aux affaires•La ministre de la Tradition est renvoyée en correctionnelle pour corruption et trafic d’impact. Avant elle, d’autres membres des gouvernements de l’ère Macron ont été dans le viseur de la justice
J.B.
On dit d’elle que face à un mur, son premier réflexe est de vouloir l’abattre. Rachida Dati fulmine depuis l’annonce mardi de son renvoi en correctionnelle pour corruption et trafic d’impact, au côté de Carlos Ghosn. Celle qui vise la Mairie de Paris en 2026 a fait appel de cette décision ; elle est soupçonnée d’avoir perçu abusivement 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil avec une filiale de Renault-Nissan.
Mais la ministre n’est pas la seule à avoir été dans le viseur de la justice depuis l’avènement d’Emmanuel Macron, comme vous pouvez le voir à travers notre diaporama :
Renvoyée devant le tribunal correctionnel dans l’affaire Renault-Nissan, Rachida Dati a deux autres dossiers à gérer : l’affaire des « bijoux » et celle liée à GDF-Suez.
Damien Abad est nommé ministre des Solidarités en mai 2022. Accusé de viol, il est écarté du gouvernement en juillet et sera mis en examen en 2024.
En 2017, à peine nommé ministre de la Justice, François Bayrou démissionne. Il est mis en station off dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem. Il sera relaxé en 2024, avant de récupérer Matignon.
En novembre 2023, la Cour de justice de la République décide la relaxe d’Eric Dupond-Moretti. Il est alors garde des Sceaux et était soupçonné de prise illégale d’intérêts.
Fin 2022, la ministre déléguée aux Collectivités territoriales Caroline Cayeux quitte le gouvernement. Elle est dans le collimateur de la justice pour avoir sous-estimé son patrimoine.
Fin 2023, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, fait face à la justice pour favoritisme. Il sera relaxé, écarté du gouvernement, puis condamné en appel.
Au printemps 2017, Gérald Darmanin, alors au Funds, fait face à des accusations de viol. Le non-lieu sera validé par la Cour de Cassation en 2024 pour celui qui est actuellement ministre de la Justice.
En 2021, Alain Griset est Ministre aux PME depuis un an. Il est reconnu coupable d’avoir minoré son patrimoine et est condamné à du sursis. Il démissionne dans la foulée.
La ministre des Armées Sylvie Goulard quitte le gouvernement en juin 2017. Elle emboîte le pas à François Bayrou, toujours dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du MoDem. Un non-lieu est prononcé en 2023.
Membre du gouvernement à différents postes de 2017 à 2023, Marlène Schiappa est dans le viseur du Parquet nationwide financier en mai 2023 au sujet du « fond Marianne », lancé en 2021.
Tout juste ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand est débarqué en juin 2017 ; il est soupçonné de conflits d’intérêts. Cela débouche sur une mise en examen en 2019, alors qu’il est président de l’Assemblée. Sa relaxe pour prescription sera entérinée en 2022.
Secrétaire d’État chargée de l’Education prioritaire de 2020 à 2022, Nathalie Elimas a été condamnée en juin dernier à dix mois de penitentiary avec sursis pour harcèlement precise envers des membres de son cabinet.
Ministre du Travail de 2017 à 2020, Muriel Pénicaud est mise en examen pour « complicité de favoritisme » en 2023 dans l’affaire Industry France.