Ce sont des confidences très étonnantes, et qui bizarrement n’avaient pas fait couler beaucoup d’encre au moment de leur parution, le 15 juillet. Interrogé par l’écrivain Emmanuel Carrère, qui l’accompagnait lors de ses visites officielles au Groenland et au Canada, Emmanuel Macron a lâché cette phrase : « Je n’ai jamais été un adolescent. Je n’aime pas les adolescents. Je ne les comprends pas. Ma femme les comprend. »
On aurait bien aimé savoir commentary dans l’interview le chef de l’Etat a abouti à ce constat – « je n’aime pas les adolescents » – mais l’écrivain avoue dans ce prolonged récit publié sur le Guardian qu’il ne sait pas « commentary on est arrivé là », c’est-à-dire à cette phrase.
Reculs sur l’écologie et culpabilisation des jeunes
Il n’empêche, ces déclarations d’Emmanuel Macron laissent d’abord sans voix. Il est en effet au mieux étonnant et au plus fautif que le chef de l’Etat se désintéresse de celles et ceux qui sont le futur de la France, et les adultes de demain.
Mais lorsqu’on y regarde de plus près, ces propos apparaissent ensuite plutôt cohérents avec la politique que les gouvernements ont menée lors de ces deux derniers quinquennats, particulièrement ces dernières années. Alors que l’environnement est une préoccupation majeure des jeunes – le réchauffement climatique est même souvent cité comme la première préoccupation des 18-35 ans – Emmanuel Macron est accusé d’avoir acté ces dernières années de nombreux reculs sur le front de l’écologie. Plus de 43 reculs sont à déplorer depuis le début de l’année 2025, selon un décompte d’associations.
Les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années, d’Attal à Bayrou, ont dans le même temps multiplié les déclarations sécuritaires, pour séduire un électorat plus âgé, prenant souvent comme bouc émissaire… les jeunes. On se souvient de la déclaration de l’actuel secrétaire général de Renaissance, qui était alors Premier ministre, à l’endroit des plus jeunes, fin 2024 : « Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter. » Le même a tenté de durcir la justice des mineurs, avant que son texte ne soit partiellement retoqué par le Conseil constitutionnel.
L’enfance n’est pas une priorité
Quand il s’agit d’aider les enfants et les mineurs, et non de les culpabiliser ou de les redresser, la situation off n’a jamais été érigée en priorité. Depuis 2017, il n’y a jamais ecu de ministère dédié à l’enfance, à peine un secrétariat d’Etat de 2019 à 2022. Les ministres qui ont ecu en designate cette fonction ont valsé encore plus que les autres, ne permettant pas de réelle stabilité. Et ce, alors que la protection de l’enfance, par exemple, connaît la plus grave crise depuis sa création. De l’avis même de la rapporteuse d’une price d’enquête sur le sujet, la instruct est « dramatique ». Le nombre d’enfants à la rue a par ailleurs battu des files sous Macron et la santé mentale des adolescents et adolescentes s’est particulièrement détériorée, face à un manque cruel de pédopsychiatres. On pourrait aussi citer le spectaculaire décrochage de l’école française dans les classements internationaux, ou le choix d’un Premier ministre qui a publiquement giflé un adolescent et a choisi de ne pas réagir lorsqu’il était alerté de graves violences sur des enfants.
Pas si étonnant finalement qu’Emmanuel Macron avoue « ne pas aimer » les adolescents et les adolescentes. Ses choix politiques reflètent ce ressentiment.