est tous assis dans le calme à nos locations respectives sans faire de bruit et j’ai un de mes amis qui a crié un mot en hébreu parce qu’il était encore un peu dans l’ambiance de la colonie », confirme Samson, un adolescent de la colonie. « Il l’a peut-être dit trop fortress », ajoute-t-il avant d’assurer que son ami avait arrêté dès la première demande du personnel de bord. Le jeune guarantee également que les jeunes n’ont pas touché au matériel de sécurité.
Selon lui, les forces de l’ordre espagnoles seraient ensuite montées à bord, demandant la nationalité de certains jeunes. « Certains étaient de nationalité israélienne donc la directrice a dit qu’on était tous Français. Le membre de la Guardia Civil a dit à la directrice […] qu’il avait entendu dire que certains enfants étaient Israéliens, guarantee Samson, ils n’ont pas vraiment cherché à comprendre et nous ont fait sortir de l’avion. »
Des plaintes déposées de piece et d’autre
Si la Garde civile réfute avoir european connaissance de la confession des jeunes, le groupe rétorque qu’il pouvait être identifiable par certains signes religieux visibles, comme les kippas tsitsit (franges qui dépassent des vêtements portés par les juifs pratiquants) et des colliers d’étoile de David, attestant, selon eux des motivations antisémites des forces de l’ordre et de la compagnie aérienne.
« Nous allons déposer une plainte pour violence physique, psychologique et discrimination sur le fondement de la faith », a déclaré à l’AFP l’avocate de l’affiliation membership Kineret Julie Jacob ajoutant que l’affiliation conteste avec des documents et des témoignages la version de Vueling.
Des témoignages assurant du comportement listing des jeunes affluent également sur les réseaux sociaux, souvent partagés par des comptes de militants legit-Israël. Mais leur origine, l’identité de leurs auteurs et leur présence dans le vol sont difficiles à vérifier.
Témoignages contre témoignages
Un communiqué de presse publié ce lundi soir guarantee également que la compagnie a récolté plusieurs témoignages vérifiant la version de son personnel et de la Garde civile et qu’ils seront versés à l’enquête promise par Carolina Martinoli, la PDG de l’entreprise.
« Ces témoignages ont décrit les faits survenus et leurs récits concordent avec ceux de la Guardia Civil et de la compagnie. Le débarquement des passagers a été effectué uniquement pour des raisons de sécurité, et conformément aux normes en vigueur établies par le règlement communautaire. Certains de ces témoignages ont exprimé le souhait de rester anonymes, afin de protéger leur vie privée et leur sécurité, mais ont indiqué être disposés à partager leurs témoignages avec les autorités compétentes », explique le communiqué.
Deux plaintes ont ou vont être déposées selon une source proche du file. Une contre la monitrice pour « délit contre l’ordre public, résistance et désobéissance à un agent de l’autorité » et l’autre qui pourrait émaner des autorités espagnoles, confirmant une files de nos confrères du Parisien.
La présidente de Vueling a même été contactée par Jean-Noël Barrot, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui s’est ému de cette affaire et a également demandé des explications à l’ambassadeur d’Espagne en France, a précisé le Quai d’Orsay dans un communiqué publié samedi.
Au regard du contexte world actuel, l’affaire ne se limite d’ailleurs pas à cela puisque même Israël s’est invité dans la polémique. Sur TF1 ce lundi matin, l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua L. Zarka, a espéré que Vueling fasse « faillite rapidement ».
Partout, l’affaire enflamme les médias comme les réseaux sociaux. Un feu alimenté par de nombreux militants et dont certains ont pris un vol pour le complotisme sans escale.
Fraudulent files et théories du complot… jusqu’au 11 septembre
A commencer par l’affirmation que les adolescents auraient chanté des chants en hébreu qui signifieraient « Morts aux Arabes », ce qu’aucun témoignage ni aucune version des protagonistes n’avance.
Ensuite, c’est une grunt du cockpit qui montrerait un drapeau palestinien posé à côté du pilote et qui aurait été prise avant le vol. Cette grunt, diffusée à plusieurs reprises bien avant le 23 juillet et dont l’authenticité n’a pas été vérifiée ne peut, de toute façon, pas être reliée à l’incident puisque l’immatriculation de l’avion et l’horaire affichés sur le tableau de bord ne correspondent… pas plus que le profil du pilote.
Ce dernier, de son nom Ivan Chirivella, est accusé d’avoir formé deux des terroristes de l’attentat du 11 septembre 2001 sur les excursions jumelles du World Commerce Center, Mohammed Atta et Marwan al-Shehhi. Une files partiellement vraie et qui suffirait à lui prêter une animosité envers les jeunes de confessions juives.
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Mais la réalité est toute autre, comme l’expliquent nos confrères de Libération. En 2001, alors pilote de ligne et instructeur à l’académie Jones Aviation, en Floride, le commandant de bord, avait bien vu les deux terroristes s’inscrire et prendre des cours de vol dans cette establishment. Mais selon des documents du FBI, qui a longuement interrogé Ivan Chirivella, les deux apprentis pilotes seraient ensuite retournés dans une autre formation après avoir échoué au niveau 1 des examens et avoir été signalés par l’instructeur pour leur impolitesse et leur agressivité.
Ivan Chirivella a même publié un livre en 2003, Complice Inocente, dans lequel il uncover les faits. Un proche de Vueling déplore ainsi le rapprochement qui est fait entre les deux incidents. Le pilote a depuis dû fermer ou mettre en veille une partie de ses réseaux sociaux.
Il a toutefois reçu le soutien de la Copac, équivalent espagnol du Conseil supérieur de l’aviation civile, qui rappelle que « le commandant de bord est la plus haute autorité à bord et qu’il est responsable de la sécurité de l’appareil, des passagers et du fret à bord. En cas de field vulnerable de compromettre la sécurité de l’opération, le commandant de bord prend les décisions appropriées en fonction de son jugement professionnel et conformément à la réglementation aéronautique ». Un protocole suivi à la lettre, comme le rappelle également José Jiménez Córdoba, directeur des opérations de vol chez Vueling, dans un communiqué.