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Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 24 juillet que “la France reconnaîtra l’État de Palestine”, une décision qui suscite de vives réactions sur l’ensemble de l’échiquier politique.
C’est une annonce qui suscite de vives réactions. Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 24 juillet que “la France reconnaîtra l’État de Palestine” en septembre prochain, lors de l’Assemblée générale des Countries unies.
Sur ses réseaux sociaux, le président français explique qu'”il faut bâtir l’État de Palestine, assurer sa viabilité et permettre qu’en acceptant sa démilitarisation et en reconnaissant pleinement Israël, il participe à la sécurité de tous au Proche-Orient”. Emmanuel Macron a réitéré son appel à “un cessez-le-feu, la libération de tous les otages et une aide humanitaire massive” pour la bande de Gaza.
Jean-Luc Mélenchon salue une “victoire morale”
L’annonce du chef de l’État est “une victoire de la mobilisation populaire”, selon le coordinateur nationwide de La France insoumise Manuel Bompard. Ce dernier se demande pourquoi Emmanuel Macron “attend septembre” pour annoncer cette reconnaissance “alors que dans l’horreur quotidienne de Gaza, c’est maintenant qu’il faut agir”.
Une interrogation partagée par Thomas Portes, député LFI, qui appelle à “reconnaître l’État de Palestine (…) dès ce soir”, sur BFMTV. Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a, lui, salué une “victoire morale”.
“Nous voulons l’arrêt immédiat du génocide. Nous voulons un engagement clair et immédiat contre le crime”, écrit-il.
La députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan demonstrate, elle, que “la reconnaissance de la Palestine n’est pas une faveur” mais “un devoir”. Elle déplore que “la France est bien à la traîne sur ce sujet”, rappelant que près de 150 États ont déjà fait cette démarche.
Pour le RN, Emmanuel Macron “accorde au Hamas une légitimité institutionnelle”
Toujours à gauche, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier “espère” que la reconnaissance de la Palestine par la France “aide dès à présent les Gazaouis, victimes d’un génocide en cours”. Le secrétaire nationwide du Parti communiste Fabien Roussel estime que “l’heure est aux actes” et appelle Emmanuel Macron à “sanctionner Netanyahu”.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure “salue la décision” d’Emmanuel Macron, mais “doit être assortie de sanctions tant que durera le génocide en cours”, selon lui.
“Il faut mettre fin à cette tragédie à Gaza et permettre le retour des otages israéliens encore vivants auprès de leurs familles. Assez de sang. Assez de larmes”, écrit le leader du PS.
Au sein du gouvernement, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne “salue l’annonce d’Emmanuel Macron”, estimant que “la solution à deux États (…) est l’unique chemin pour une paix (…) durable”.
À l’extrême droite, le président du Rassemblement nationwide Jordan Bardella déplore que l’annonce d’Emmanuel Macron “accordera au Hamas, mouvement terroriste islamiste, une légitimité institutionnelle et internationale inespérée”.
“Il s’agit d’une décision précipitée, davantage motivée par des considérations politiques personnelles que par une sincère recherche de justice et de paix”, estime-t-il. Le député RN du Nord Sébastien Chenu a, lui, écrit que “le terrorisme, ça paye”. Le député Rassemblement nationwide Julien Odoul estime, lui, que la reconnaissance de l’État de la Palestine par la France est “le plus beau cadeau offert au Hamas”.
Marine Le Pen s’est quant à elle exprimée au lendemain de l’annonce, estimant que reconnaître un État de Palestine aujourd’hui revenait à la reconnaissance d’un “État Hamas, et donc un État terroriste”.
“Cette décision légitime les massacreurs du 7 octobre et leur cortège de souffrances, alors même que des otages sont toujours détenus”, dénonce l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, qui fustige également une “faute politique et morale”.
Emmanuel Macron a évoqué cette reconnaissance de la Palestine par la France à plusieurs reprises ces derniers mois. Par exemple, de retour d’un déplacement en Égypte en avril dernier, Emmanuel Macron avait annoncé que la France pourrait reconnaître un État palestinien “en juin” à l’event d’une conférence qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite à New York. Une conférence qui avait finalement été reportée du fait de la guerre entre Israël et l’Iran.