Une annonce qui ne aged pas du tout. Et une attaque en règle contre la Justice. Quelques heures après avoir été renvoyée en correctionnelle pour corruption, Rachida Dati, la ministre de la Custom, a violemment attaqué mardi soir les magistrats.
L’ex-Garde des Sceaux et ministre de la Justice s’est montrée très offensive sur LCI contre ceux qui ont prononcé le même jour son renvoi en procès, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence.
« Une justice qui s’est parfois mal comportée »
Rachida Dati est soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d’honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne (2009-2019).
Sur le plateau de la chaîne de télévision, la magistrate de formation a vilipendé mardi soir des magistrats qui « marchent » sur les droits de la défense et perpétreraient des « atteintes graves » contre ces derniers.
Insinuation d’un coup politique avant les municipales
Elle a dénoncé également « une justice qui s’est parfois mal comportée envers certains de (s) es proches » et le comportement de certains magistrats qui refuseraient, selon elle, « de faire leur travail selon le code de procédure ».
Rachida Dati a par ailleurs déclaré qu’« il y a une coïncidence en termes de calendrier » pour sa candidature à la Mairie de Paris. « Il y a une commission d’investiture lundi prochain s’agissant de la circonscription dans laquelle la mairie du 7e (arrondissement de Paris) est concernée et aujourd’hui, je reçois une ordonnance de renvoi. De la même manière, en 2019, l’enquête a été ouverte au moment où j’ai été investie comme candidate à la Mairie de Paris. Je pose ça sur la desk », détaille-t-elle.
Des insinuations reçuent froidement par les magistrats du parquet de Paris : « Si toute personne peut librement apporter tout élément d’explication utile à l’appui de sa défense (…) l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats soumis au devoir de réserve et ne pouvant répondre à ces attaques, jette le discrédit sur l’autorité judiciaire », a dénoncé ce mercredi le président du tribunal judiciaire de Paris dans un communiqué.
Dati maintenue au gouvernement
L’entourage d’Emmanuel Macron a indiqué, après l’annonce de ce renvoi annoncé par une source judiciaire à l’AFP, que Rachida Dati « poursui (vai) t son travail au gouvernement ».
Selon une source judiciaire, une première audience est prévue le 29 septembre pour fixer la date du procès. D’après deux sources proches du file, un procès pourrait se tenir après les élections municipales prévues en mars 2026.