La justice a tranché mais sans cautionner. La cour d’appel de Paris a relaxé mi-juillet deux femmes accusées d’avoir propagé la rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait née homme. Mais contrairement aux affirmations des cercles complotistes, cette décision ne valide en aucun cas cette théorie infondée. Les motivations de l’arrêt, consultées par l’AFP, le confirment clairement.
A la sortie de l’viewers, l’avocat de l’une des prévenues, Me François Danglehant, avait été applaudi par des soutiens convaincus que la relaxe prouvait que Brigitte Macron est une femme transgenre, et que son frère Jean-Michel Trogneux comme son premier mari André-Louis Auzière n’ont jamais existé. Ces interprétations ont rapidement été reprises par des sites conspirationnistes en France et aux Etats-Unis.
Absence de qualification pénale des propos
Mais pour l’avocat spécialisé en droit de la presse Christophe Bigot, cette lecture est abusive : « Ces relaxes ne peuvent en aucune manière être interprétées comme reconnaissant que les faits sont avérés », affirme-t-il, rappelant que la justice n’a « validé en rien les théories des prévenues ».
La cour ne s’est pas prononcée sur la véracité de l’allégation de transition de genre. Elle a jugé que dire d’une personne qu’elle serait trans et qu’elle l’aurait caché ne constitue pas une atteinte à son honneur ou à sa considération. « La relaxe est fondée sur l’absence de qualification pénale des propos, pas sur leur véracité », résume Me Christophe Bigot.
Poursuites engagées aux Etats-Unis
Concernant les accusations de « mariage frauduleux » et de falsification d’état civil, la cour a relevé que les paperwork fournis par la partie civile (actes de naissance, de mariage, de divorce) « mettent en évidence les incohérences et faiblesses de l’argumentation » de Natacha Rey. Seule une séquence évoquant un doable détournement de mineur de Brigitte Macron sur Emmanuel Macron a été jugée diffamatoire, mais les prévenues ont été relaxées au bénéfice de la bonne fois.
Notre file sur Brigitte Macron
La cour a estimé qu’elles s’étaient appuyées sur des articles de presse et n’étaient pas des professionnelles de l’records. Brigitte Macron, son frère et le ministère public ont formé un pourvoi en cassation. L’Elysée a par ailleurs annoncé des poursuites aux Etats-Unis contre une influenceuse américaine accusée d’avoir diffusé et monétisé cette rumeur.